Interdit bancaire : que faire quand la banque ferme le compte ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
06 October 2025

Lorsqu’une banque ferme un compte à la suite d’un incident de paiement, d’un chèque impayé ou d’un découvert persistant, cela peut devenir le point de départ d’un véritable blocage financier et administratif. La fermeture entraîne une cascade de conséquences : prélèvements rejetés, virements impossibles, résiliation des moyens de paiement, et dans la majorité des cas, un fichage Banque de France. Beaucoup pensent alors qu'il n’existe plus d’issue et que l’accès au système bancaire est définitivement compromis. Pourtant, même interdit bancaire, il est possible de rebondir grâce à des démarches adaptées et, lorsque l’on est propriétaire, en mobilisant son patrimoine immobilier pour solder les dettes et repartir sur des bases saines, comme expliqué sur la page dédiée à l’interdit bancaire. Perdre l’accès à son compte bancaire est une situation déstabilisante. Au-delà du blocage administratif, c’est souvent un choc psychologique : impossibilité de payer ses factures automatiquement, menaces de rejet d’échéances importantes (loyer, crédit immobilier, assurance), dialogue rompu avec le conseiller bancaire… Pour un particulier comme pour un entrepreneur, cela représente une perte d’autonomie financière brutale. La banque peut considérer qu’elle prend un risque en vous conservant comme client et décide donc de rompre la relation. L’objectif principal devient alors de retrouver un compte opérationnel, régulariser les dettes à l’origine du problème et restaurer une solvabilité acceptable.

Pourquoi la banque ferme-t-elle un compte ?

Une banque peut clôturer un compte pour plusieurs raisons, généralement liées à des incidents financiers répétés ou à un comportement perçu comme présentant un risque pour l’établissement. Les cas les plus fréquents incluent des chèques impayés non régularisés, un découvert non autorisé prolongé, des prélèvements rejetés successifs ou encore une dette contractée auprès de la banque et non honorée. Il peut également s’agir d’un risque jugé trop élevé, notamment pour les clients déjà en fragilité financière ou faisant l’objet de mesures de recouvrement. Cette situation entraîne ensuite des difficultés importantes pour gérer ses opérations courantes, tout comme cela se produit lorsque la durée d’un interdit bancaire se prolonge.

Lorsque la banque procède à la fermeture, elle doit normalement respecter un préavis — en général 30 jours — sauf en cas de fraude manifeste ou de situation exceptionnelle. Mais même avec ce préavis, le temps est limité pour agir. Une fois le compte clôturé, la banque signale la situation à la Banque de France et tous les autres établissements peuvent en être informés. Cela rend l’ouverture d’un nouveau compte bancaire quasi impossible sans passer par des procédures spécifiques.

La fermeture du compte ne signifie pas la fin

Contrairement à ce que beaucoup pensent, la fermeture du compte ne met pas fin aux droits du client. En France, toute personne a droit à un compte bancaire de base. Ce droit est inscrit dans la loi et peut être activé auprès de la Banque de France qui désigne alors un établissement chargé d’ouvrir un compte bancaire avec des services essentiels (carte à autorisation systématique, virements, dépôts, retraits). Cette procédure porte le nom de “droit au compte”. Cependant, ce mécanisme garantit l'accès minimal au système bancaire et non la résolution des dettes. Pour sortir durablement de la situation, il devient indispensable de régulariser l’incident à l’origine de la fermeture, une démarche souvent facilitée lorsqu’on est propriétaire interdit bancaire.

Activer le droit au compte permet de respirer et de continuer à percevoir des revenus, mais ce service reste limité : pas de chéquier, carte de paiement restreinte, impossibilité d’obtenir un crédit ou d’avoir un découvert autorisé. Il s’agit donc d’une solution provisoire permettant de stabiliser la situation le temps de trouver les moyens financiers de régulariser les dettes.

Vente à réméré : débloquer des liquidités malgré la fermeture du compte

La vente à réméré constitue une option solide pour les propriétaires touchés par une fermeture de compte bancaire. Il s’agit d’un mécanisme juridique inscrit dans le Code civil permettant de vendre temporairement un bien tout en conservant le droit de le racheter ultérieurement. Le propriétaire obtient immédiatement des liquidités, ce qui lui permet de régler les dettes qui ont entraîné le fichage et la fermeture du compte. Une fois les dettes soldées, la situation bancaire peut être régularisée et un nouveau compte bancaire pleinement fonctionnel peut être ouvert, ce qui facilite la sortie du fichage Banque de France.

