Emprunt bancaire pour payer les droits de succession : solutions et alternatives

Boris Intini
DG du groupe PraxiFinance fondé en 1990
Mis à jour le
03 October 2025

Chaque année en France, des milliers d’héritiers se retrouvent confrontés à un casse-tête : comment payer les droits de succession exigés par le fisc dans les 6 mois suivant le décès ? En moyenne, ces droits représentent entre 10 % et 40 % de la valeur transmise, soit des sommes parfois supérieures à 50 000 ou 100 000 euros. Lorsqu’il n’existe pas de liquidités suffisantes dans la succession, la question du financement devient urgente. Beaucoup d’héritiers pensent à solliciter un emprunt bancaire pour régler ces droits. Mais dans la pratique, les banques traditionnelles refusent très souvent ce type de prêt : elles jugent le risque trop élevé, surtout si le demandeur est âgé, déjà endetté ou sans revenus réguliers. Alors, que faire ? Heureusement, il existe des solutions alternatives sécurisées, comme le crédit hypothécaire, le prêt viager hypothécaire ou encore la vente à réméré. Dans cet article, nous analysons les conditions d’un emprunt bancaire pour payer des droits de succession, ses limites, et les solutions à privilégier en 2025 pour anticiper ou débloquer rapidement la trésorerie nécessaire.

Peut-on payer les droits de succession avec un emprunt bancaire classique ?

La réponse est nuancée. En théorie, rien n’interdit de souscrire un crédit bancaire pour payer les droits de succession. En pratique, les établissements traditionnels se montrent extrêmement réticents.

Les conditions exigées par les banques

Pour accorder un prêt, une banque vérifie systématiquement :

  • Les revenus réguliers de l’emprunteur (salaires, pensions, rentes).
  • Son taux d’endettement, qui ne doit pas dépasser 35 %.
  • Sa situation professionnelle (CDI, profession libérale, entrepreneur stable).
  • L’âge et l’espérance de remboursement (au-delà de 70 ans, l’assurance est quasi impossible).

Pourquoi la majorité des demandes sont refusées

Dans les dossiers de succession, les héritiers sont souvent âgés (60 ans ou plus), disposent de revenus modestes, ou sont déjà endettés. Les banques considèrent donc ce prêt comme risqué. De plus, un emprunt bancaire pour régler des droits de succession n’est pas adossé à un projet productif (immobilier, travaux, entreprise), ce qui renforce le refus.

Quelles garanties demandent les banques pour un tel emprunt ?

Les banques exigent presque toujours une hypothèque ou un nantissement sur un bien immobilier. Sans garantie, l’obtention d’un prêt pour payer des droits de succession est quasi impossible.

Le problème de l’assurance emprunteur

Après 60 ans, et plus encore après 70 ans, les assureurs appliquent des tarifs prohibitifs, voire refusent de couvrir. Cela rend le crédit bancaire inaccessible dans la majorité des cas.

Quelles alternatives à l’emprunt bancaire pour payer les droits de succession ?

Le crédit hypothécaire

Un propriétaire peut emprunter jusqu’à 50 % de la valeur de son bien immobilier grâce à une hypothèque.

  • Avantages : pas de limite d’âge stricte, pas de questionnaire de santé.
  • Exemple : un héritier de 72 ans propriétaire d’une maison estimée à 600 000 € peut obtenir 250 000 € de trésorerie pour payer ses droits et solder des dettes.
  • Plus de détails : payer des frais de succession avec un crédit hypothécaire.

Le prêt viager hypothécaire

Adapté aux propriétaires de plus de 60 ans, il permet de débloquer entre 15 % et 50 % de la valeur du bien, sans mensualités à rembourser. Le capital est réglé au décès ou à la revente.

À lire : prêt viager hypothécaire succession.

La vente à réméré

Elle consiste à vendre temporairement le bien à un investisseur tout en conservant une faculté de rachat. Les fonds sont disponibles en quelques semaines, ce qui en fait une solution d’urgence face à une saisie immobilière ou à un blocage fiscal.

En savoir plus : forcer la vente d’un bien immobilier.

Le paiement fractionné ou différé

L’administration fiscale peut accorder un paiement échelonné des droits de succession (jusqu’à 10 ans dans certains cas de transmission immobilière). Cette option est prévue par l’article 1717 du Code général des impôts.

Source officielle : service-public.fr.

Exemple concret

Un couple hérite d’une maison familiale estimée à 800 000 €. Les droits dus s’élèvent à 120 000 €.

  • Option 1 : emprunt bancaire → refusé car les héritiers ont plus de 70 ans et des revenus insuffisants.
  • Option 2 : crédit hypothécaire → emprunt possible de 300 000 €, frais environ 8 %, ce qui permet de payer immédiatement les droits et d’anticiper la succession.
  • Option 3 : vente à réméré → liquidités de 350 000 € sous 30 jours, faculté de rachat sous 24 mois.

Souscrire un emprunt bancaire pour payer les droits de succession est une solution courante. Mais d’autres alternatives existent. Vous pouvez envisager un paiement fractionné des droits de succession, vous renseigner sur les droits du conjoint survivant, ou encore comprendre les recours si vous êtes en incapacité immédiate : je ne peux pas payer les droits de succession. Enfin, une question fréquente mérite réponse : faut-il payer les droits de succession avant d’hériter ?.

FAQ – Emprunt bancaire et succession

Peut-on financer des droits de succession avec un crédit à la consommation ?

Très rarement. Les banques considèrent ce besoin comme trop risqué et exigent presque toujours une hypothèque.

Quelle banque accepte de financer une soulte ou des droits de succession ?

Seules quelques banques patrimoniales acceptent, mais sous conditions strictes. Les solutions alternatives (crédit hypothécaire, PVH, réméré) sont bien plus réalistes.

Peut-on obtenir un prêt viager hypothécaire pour payer des droits de succession ?

Oui, c’est l’une des solutions les plus adaptées pour les plus de 60 ans, car il n’y a pas de remboursement de son vivant.

Combien coûte un crédit hypothécaire pour payer une succession ?

En moyenne 8,5 % du montant emprunté en frais fixes, plus les intérêts annuels (environ 5,5 % en 2025).

L’administration fiscale accepte-t-elle le paiement fractionné des droits ?

Oui, mais uniquement dans certains cas (succession immobilière notamment). Il faut en faire la demande auprès du service des impôts.

Que se passe-t-il si les droits de succession ne sont pas réglés dans les délais ?

L’administration applique des intérêts de retard (0,2 % par mois) et une majoration de 10 %, pouvant aller jusqu’à 40 % en cas de fraude.

Boris Intini est DG du groupe PraxiFinance