Caution bancaire professionnelle : qui paye en cas de défaut ?

Boris Intini
Mis à jour le
14 October 2025

Lorsqu’une entreprise fait face à des difficultés financières, la responsabilité du dirigeant dépasse souvent le simple cadre professionnel. En signant une caution bancaire professionnelle, il engage son patrimoine personnel pour garantir le remboursement du prêt de la société. Lorsque l’entreprise ne peut plus honorer ses dettes, la banque se retourne vers lui pour exiger le paiement intégral. C’est une situation fréquente en cas de liquidation judiciaire ou de défaillance d’un prêt garanti. Pourtant, il existe des solutions concrètes pour rembourser la banque sans liquider ses biens, notamment grâce à la vente à réméré ou au crédit hypothécaire, qui permettent de dégager des liquidités tout en conservant la propriété de son logement.

Qu’est-ce qu’une caution bancaire professionnelle ?

La caution bancaire professionnelle est un engagement pris par une personne physique – souvent le dirigeant ou l’associé principal – pour garantir la dette contractée par son entreprise. Cet acte juridique permet à la banque de limiter son risque : si l’entreprise ne rembourse pas, elle peut demander à la caution de régler la totalité du solde restant dû. En pratique, la caution couvre aussi bien le capital, les intérêts que les frais accessoires. Cette pratique est systématique pour les prêts professionnels, les découverts bancaires ou les baux commerciaux. Contrairement à ce que beaucoup imaginent, la faillite de la société n’efface pas la dette : la caution reste engagée personnellement.

Quand la caution professionnelle devient-elle exigible ?

L’appel de la caution intervient dès que l’entreprise ne parvient plus à respecter ses échéances de remboursement. La banque adresse alors une mise en demeure à la société, puis envoie une notification officielle à la caution. À partir de ce moment, la dette devient exigible et le garant doit rembourser la somme due, même s’il n’est plus dirigeant. En cas de liquidation judiciaire, la banque appelle systématiquement la caution dès le jugement d’ouverture de la procédure. Le dirigeant reçoit alors une réclamation directe et doit trouver rapidement une solution pour régler ou refinancer la somme. Le sujet est abordé plus en détail dans Caution bancaire et liquidation judiciaire : quelles issues ?.

Les conséquences d’un appel de caution professionnelle

Lorsqu’une caution est appelée, la responsabilité personnelle du dirigeant est immédiatement engagée. Son patrimoine privé peut être saisi, notamment sa résidence principale s’il n’existe pas de protection juridique spécifique. Cette situation crée souvent un effet domino : blocage des comptes, impossibilité d’emprunter à nouveau, et parfois procédure de saisie immobilière. La banque dispose d’un titre exécutoire et peut agir directement en recouvrement. Le dirigeant devient alors un débiteur à part entière, contraint de rembourser une dette qui n’était pas la sienne. Pour comprendre comment réagir dès la réception de la notification, consultez Caution solidaire appelée : comment réagir ?.

Peut-on contester une caution professionnelle ?

Oui, dans certains cas précis. Une caution professionnelle peut être contestée si elle a été disproportionnée par rapport au patrimoine du dirigeant ou si la banque n’a pas respecté son obligation d’information annuelle. Le juge peut alors limiter le montant exigible ou annuler le cautionnement. Toutefois, ces recours prennent du temps et n’interrompent pas nécessairement les poursuites. Il est donc recommandé d’agir simultanément sur le plan financier pour éviter la saisie. Les procédures judiciaires ne doivent jamais retarder la recherche d’une solution immédiate de refinancement. Dans cette optique, les outils de monétisation du patrimoine, comme le crédit hypothécaire pour rembourser une caution bancaire, sont souvent la meilleure réponse pour éviter la perte du bien.

Utiliser son patrimoine immobilier pour rembourser la caution

Pour les dirigeants propriétaires, la solution la plus efficace consiste à utiliser la valeur de leur bien immobilier pour rembourser la dette. Le crédit hypothécaire permet d’obtenir jusqu’à 60 % de la valeur du bien, sans passer par une vente. Les fonds dégagés servent à rembourser la banque et à régulariser la situation financière. Si la dette est trop importante ou si la situation bancaire est déjà compromise, la vente à réméré constitue une alternative rapide : elle permet de vendre temporairement le bien à un investisseur tout en conservant le droit de le racheter plus tard. Cette opération offre une bouffée d’oxygène immédiate, le temps de stabiliser la situation. Pour comprendre comment fonctionne ce mécanisme, lire Vente à réméré pour rembourser une caution urgente.

