Clause de faculté de rachat (clause de rachat)

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
30 October 2025

La clause de faculté de rachat est l’élément juridique central d’une vente avec faculté de rachat. Elle permet au vendeur, malgré le transfert temporaire de propriété, de racheter son bien dans un délai défini et à un prix fixé dès la signature. Cette clause, strictement encadrée par les articles 1659 à 1673 du Code civil, doit être rédigée avec rigueur pour être valable et opposable. Une formulation imprécise peut entraîner une perte définitive du droit de rachat ou un litige avec l’acquéreur. L’objectif de cette page est d’expliquer son fonctionnement, ses mentions obligatoires, ses conditions de validité et les bonnes pratiques pour sécuriser l’opération.

Qu’est-ce que la clause de faculté de rachat ?

La clause de faculté de rachat est une stipulation de l’acte notarié qui permet au vendeur de racheter le bien vendu pendant un délai déterminé. Contrairement à une promesse d’achat, la propriété est transférée immédiatement à l’acquéreur. Ce dernier ne peut toutefois ni revendre le bien ni en disposer librement tant que la faculté de rachat n’a pas expiré ou été levée. La clause bloque donc toute possibilité d’aliénation du bien durant la période convenue. Son fondement repose sur les articles 1659 à 1673 du Code civil, qui encadrent la durée, le prix et les modalités du rachat. Le vendeur conserve un droit prioritaire, tandis que l’acquéreur bénéficie d’un cadre légal sécurisé et transparent, comme rappelé dans la page vente avec faculté de rachat Code civil.

Bon à savoir

La clause de rachat n’est valable que si elle est inscrite dans un acte notarié. Une mention verbale ou un accord privé ne suffit pas pour garantir le droit.

Mentions indispensables de la clause

Pour être valable, la clause doit préciser le prix de vente initial, le prix de rachat à l’avance, la durée du droit de rachat, les conditions d’exercice, les frais associés et les modalités de restitution. Elle doit également indiquer les conditions d’occupation si le vendeur reste dans les lieux ainsi que les obligations de chaque partie, notamment la mise à disposition du bien une fois le rachat exercé. L’indemnité d’occupation, les frais notariés liés au rachat, les éventuels intérêts dus et les coûts annexes doivent aussi être définis, afin d’éviter tout litige ultérieur.

Durée de validité de la clause

La loi fixe une durée maximale de cinq années. En pratique, la plupart des clauses prévoient une période comprise entre douze et vingt-quatre mois. Ce délai permet de purger les dettes, rétablir sa situation financière et obtenir un financement bancaire pour procéder au rachat. Une fois le délai expiré sans rachat, le droit disparaît automatiquement. L’acquéreur devient alors propriétaire définitif sans recours possible pour le vendeur, ce qui rejoint les règles du délai légal pour exercer la faculté de rachat.

Comment exercer le droit de rachat ?

Pour exercer son droit, le vendeur doit notifier l’acquéreur selon les modalités prévues : en général par lettre recommandée ou par acte d’huissier. Il doit ensuite se présenter chez le notaire muni du financement permettant de régler le prix de rachat ainsi que les frais. L’acte de rachat est alors signé et la propriété juridiquement restituée. Si le vendeur ne peut pas fournir les fonds, le rachat ne peut pas se réaliser, même en cas d’intention manifeste, conformément aux principes décrits dans le droit de faculté de rachat.

Exemple d’extrait de clause notariée

Le vendeur se réserve la faculté de rachat du bien objet du présent acte pour une durée de dix-huit mois à compter de la signature. Le prix de rachat est fixé à deux cent quarante mille euros, comprenant le prix principal et les frais exposés par l’acquéreur. Le vendeur devra notifier sa volonté d’exercer la faculté de rachat et se présenter chez le notaire muni des fonds nécessaires avant l’expiration du délai.

Tableau récapitulatif des obligations

Partie
Obligation
Période
Conséquence
Vendeur
Financer le rachat
Avant l’échéance
Recouvre la propriété
Acquéreur
Conserver l’immeuble
Durée du contrat
Pas de revente possible
Notaire
Encadrer et sécuriser
Signature initiale + rachat
Sécurisation juridique

Exemple concret

Un propriétaire confronté à un redressement bancaire vend temporairement son appartement avec clause de rachat pour obtenir des liquidités. L’acte prévoit un prix de rachat fixe, une indemnité d’occupation et un délai de quinze mois. Il règle ses dettes, regularise sa situation et obtient un financement bancaire après douze mois. Il exerce son droit et récupère son bien, ayant évité une saisie et préservé son patrimoine.

Risques en cas de clause imprécise

Une clause trop vague peut entraîner une contestation du prix, un refus de l’acquéreur, une impossibilité d'exercer le rachat ou même la perte du droit de rachat. Une rédaction notariale maîtrisée est indispensable, de même qu’un accompagnement spécialisé pour structurer la stratégie financière de sortie, en cohérence avec les recommandations de sécuriser une vente avec faculté de rachat.

Conseil d’expert

Toujours faire préciser dans l’acte le prix total de rachat, les frais applicables et la procédure exacte d’exercice. Une clause claire protège le vendeur autant que l’acquéreur.

FAQ

Qu’est-ce qu’une clause de faculté de rachat ?
C’est une clause notariée qui permet au vendeur de récupérer son bien dans un délai fixé.

Quelle est la durée maximum du droit ?
Cinq ans, sans possibilité de prorogation.

Peut-on exercer le rachat sans preuve de financement ?
Non, l’intégralité du montant doit être disponible lors de la signature.

Une promesse privée suffit-elle ?
Non, seule la mention notariée rend le droit opposable.

L’acquéreur peut-il revendre pendant la période ?
Non, il doit conserver le bien tant que la faculté existe.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.