Ce dispositif permet de traverser une période financière difficile sans perdre définitivement son patrimoine, tout en envoyant un signal positif aux acteurs bancaires : engagement, régularisation, volonté de maintien du patrimoine, capacité de gestion. C’est également une solution souvent choisie par des entrepreneurs ayant besoin de rétablir rapidement leur capacité de paiement après une saisie bancaire ou un blocage de compte professionnel.

Exemple concret : Michel, propriétaire en difficulté

Michel, 58 ans, artisan électricien, se retrouve confronté à des retards de paiement clients. Il émet plusieurs chèques pour payer ses fournisseurs sans avoir la trésorerie suffisante, pensant être payé à temps. Les chèques sont rejetés, la banque clôture son compte et il se retrouve interdit bancaire du jour au lendemain. Ses fournisseurs menacent de suspendre leurs prestations, il ne peut plus encaisser ses paiements facilement et son activité commence à vaciller.

Propriétaire de sa maison depuis vingt ans, Michel contacte PraxiFinance. Avec la vente à réméré, il obtient une avance importante sur la valeur de son bien, rembourse ses chèques impayés, rouvre un compte bancaire dans un autre établissement et rétablit sa situation professionnelle. Quelques mois plus tard, son entreprise retrouve son rythme et il rachète son bien. Ce type de rebond est rendu possible grâce à l'utilisation du patrimoine immobilier et à un dispositif juridique sécurisé.

Vente avec complément de prix : l'alternative douce

La vente avec complément de prix est une approche plus souple, qui permet d’obtenir rapidement une avance de trésorerie — souvent 40 à 60 % de la valeur du bien — tout en percevant le solde ultérieurement, lorsqu'un acquéreur final achète le bien. Cette solution est souvent utilisée par les propriétaires qui souhaitent régler des dettes urgentes sans attendre un crédit bancaire, devenu impossible à obtenir en raison du fichage. Cette opération constitue une transition temporaire et particulièrement pertinente lorsqu’il existe une perspective de vente future ou une solution alternative en préparation, comme dans le cas d’une gestion de dette privée liée à l’interdit bancaire.

L’avantage de cette approche réside dans sa simplicité et sa rapidité. Le propriétaire récupère une trésorerie immédiate, peut régulariser ses dettes et reprendre le contrôle de sa situation financière. Ce mécanisme est également apprécié des personnes souhaitant éviter la vente définitive de leur bien trop précipitée.

Comment rouvrir un compte après une fermeture ?

Une fois les dettes régularisées, il devient possible de rouvrir un compte bancaire classique, d’obtenir une carte bancaire et de retrouver une situation normale. Certaines néobanques spécialisées acceptent les profils en cours de régularisation, mais pour retrouver un accès complet aux services bancaires, il est nécessaire de démontrer que les incidents ont été réglés. Les banques traditionnelles acceptent plus facilement une demande lorsqu’un dossier démontrant la levée de l’interdiction bancaire est fourni, une étape qui suit généralement les démarches décrites pour lever un interdit bancaire.

La reconstruction du dossier bancaire passe également par une gestion rigoureuse des finances dans les semaines suivant la régularisation, ce qui renforce la crédibilité du demandeur auprès des établissements.

FAQ – Interdit bancaire et compte fermé

Ma banque a fermé mon compte sans préavis, est-ce légal ?
Oui, si le contrat le prévoit ou en cas d’incident grave, la banque peut fermer un compte avec un préavis minimum de 30 jours.

Puis-je ouvrir un nouveau compte si je suis encore fiché ?
Oui, grâce au droit au compte via la Banque de France, mais les services seront limités.

Comment régulariser une fermeture liée à des chèques impayés ?
Il faut rembourser les chèques rejetés et fournir les justificatifs à la banque.

Puis-je utiliser la vente à réméré pour rouvrir un compte ?
Indirectement oui : en soldant vos dettes grâce au réméré, vous redevenez solvable et pouvez retrouver l’accès au système bancaire.

Pour aller plus loin, la vente à réméré peut permettre à un propriétaire de retrouver de la trésorerie, stopper une procédure bancaire et récupérer son bien une fois la situation rétablie.

Boris Intini, Directeur Général de PraxiFinance, intervient régulièrement dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation du patrimoine immobilier. Il participe également à la rédaction d’articles approfondis sur les problématiques rencontrées par les propriétaires en quête de solutions de liquidité.