L’impact d’une liquidation judiciaire sur la caution

Lorsqu’une société est liquidée, le passif devient exigible et les cautions données par le dirigeant sont automatiquement appelées. Le liquidateur ne protège pas les garants : son rôle se limite à la société. Ainsi, même après la clôture de la procédure, la banque peut poursuivre la caution pour obtenir le paiement intégral. C’est pourquoi il est crucial d’agir dès l’ouverture de la liquidation, avant que les procédures de saisie ne soient lancées. Dans ce contexte, la vente à réméré est particulièrement adaptée : elle permet de rembourser la banque, d’éviter la saisie du bien et de le racheter une fois la situation rétablie. Le fonctionnement de ces solutions est détaillé sur Rembourser une caution bancaire : solutions en cas d’appel de garantie.

Le rôle du conjoint et des co-emprunteurs

Dans de nombreux cas, la caution est donnée conjointement par les deux époux ou par plusieurs associés. Si le contrat ne distingue pas les parts respectives, la banque peut réclamer la totalité du montant à un seul garant. Cela signifie que même si l’un des associés est insolvable, le second reste tenu de tout payer. La solidarité entre cautions crée donc une responsabilité illimitée. Lorsqu’il existe un bien commun, notamment la résidence principale, il devient vital de trouver une solution de refinancement immédiate pour éviter la saisie. La vente à réméré permet de protéger le foyer tout en remboursant la dette. Elle reste la solution privilégiée pour préserver l’équilibre patrimonial du couple ou de la famille.

Les erreurs à ne pas commettre

La première erreur consiste à ignorer les courriers de la banque. Ne pas répondre accélère la procédure judiciaire. La seconde est de vendre précipitamment son bien à bas prix : cela supprime toute possibilité de rachat futur. Enfin, attendre la saisie sans anticiper une solution de refinancement conduit souvent à une perte irréversible du patrimoine. Face à un appel de caution, il faut réagir vite, mobiliser les bonnes ressources et s’entourer de conseillers expérimentés. Le recours à un courtier ou à un expert en monétisation immobilière permet souvent d’éviter des erreurs coûteuses.

Le financement alternatif : un levier de rebond professionnel

Régler une caution bancaire ne marque pas forcément la fin d’une activité. Au contraire, de nombreux dirigeants utilisent cette épreuve pour rebâtir leur entreprise ou se relancer dans un nouveau projet. Le crédit hypothécaire et la vente à réméré sont des solutions temporaires qui permettent de dégager du capital sans hypothéquer l’avenir. Elles offrent un second souffle, le temps de reconstituer sa trésorerie ou de négocier avec ses créanciers. Une fois la dette soldée, il est possible de racheter son bien, de lever les inscriptions hypothécaires et de repartir sur des bases saines.

À retenir

Être caution bancaire professionnelle ne signifie pas être condamné à perdre son patrimoine. En agissant rapidement et en mobilisant la valeur de son bien immobilier, il est possible de rembourser la banque, d’éviter la saisie et de protéger sa famille. Les solutions comme la vente à réméré ou le crédit hypothécaire sont des outils concrets, rapides et légaux pour transformer une crise financière en opportunité de rebond.

FAQ – Caution bancaire professionnelle

Qui paie en cas de défaillance d’une société ?

La banque se tourne vers la caution personnelle signataire du prêt.

La liquidation judiciaire annule-t-elle la caution ?

Non, la caution reste exigible même après la liquidation.

Peut-on négocier le montant à payer ?

Oui, dans certains cas de disproportion manifeste ou de bonne foi prouvée.

Comment éviter la saisie du bien ?

En utilisant une vente à réméré ou un crédit hypothécaire.

Que faire en cas de co-caution ?

Il est possible de racheter la part de l’autre garant ou de refinancer la dette via un prêt hypothécaire.

Quels sont les recours si la banque a manqué à son devoir d’information ?

La caution peut demander l’annulation partielle du contrat ou la limitation de son engagement.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.