Je ne peux pas payer les droits de succession : quelles solutions en 2025 ?

Boris Intini
DG de PraxiFinance
Mis à jour le
03 October 2025

Chaque année, de nombreux héritiers se retrouvent confrontés au même dilemme : comment payer les droits de succession lorsqu’ils représentent des sommes considérables, exigibles dans un délai de six mois après le décès ? Ce problème est particulièrement fréquent lorsque l’héritage est constitué essentiellement d’un bien immobilier mais que les liquidités manquent. Contrairement à une idée reçue, l’incapacité de payer immédiatement n’entraîne pas automatiquement la perte de l’héritage. La loi française prévoit des aménagements, et il existe plusieurs leviers financiers permettant d’éviter une vente forcée. Paiement fractionné, différé, recours à un prêt hypothécaire, mise en place d’un prêt viager hypothécaire ou encore vente partielle du patrimoine sont autant de solutions qu’il convient d’analyser. Ce guide complet détaille les droits en vigueur, les recours possibles et les stratégies efficaces pour traverser cette épreuve tout en préservant son patrimoine.

Comprendre les droits de succession en France

Les droits de succession correspondent à l’impôt dû par les héritiers sur la part de patrimoine reçue. Leur montant dépend du lien de parenté, de la valeur du bien transmis et des abattements fiscaux applicables. Par exemple, chaque enfant bénéficie d’un abattement de 100 000 € sur la part reçue, mais au-delà, un barème progressif de 5 à 45 % s’applique. Plus le patrimoine est important, plus la charge fiscale peut devenir lourde. Pour une vue d’ensemble actualisée, l’État met à disposition un barème détaillé sur service-public.fr et economie.gouv.fr.

Que se passe-t-il si je ne peux pas payer les droits de succession ?

Lorsqu’un héritier ne paie pas les droits dans le délai légal de six mois, l’administration fiscale applique des pénalités et des intérêts de retard. Le blocage peut aussi concerner le transfert de propriété : sans paiement, la succession reste juridiquement en suspens. En cas de retard prolongé, des majorations de 10 % à 40 % peuvent être appliquées, ce qui alourdit encore la charge. Toutefois, le code général des impôts prévoit des solutions d’étalement ou de report afin d’éviter la saisie ou la vente précipitée d’un bien immobilier familial.

Les solutions pour payer les droits de succession sans liquidités

Le paiement fractionné ou différé

Il est possible de demander un échelonnement du paiement au fisc. Le paiement fractionné permet de régler les droits en plusieurs versements étalés sur une durée maximale de 1 à 3 ans selon les cas. Le paiement différé, quant à lui, peut s’appliquer si l’héritage comporte des biens en indivision, comme une maison. Dans ce cas, les droits ne sont exigibles qu’au moment du partage ou de la vente. Ces options nécessitent une demande motivée et une acceptation expresse de l’administration fiscale.

Le crédit hypothécaire

Lorsqu’un héritier possède un bien immobilier, il peut utiliser sa valeur comme garantie pour obtenir un financement. Un crédit hypothécaire permet de dégager jusqu’à 50 % de la valeur du bien et de régler les droits rapidement. Par exemple, un bien estimé à 600 000 € peut permettre d’obtenir environ 300 000 € immédiatement, sans condition d’âge ni questionnaire de santé.

Le prêt viager hypothécaire

Pour les héritiers de plus de 60 ans, le prêt viager hypothécaire constitue une alternative efficace. Il permet de dégager de la trésorerie sans avoir à rembourser de mensualités. Le remboursement intervient uniquement lors de la vente du bien ou au décès, ce qui offre une souplesse précieuse.

La vente à réméré ou avec complément de prix

Une autre possibilité est de recourir à une vente temporaire du bien immobilier. La vente à réméré permet de vendre le bien à un investisseur tout en conservant le droit prioritaire de le racheter dans un délai de 6 mois à 5 ans. La vente avec complément de prix donne accès à une avance immédiate sur la valeur du bien, puis au solde lors de la revente finale.

Conséquences juridiques et patrimoniales d’un non-paiement

Le non-paiement peut bloquer la succession entière. En indivision, il peut provoquer des tensions entre héritiers et aller jusqu’à une action judiciaire. En dernier recours, un cohéritier ou un créancier peut demander la vente forcée d’un bien immobilier pour solder la dette fiscale. Ce type de contentieux fragilise les liens familiaux et entraîne souvent une décote du prix du bien, d’où l’importance d’agir rapidement.

Optimiser la transmission pour éviter les blocages futurs

Pour éviter ce type de difficulté, il est essentiel d’anticiper. Réaliser des donations du vivant, souscrire une assurance-vie ou organiser un partage progressif du patrimoine permettent de réduire la facture fiscale au moment de la succession. Un notaire ou un conseiller spécialisé peut accompagner les familles dans la mise en place de stratégies adaptées.

Ne pas pouvoir régler immédiatement les droits de succession est une situation fréquente. Plusieurs options existent : demander un paiement fractionné des droits de succession, solliciter un emprunt bancaire pour payer les droits de succession, ou encore connaître les règles applicables au paiement par le conjoint survivant. Vous pouvez également anticiper la question : faut-il payer les droits de succession avant d’hériter ?.

FAQ : Questions fréquentes sur l’impossibilité de payer les droits de succession

Que se passe-t-il si je ne paie pas les droits de succession dans les 6 mois ?

Vous vous exposez à des intérêts de retard et à des majorations, pouvant aller jusqu’à 40 % en cas de paiement tardif. La succession reste bloquée tant que la dette n’est pas réglée.

Puis-je demander un délai pour payer mes droits de succession ?

Oui. Le fisc autorise un paiement fractionné ou différé, sous conditions et après accord explicite.

Est-il possible de financer les droits avec un crédit bancaire classique ?

Très rarement. Les banques refusent généralement un prêt consommation pour ce type de dépense. En revanche, un crédit hypothécaire est adapté.

Le conjoint survivant doit-il payer les droits de succession ?

Non, le conjoint survivant est totalement exonéré de droits de succession.

Peut-on vendre un bien pour payer les droits ?

Oui, il est possible de vendre un bien de la succession. En cas de désaccord, un héritier peut même forcer la vente par voie judiciaire.

Le prêt viager hypothécaire est-il adapté pour régler les droits de succession ?

Oui, surtout pour les héritiers âgés. Il permet de dégager de la trésorerie immédiatement sans remboursement mensuel.

Que faire si un héritier refuse de payer sa part ?

Le notaire peut bloquer la succession et saisir le juge. Dans certains cas, une vente forcée du bien immobilier est décidée.

Boris Intini est DG de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias, il contribue à l'enrichissement du site dédiée à la monétisation de biens immobiliers.