Vente à réméré : définition juridique (Code civil, art. 1659 à 1673)

Zoe Lemonnier
Analyste
Mis à jour le
16 September 2025

La vente à réméré, souvent méconnue du grand public, est une solution juridique puissante pour les propriétaires confrontés à des difficultés financières. Derrière ce terme technique se cache un mécanisme clair : la possibilité pour un vendeur de céder temporairement un bien immobilier tout en conservant la faculté de le racheter dans un délai déterminé. Encadrée par le Code civil (articles 1659 à 1673), elle fixe des règles précises pour protéger les deux parties. Pour une approche pratique et illustrée, vous pouvez compléter cette lecture avec le guide complet de la vente à réméré.

Qu’est-ce que la vente à réméré ?

La vente à réméré, ou vente avec faculté de rachat, est une opération par laquelle un propriétaire vend un bien tout en conservant la possibilité de le racheter dans un délai légal maximal de 5 ans. Cette faculté doit être expressément mentionnée dans l’acte notarié, faute de quoi la vente devient définitive. Ce dispositif combine donc cession immédiate et droit de rachat futur, offrant un équilibre entre le besoin de liquidités et la possibilité de préserver son patrimoine. Pour une présentation complète de ses mécanismes, découvrez la page mère Vente à réméré – fonctionnement, risques et solutions.

Cadre légal strict : articles 1659 à 1673 du Code civil

Durée maximale et modalités de rachat (article 1660)

Le Code civil fixe une durée maximale de 5 ans pour exercer la faculté de rachat. Toute clause prévoyant un délai supérieur est nulle, et la période est automatiquement ramenée à ce plafond légal. Cette règle vise à empêcher un blocage prolongé de la propriété.

Effets de la faculté de rachat (articles 1661 et suivants)

Pendant la période de réméré, le vendeur peut rester dans les lieux en versant une indemnité d’occupation, souvent équivalente à 8 à 12 % par an du prix de vente. Cette indemnité, fixée dans l’acte notarié, ne doit pas être excessive sous peine de requalification du contrat. Pour comprendre les équilibres financiers d’une telle opération, consultez Vente à réméré : conditions pour racheter son bien.

Conditions de validité et formalités (article 1667)

Pour être opposable aux tiers, la clause de rachat doit être notariée et publiée au service de publicité foncière. Cette formalité garantit la traçabilité du droit de rachat et la sécurité juridique du vendeur. Sans publication, l’investisseur pourrait revendre le bien sans que le vendeur puisse s’y opposer.

Comment fonctionne une vente à réméré ?

  1. Signature de l’acte notarié
  2. L’acte mentionne la faculté de rachat, le prix, la durée (≤ 5 ans) et les modalités d’occupation.
  3. Versement du prix au vendeur
  4. Le vendeur perçoit une trésorerie immédiate, souvent autour de 60 % de la valeur du bien.
  5. Période de faculté de rachat
  6. Le vendeur peut exercer son droit à tout moment pendant la durée prévue.
  7. Indemnité d’occupation
  8. S’il reste dans le logement, il verse une indemnité (souvent 10 %/an).
  9. Fin du contrat
  10. S’il rachète, il récupère son bien. S’il ne rachète pas, la propriété devient définitive pour l’investisseur.

Un exemple de déroulement chiffré est présenté dans le simulateur de vente à réméré.

Les avantages de la vente à réméré

  • Trésorerie immédiate : permet d’obtenir des fonds rapidement sans souscrire un prêt bancaire.
  • Maintien du droit de rachat : le vendeur garde la possibilité de redevenir propriétaire.
  • Alternative à la saisie : évite une vente judiciaire forcée et ses conséquences irréversibles.
  • Souplesse d’usage : adaptée pour régler une soulte, une dette fiscale ou relancer une entreprise.

Pour une synthèse plus large, lisez Vente à réméré : avantages et inconvénients.

Les risques liés à la vente à réméré

  • Perte du bien en cas de non-rachat à l’échéance.
  • Clauses abusives ou indemnités disproportionnées dans certains contrats.
  • Arnaques si l’opération n’est pas encadrée par un notaire expérimenté (voir Arnaques et précautions à prendre).
  • Coûts élevés : honoraires, indemnités, frais de notaire.
  • Absence de plan de sortie : le risque principal demeure une mauvaise anticipation du financement de rachat.

En résumé

La vente à réméré est une vente immobilière temporaire avec faculté de rachat :

  • le vendeur garde le droit de racheter dans un délai maximum de 5 ans,
  • l’acte doit être notarié et publié,
  • le vendeur peut rester dans les lieux sous indemnité,
  • la loi encadre strictement les clauses pour éviter les abus.

Avant toute signature, il est impératif de comprendre ces mécanismes et d’être accompagné par des experts spécialisés comme PraxiFinance, acteur de référence depuis 1990.

FAQ – Vente à réméré : questions fréquentes

Qu’est-ce qu’une vente à réméré ?

Une vente immobilière assortie d’un droit de rachat pendant une durée de 6 à 60 mois. Le vendeur peut redevenir propriétaire en remboursant le prix initial.

Quels sont les risques principaux ?

La perte du bien si le rachat n’est pas effectué, ainsi que des montages abusifs mal encadrés.

Quel est le coût moyen ?

Environ 6 % d’honoraires, 2,5 % de frais notariés et une indemnité d’occupation de 8 à 12 % par an.

Peut-on faire un réméré en cas de fichage FICP ?

Oui. C’est une des rares solutions accessibles dans ce cas.

Que se passe-t-il si le bien n’est pas racheté ?

L’investisseur devient propriétaire définitif, sauf prolongation par protocole.

La vente à réméré peut-elle éviter une saisie ?

Oui, elle est reconnue comme une solution efficace pour suspendre la saisie et éviter la vente aux enchères.

Pour aller plus loin sur les aspects pratiques, les coûts et les étapes notariées, consultez la page sœur Vente à réméré chez le notaire : étapes, conditions et coûts, ou revenez à la page mère du silo Vente à réméré.

Analyste crédit hypothécaire