Dossier de surendettement recevable ou irrecevable : que faire ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
10 October 2025

Le dossier de surendettement n’est pas automatiquement accepté par la Banque de France. Après le dépôt, chaque dossier fait l’objet d’un examen minutieux pour déterminer s’il est recevable ou irrecevable. Cette distinction est essentielle : elle décide de l’avenir financier du demandeur. En 2025, dans un contexte économique tendu, les commissions de surendettement font preuve d’une vigilance accrue. Les dossiers incomplets, mal justifiés ou déposés de mauvaise foi sont fréquemment rejetés. Comprendre les critères de recevabilité, les causes de refus et les recours possibles est donc primordial avant d’entamer la procédure.

Comprendre la notion de recevabilité

Lorsqu’un particulier dépose un dossier de surendettement, la Banque de France examine deux éléments : la situation financière et la bonne foi du demandeur. Le premier critère consiste à vérifier l’impossibilité manifeste de rembourser les dettes. Le second vise à s’assurer que le surendettement ne résulte pas d’un comportement abusif ou frauduleux. Le processus de dépôt est détaillé dans la page dépôt d’un dossier de surendettement, qui explique les justificatifs et documents à fournir. Une fois le dossier étudié, la commission rend sa décision. Si le dossier est recevable, la procédure s’enclenche : suspension des poursuites, inscription au FICP et élaboration d’un plan de redressement. Si le dossier est irrecevable, la demande est rejetée et les créanciers peuvent reprendre leurs actions.

Les critères d’un dossier recevable

Un dossier recevable répond à trois conditions principales :

  • une impossibilité manifeste de faire face à ses dettes non professionnelles ;
  • une résidence en France métropolitaine ou dans un département d’outre-mer ;
  • la bonne foi du demandeur.

Concrètement, cela signifie que la personne a épuisé toutes les solutions classiques : rééchelonnement des crédits, négociation avec les créanciers, regroupement de dettes. Elle ne dispose plus de la capacité financière pour honorer ses engagements. Une fois la recevabilité confirmée, la Banque de France contacte les créanciers et suspend les saisies. Le débiteur est alors inscrit au Fichier national des incidents de remboursement (FICP), comme expliqué dans la page dossier de surendettement et fichage FICP : durée et levée. La commission peut ensuite proposer un plan de redressement, dont le fonctionnement est développé dans la page plan de redressement et mesures imposées par la commission.

Pourquoi un dossier peut-il être jugé irrecevable ?

Un dossier de surendettement peut être rejeté pour plusieurs raisons. La plus fréquente concerne la mauvaise foi : le demandeur a volontairement aggravé sa situation, omis des dettes ou menti sur ses ressources. Une autre cause fréquente est l’absence d’impossibilité manifeste : la personne dispose encore de revenus suffisants ou pourrait rembourser après la vente d’un bien immobilier. La commission peut aussi juger le dossier irrecevable si la dette est professionnelle (dirigeant, artisan, auto-entrepreneur) ou si la situation peut être réglée autrement.

Lorsqu’un dossier est déclaré irrecevable, le débiteur reçoit une notification écrite motivant la décision. Il dispose alors de quinze jours pour exercer un recours devant le juge du contentieux de la protection. Ce recours doit être argumenté et accompagné de toutes les pièces justificatives complémentaires.

Les recours possibles après un refus

Face à une irrecevabilité, deux options s’offrent au demandeur : contester la décision ou trouver une solution alternative. La contestation s’effectue devant le juge compétent, qui peut confirmer ou infirmer la décision de la commission. Cette démarche nécessite souvent l’aide d’un avocat ou d’un travailleur social. Cependant, les délais de traitement sont longs, et pendant ce temps, les créanciers peuvent reprendre leurs poursuites. Pour éviter une saisie immobilière, certains choisissent de mobiliser leur patrimoine à travers une vente à réméré, une opération expliquée dans la page dossier de surendettement et saisie immobilière. La vente à réméré permet de vendre temporairement son logement à un investisseur, d’effacer ses dettes et de racheter le bien après redressement. Cette approche est souvent la seule capable d’éviter la liquidation judiciaire du patrimoine personnel.

