Quels sont les risques du prêt viager hypothécaire ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
19 September 2025

Le prêt viager hypothécaire libère de la trésorerie sans vendre son logement et sans mensualités. Mais comme tout crédit garanti par hypothèque, il comporte des risques financiers et patrimoniaux. Les connaître permet de sécuriser son choix et de protéger ses héritiers.

Le risque du coût global élevé

L’absence de mensualités est l’un des atouts du PVH. Mais en contrepartie, les intérêts sont capitalisés chaque année et viennent s’ajouter au capital initial.

Le risque lié aux frais d’entrée

Les frais de notaire, d’expertise et de dossier réduisent le montant réellement perçu.

Le risque de baisse de valeur du bien

La dette est plafonnée à la valeur du logement au moment du remboursement (articles L315-1 et suivants). Mais si le marché immobilier baisse fortement :

  • Les héritiers peuvent voir leur part nette réduite ;
  • La transmission patrimoniale peut être inférieure aux attentes initiales.

Le risque d’une mauvaise utilisation

Le capital obtenu peut être mal géré ou dépensé trop vite. Sans planification, l’opération perd de son intérêt. Il est recommandé de définir en amont l’objectif (payer une soulte en divorce, financer une succession, compléter sa retraite).

Le risque de prêt mal encadré

Comme pour tout produit financier, certains acteurs peuvent proposer des conditions opaques ou trop coûteuses. D’où l’importance de passer par un notaire et de comparer avec des alternatives encadrées comme la vente à réméré.

Exemple chiffré

Appartement estimé 500 000 €, prêt viager hypothécaire mobilisable : 250 000 €.

  • Frais annexes (~7 %) : 17 500 € ;
  • Net perçu : 232 500 €.
    Si le prêt court 12 ans à un taux de 4,8 %, la dette atteint environ 420 000 €. Si le logement se revend 480 000 €, les héritiers récupèrent seulement 60 000 €.

Storytelling

Henri, 76 ans, a souscrit un prêt viager hypothécaire pour financer 200 000 € de travaux et soutenir ses enfants. Après dix ans, la dette est montée à 310 000 €. Sa maison se revend 400 000 €. Ses héritiers remboursent la dette et conservent 90 000 €, soit bien moins que ce qu’ils espéraient.

Points de vigilance

Quels sont les risques du prêt viager hypothécaire ?

Le prêt viager hypothécaire est un emprunt notarié garanti par une garantie hypothécaire sur un bien immobilier, souvent une résidence principale. Contrairement à un prêt immobilier ou à un crédit immobilier classique, il n’impose pas de mensualité, mais les emprunteurs doivent connaître les risques liés à ce type de contrat de prêt. Le principal risque concerne le capital restant, qui augmente avec la durée du prêt, car les remboursements sont différés jusqu’au décès ou à la revente. Le coût total, précisé dans l’offre de prêt et l’acte notarié, peut réduire l’héritage transmis. Certains organismes prêteurs ou établissements bancaires appliquent aussi des frais en cas de remboursement anticipé ou de rachat de crédit. Le courtier accompagne la demande de prêt, aide à obtenir un prêt au meilleur taux fixe et à limiter l’endettement. Toutefois, le taux d’endettement réel doit être évalué, même si aucune échéance n’est exigée. L’assurance de prêt et l’assurance emprunteur restent facultatives, mais renforcent la sécurité du prêteur. Un établissement de crédit doit vérifier la solvabilité de l’emprunteur avant de valider le prêt hypothécaire.

FAQ – Risques du prêt viager hypothécaire

Le prêt viager hypothécaire est-il dangereux ?
Non, s’il est bien encadré. Les risques concernent surtout le coût global et la baisse éventuelle de la valeur immobilière.

Les héritiers peuvent-ils perdre de l’argent ?
Ils ne rembourseront jamais plus que la valeur du bien, mais leur part nette peut être réduite si les intérêts capitalisés sont élevés.

Quels sont les frais à prévoir ?
Notaire, expertise, dossier et inscription hypothécaire, soit 6 à 8 % du montant du prêt.

Existe-t-il des alternatives ?
Oui : la vente à réméré, le viager immobilier ou le crédit hypothécaire amortissable.

Comment limiter les risques ?
En simulant le coût, en définissant une stratégie de sortie et en s’appuyant sur un notaire.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.