Vente avec faculté de rachat Code civil (articles 1659 à 1673)

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
03 November 2025

La vente avec faculté de rachat repose sur une base juridique codifiée dans les articles 1659 à 1673 du Code civil. Ces textes fixent les règles fondamentales : durée maximale du rachat, effet de l’expiration du délai, droit d’usage du vendeur, obligations financières lors du rachat et opposabilité aux tiers. Pour qu’une opération soit sécurisée, l’acte notarié doit respecter strictement ces dispositions, car elles déterminent le droit de récupérer son bien dans un délai limité tout en assurant la légalité du transfert temporaire de propriété. Comprendre ces articles permet d’éviter les erreurs et d’encadrer correctement une vente avec faculté de rachat, comme présenté dans notre page sur le fonctionnement du réméré.

Le cadre légal de la faculté de rachat

Le Code civil décrit la faculté de rachat comme un pacte permettant au vendeur de récupérer le bien vendu contre restitution du prix et remboursement des frais. Ce droit n’est pas une option approximative : c’est une institution juridique précise et strictement contrôlée, qui confère au vendeur une priorité absolue pour reprendre son bien pendant une période fixée dans l’acte. À l’échéance, si le vendeur n’a pas exercé son droit, l’acquéreur devient propriétaire définitif de façon irrévocable, comme expliqué dans notre guide sur le droit de rachat.

Durée maximale et règles de délai

Le délai légal pour racheter un bien ne peut jamais dépasser cinq ans. Ce terme est fixe et ne peut être prolongé par décision judiciaire ni par accord informel après signature. Une durée supérieure dans l’acte est automatiquement réduite au maximum légal. Le compte à rebours commence dès l’acte notarié, et aucune suspension n’est admise, même en cas de difficultés financières ou d’événements personnels. Pour mieux comprendre ce calendrier, voir le délai pour exercer le rachat.

À retenir

Le délai de rachat est intangible : si le vendeur n’agit pas dans la période fixée par l’acte, il perd définitivement son bien, même en cas de recours ou d’événement exceptionnel.

Conséquences du non-rachat

Si le vendeur n’exerce pas son droit dans le délai imparti, le transfert devient définitif. L’investisseur devient propriétaire sans obligation supplémentaire ni procédure complémentaire. Le vendeur perd tout droit sur le bien et ne peut pas contester le transfert. Cette règle protège la sécurité juridique et économique de l’acquéreur, qui immobilise des capitaux pendant la durée du pacte, comme expliqué dans les conséquences d'un non-rachat.

Modalités de restitution du bien

Lors du rachat, le vendeur doit rembourser le prix principal, les frais de vente, les frais de publication, les réparations indispensables et certaines améliorations valorisant le bien. Le transfert de propriété ne revient au vendeur qu’après complète restitution. Le vendeur récupère un bien purgé des charges créées par l’investisseur après signature si la clause a été régulièrement publiée avant ces inscriptions. Ce mécanisme s'articule avec le versement de l’indemnité d’occupation lorsque le vendeur reste dans le bien.

Tableau récapitulatif des articles du Code civil

Article
Principe
1659
Définition du pacte de rachat
1660
Durée maximale de cinq ans
1661
Délai non prolongeable
1662
Défaut de rachat = perte définitive
1673
Obligations de remboursement et effets sur hypothèques

Exemple concret : application du Code civil

Un propriétaire menacé d'une saisie vend une maison à quatre cent cinquante mille euros de valeur pour trois cent vingt mille euros avec faculté de rachat sur trente mois. L’acte notarié précise le prix de rachat, les frais, l’indemnité d’occupation et la date limite. Au terme de dix-huit mois, l’emprunteur obtient un nouveau financement bancaire et rembourse le prix initial augmenté des frais notariés et des améliorations validées. Le transfert de propriété est annulé, le bien redevient sa propriété et les inscriptions prises par l'investisseur sont levées conformément à l’article 1673. Ce fonctionnement rejoint l’exemple détaillé dans notre cas pratique de réméré.

Sécurisation juridique : enjeu majeur

Une rédaction approximative expose le vendeur à une perte du bien et l’investisseur à des contentieux. La faculté de rachat doit figurer clairement, être publiée et respecter la durée maximale. Le notaire garantit la conformité juridique et la purge des inscriptions. Une vente non publiée, un délai imprécis ou un prix de rachat flou crée des risques d’annulation ou de litige. La sécurité juridique n'est jamais une formalité, c'est la base même de l'opération, comme rappelé dans notre page sur les protections juridiques.

Bon à savoir

Une vente avec faculté de rachat non réalisée par notaire n'a aucune valeur juridique et expose les deux parties à des poursuites.

FAQ

La faculté de rachat est-elle une forme de crédit déguisé ?
Non, c’est une vente authentique avec transfert de propriété et non un prêt. Elle est encadrée par la loi civile et non par la réglementation des crédits.

Peut-on dépasser le délai de cinq ans si les parties sont d'accord ?
Non, le délai légal est strict et toute clause contraire est automatiquement réduite.

Le vendeur peut-il rester dans le bien pendant la durée ?
Oui, s’il est prévu une indemnité d'occupation. Ce principe est fréquent et encadré dans l’acte.

Que se passe-t-il si le vendeur décède pendant la période ?
Ses héritiers peuvent exercer la faculté de rachat tant que le délai légal court.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.