Les conséquences d’un refus

Un refus de dossier laisse le débiteur dans une situation précaire : les créanciers reprennent les poursuites, les intérêts continuent de courir, et les huissiers peuvent procéder à la saisie des comptes ou des biens. Dans ce contexte, beaucoup se tournent vers des solutions patrimoniales ou hypothécaires. Le crédit hypothécaire peut être envisagé si le bien immobilier est encore libre de dettes et d’hypothèques. Pour comprendre les autres options, la page refus de plan de surendettement : quelles solutions alternatives expose les différents scénarios envisageables. Mais dans la majorité des cas, lorsque le dossier est irrecevable et que la saisie menace, la vente à réméré reste la voie la plus efficace. Elle offre une solution rapide, sécurisée et encadrée juridiquement pour éviter la vente forcée tout en retrouvant de la liquidité.

Que se passe-t-il si le dossier est recevable ?

Lorsqu’un dossier est accepté, la commission élabore un plan de redressement ou des mesures imposées. Ce plan peut durer jusqu’à sept ans et prévoir des effacements partiels, des reports de paiement ou une révision du taux d’intérêt. Les modalités sont détaillées dans la page plan de redressement et mesures imposées par la commission. Dans certains cas, lorsque la situation est irrémédiablement compromise, la commission prononce un effacement total des dettes, comme décrit dans durée et effacement des dettes après surendettement. Le débiteur doit cependant comprendre que même avec un dossier recevable, les restrictions financières sont lourdes. Le fichage FICP empêche tout nouveau crédit et rend difficile la gestion courante du budget.

Peut-on redéposer un dossier après un refus ?

Oui, il est possible de refaire un dossier de surendettement après un refus, à condition que la situation financière ait évolué ou que de nouveaux éléments viennent modifier l’appréciation de la commission. Cette procédure est expliquée dans la page peut-on refaire un dossier de surendettement ?. Toutefois, il est déconseillé de redéposer immédiatement. La commission vérifie systématiquement les antécédents et peut rejeter une nouvelle demande si elle estime qu’aucune amélioration n’a été constatée.

En résumé

Un dossier de surendettement recevable ouvre la voie à une restructuration financière encadrée, mais un dossier irrecevable expose à des risques majeurs : saisie, poursuites, perte du logement. Dans les deux cas, il est essentiel d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Pour les propriétaires, la vente à réméré constitue une issue stratégique : elle permet d’éponger les dettes, d’éviter le fichage prolongé et de racheter son bien une fois la situation rétablie.

FAQ

Que signifie un dossier recevable ?

C’est un dossier accepté par la Banque de France car la personne est jugée dans l’impossibilité de rembourser ses dettes.

Qu’est-ce qu’un dossier irrecevable ?

C’est un dossier rejeté, soit pour mauvaise foi, soit parce que la situation financière ne justifie pas une procédure de surendettement.

Peut-on contester une décision d’irrecevabilité ?

Oui, un recours peut être formé dans les quinze jours auprès du juge du contentieux de la protection.

Que faire si la commission refuse le dossier ?

Chercher des alternatives comme la vente à réméré, qui permet d’éviter la saisie tout en soldant les dettes.

Que se passe-t-il après un refus ?

Les créanciers reprennent leurs poursuites : saisies, huissiers, majorations d’intérêts.

Peut-on redéposer un dossier plus tard ?

Oui, si la situation financière s’est aggravée ou si de nouveaux éléments sont apparus.

Combien de temps dure l’étude de recevabilité ?

En moyenne deux à trois mois selon la complexité du dossier et le nombre de créanciers.

Quelle est la meilleure solution en cas de refus ?

La vente à réméré, qui permet de solder les dettes, d’éviter le fichage et de conserver la possibilité de récupérer son bien.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux enjeux des propriétaires en recherches actives de liquidités.