La commission de surendettement est l’acteur central de toute procédure de surendettement gérée par la Banque de France. C’est elle qui reçoit, examine et décide du sort de chaque dossier déposé par un particulier en difficulté financière. En 2025, alors que le nombre de ménages concernés ne cesse de croître, comprendre le rôle, le fonctionnement et les décisions de la commission est essentiel avant de se lancer dans la procédure. Cette instance ne se contente pas d’enregistrer les difficultés d’un débiteur : elle analyse sa situation, suspend les poursuites, établit un plan de remboursement ou peut même effacer les dettes. Mais ses décisions ne sont pas sans conséquence : fichage, restrictions bancaires, parfois liquidation de biens. Avant d’y recourir, il est donc crucial d’évaluer toutes les alternatives patrimoniales, notamment la vente à réméré, qui peut éviter d’en arriver à cette étape.
Le rôle de la commission de surendettement
La commission de surendettement est un organe départemental placé sous la responsabilité de la Banque de France. Elle réunit plusieurs membres : représentants de l’État, des établissements de crédit, des consommateurs et de la Banque de France. Son rôle est de trouver un équilibre entre les droits du débiteur et ceux des créanciers.
Dès qu’un dossier de surendettement est déposé, la commission devient compétente pour :
- évaluer la recevabilité du dossier ;
- suspendre les poursuites engagées par les créanciers ;
- examiner la situation financière et patrimoniale du demandeur ;
- et proposer des solutions adaptées : plan de remboursement, effacement partiel, ou rétablissement personnel.
Les modalités précises de dépôt et les conditions d’éligibilité sont expliquées dans dossier de surendettement Banque de France : mode d’emploi.
Les critères de recevabilité du dossier
Avant de statuer, la commission vérifie si le dossier est recevable. Cette étape détermine si la personne est réellement en situation de surendettement et si elle agit de bonne foi.
Les principaux critères sont :
- l’impossibilité manifeste de rembourser les dettes personnelles,
- la domiciliation en France,
- et l’absence de dettes exclusivement professionnelles.
Un dossier peut être déclaré irrecevable si la commission estime que le débiteur a volontairement aggravé son endettement, dissimulé des informations ou engagé de nouvelles dépenses excessives. Les recours possibles après un refus sont détaillés dans effacement des dettes : qui peut en bénéficier ?. Une fois la recevabilité prononcée, la commission informe tous les créanciers et inscrit le débiteur au fichier FICP, ce qui entraîne une interdiction temporaire de souscrire de nouveaux crédits. Les différences entre fichage et surendettement sont expliquées dans fiche FICP et surendettement : quelles différences ?.
Les décisions possibles de la commission
Une fois le dossier jugé recevable, la commission dispose de plusieurs leviers pour traiter la situation :
Le plan conventionnel de redressement
Ce plan est établi lorsque les revenus du débiteur permettent encore un remboursement partiel des dettes. Il s’agit d’un accord entre le débiteur et ses créanciers, souvent étalé sur plusieurs années. Les mensualités sont ajustées en fonction des ressources disponibles. Ce plan suspend les poursuites judiciaires et gèle les intérêts. Son fonctionnement détaillé est présenté dans plan de remboursement surendettement : fonctionnement et durée.
Les mesures imposées
Si aucun accord n’est trouvé, la commission peut imposer un plan sans l’accord des créanciers. Ces mesures imposées s’appliquent directement et peuvent inclure des effacements partiels, des rééchelonnements ou des réductions de taux d’intérêt.
Le rétablissement personnel
Dans les cas les plus graves, la commission peut prononcer un rétablissement personnel, c’est-à-dire un effacement total des dettes. Cette mesure radicale concerne les débiteurs sans capacité de remboursement. Elle entraîne cependant un fichage prolongé au FICP et la perte de certains biens non essentiels. Les conditions d’application de cette mesure sont développées dans effacement des dettes : qui peut en bénéficier ?.
Les effets des décisions sur la vie quotidienne
Les décisions de la commission de surendettement ont des conséquences immédiates sur la vie bancaire, le logement et les relations avec les créanciers. Dès la recevabilité, les comptes sont surveillés, les découverts supprimés et les moyens de paiement restreints. Le fichage au FICP bloque toute possibilité d’emprunt, d’ouverture de crédit ou de souscription à une carte à débit différé. Ces effets sont détaillés dans refus de prêt pour cause de surendettement : quelles options ?. Pour les propriétaires, la commission peut recommander la vente d’un bien immobilier afin d’apurer les dettes. Si la vente est contrainte, elle se fait souvent à perte, dans un cadre judiciaire. C’est pourquoi il est préférable d’agir en amont, via des solutions comme la vente à réméré, qui permet de solder les dettes sans perdre définitivement la propriété du bien. Cette approche est expliquée dans surendettement et saisie immobilière : comment éviter le pire ?.
Les limites du dispositif
Si la commission de surendettement joue un rôle protecteur, elle ne résout pas tout. La procédure est longue, contraignante, et le fichage au FICP pèse sur la vie économique et sociale du débiteur. Le plan de remboursement impose des sacrifices importants et ne permet pas de reconstituer une épargne. Enfin, la commission n’intervient pas dans la négociation de dettes professionnelles ou fiscales lourdes, qui peuvent nécessiter une approche patrimoniale. Ces situations sont détaillées dans surendettement et dette fiscale : solutions pour propriétaires.
Les alternatives patrimoniales à la commission
Avant de déposer un dossier, il est essentiel d’évaluer les alternatives. Pour un propriétaire, la vente à réméré et le crédit hypothécaire représentent les solutions les plus efficaces pour obtenir des liquidités immédiates, solder les dettes et éviter la perte du logement. La vente à réméré permet de vendre temporairement son bien à un investisseur, d’en rembourser les dettes, et de le racheter plus tard. Le crédit hypothécaire, quant à lui, offre un financement garanti sur le bien sans en céder la propriété. Ces dispositifs sont détaillés dans crédit hypothécaire et surendettement : est-ce compatible ? et sortir du surendettement sans passer par la Banque de France.
En résumé
La commission de surendettement est un maillon essentiel du dispositif français de protection des débiteurs. Elle suspend les poursuites, propose des plans et peut effacer les dettes, mais elle ne traite pas toutes les situations, notamment celles impliquant des biens immobiliers ou des dettes fiscales lourdes. Dans ces cas, les solutions patrimoniales comme la vente à réméré ou le crédit hypothécaire s’imposent comme les seules alternatives capables de résoudre rapidement un surendettement sans passer par la liquidation.
FAQ
Quel est le rôle de la commission de surendettement ?
Analyser la situation financière du débiteur et proposer des mesures adaptées : plan, effacement ou rétablissement personnel.
Qui compose la commission ?
Des représentants de la Banque de France, de l’État, des établissements de crédit et des associations de consommateurs.
Que signifie un dossier recevable ?
La Banque de France reconnaît la situation de surendettement et suspend les poursuites.
Que faire si le dossier est refusé ?
Contester la décision ou envisager des alternatives comme la vente à réméré.
Combien de temps dure la procédure ?
En moyenne entre six mois et un an selon la complexité du dossier.
La commission peut-elle imposer un plan ?
Oui, si aucun accord amiable n’est trouvé avec les créanciers.
Que se passe-t-il pour les propriétaires ?
Leur bien peut être recommandé à la vente, sauf s’ils optent pour une solution patrimoniale.
Quelle solution éviter le fichage et la saisie ?
La vente à réméré, qui permet de solder les dettes et de conserver son logement.