Crédit hypothécaire vs rachat de crédit

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
12 September 2025

Lorsqu’un propriétaire souhaite alléger sa situation financière, deux mécanismes reviennent souvent : le rachat de crédit et le crédit hypothécaire. À première vue, ils semblent répondre au même besoin — réduire la pression des dettes et retrouver une capacité de remboursement. Pourtant, leurs logiques, leurs conditions d’accès et leurs conséquences patrimoniales sont très différentes.

Le rachat de crédit : un mécanisme bancaire encadré

Le rachat de crédit consiste à regrouper plusieurs dettes (crédit immobilier, crédit auto, crédits conso, dettes fiscales ou personnelles) en un seul prêt, avec un taux et une durée renégociés. L’objectif est clair : diminuer les mensualités pour retrouver de la marge de manœuvre dans son budget.
Mais ce mécanisme reste strictement encadré par les banques françaises. Le dossier doit respecter les critères imposés par le Haut Conseil de stabilité financière :

  • un taux d’endettement inférieur à 35 %,
  • un questionnaire médical et une assurance emprunteur obligatoires,
  • la présentation de relevés de compte et de justificatifs de revenus réguliers.

En pratique, cela conduit à de nombreux refus, notamment pour les seniors, les indépendants aux revenus irréguliers ou les personnes déjà fichées à la Banque de France.

Le crédit hypothécaire : un levier basé sur la valeur du patrimoine

Le crédit hypothécaire obéit à une logique bien différente. Ici, ce n’est pas le profil bancaire qui prime, mais la valeur du bien immobilier mis en hypothèque.

En septembre 2025, un propriétaire peut mobiliser entre 50 % et 60 % de la valeur nette de son bien, au taux de 5,5 % sur 25 ans, sans limite d’âge, sans assurance emprunteur et sans questionnaire médical. Les frais globaux d’un crédit hypothécaire représentent environ 8,5 % du montant emprunté, incluant notaire, expertise, banque et intermédiation (détails ici).

Contrairement au rachat bancaire classique, aucune obligation d’ouvrir un compte ou de justifier précisément l’usage des fonds. Les liquidités peuvent ainsi financer aussi bien des projets personnels (voyage, donation, travaux) que des besoins professionnels (sortir d’un redressement de TVA, investissement, rachat de parts sociales).

Exemple comparatif : un couple de retraités

Monsieur et Madame R., 65 et 62 ans, cumulent plusieurs crédits (immobilier, auto et consommation) avec des mensualités atteignant 3 500 €. Leur banque refuse un rachat de crédit à cause de leur âge et de l’assurance emprunteur jugée trop risquée.
Avec un crédit hypothécaire, ils mobilisent 400 000 € sur une maison estimée à 800 000 €. Les dettes sont soldées, la mensualité allégée, et ils conservent leur logement.

Exemple comparatif : un chef d’entreprise en difficulté

Monsieur L., entrepreneur, possède un patrimoine immobilier évalué à 1,2 million d’euros. Ses revenus étant jugés trop irréguliers, sa banque refuse un rachat de crédit. Grâce à un crédit hypothécaire, il obtient 600 000 €, règle ses dettes et finance un nouveau projet professionnel. Ce montage n’aurait pas été possible avec un rachat bancaire classique.

Les avantages concrets du crédit hypothécaire

Comparé au rachat de crédit, le crédit hypothécaire offre :

  • une absence de limite d’âge,
  • aucune obligation d’assurance emprunteur,
  • aucun questionnaire médical,
  • une grande souplesse sur l’utilisation des fonds,
  • une logique centrée sur la valeur du patrimoine, et non sur le revenu.

En résumé, là où les banques ferment la porte avec un rachat de crédit classique, l’hypothèque ouvre une solution pragmatique et sécurisée.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.