Vente à réméré pour sauver une entreprise en difficulté

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
16 September 2025

Quand une entreprise traverse une crise de trésorerie, chaque jour compte. Factures impayées, charges sociales et fiscales en retard, menaces d’assignation ou de liquidation… Le dirigeant se retrouve souvent sans solution bancaire. Pourtant, il existe un levier puissant et méconnu : la vente à réméré. En mobilisant la valeur d’un bien immobilier, elle permet d’obtenir des liquidités rapides pour éviter le pire, soutenir l'activité et parfois éviter la liquidation judiciaire. Dans un contexte où les banques renforcent constamment leurs critères et où les délais de réponse sont incompatibles avec l’urgence de la situation, le réméré apparaît comme une alternative agile, rapide et pragmatique. C’est précisément cette combinaison de flexibilité et d’efficacité qui en fait un outil stratégique pour les dirigeants confrontés à une impasse financière. Là où un dossier bancaire classique peut mettre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, à aboutir – avec un risque élevé de refus – un montage de réméré, correctement préparé, peut être validé en quelques jours seulement. Pour un dirigeant sous pression juridique, cette différence de temporalité change tout : elle fait la frontière entre une assignation en liquidation et un redressement discret et maîtrisé.

L’entreprise en difficulté : un scénario fréquent

Chaque année en France, des milliers de PME et TPE déposent le bilan, souvent en raison de tensions de trésorerie. Quelques retards de paiement suffisent à fragiliser l’équilibre financier, jusqu’à provoquer une cessation de paiements. Sans refinancement rapide, le dirigeant peut se retrouver face au risque de liquidation, ce qui souligne l'importance des procédures de sauvegarde et redressement judiciaire. Ces défaillances surviennent d'ailleurs souvent après une succession d’événements anodins : une perte de contrat, un impayé majeur, une hausse soudaine des charges, ou encore une mauvaise saison. L’entreprise entre progressivement dans un cycle négatif où le manque de liquidités entraîne de nouveaux retards, lesquels aggravent encore la situation. Comprendre ce mécanisme d’engrenage est essentiel pour agir avant le point de rupture. Un autre facteur aggravant consiste dans la réaction émotionnelle du dirigeant. Beaucoup hésitent à solliciter de l’aide par peur de révéler leurs difficultés. Cette attitude, bien que compréhensible, réduit drastiquement les solutions disponibles. Le réméré, en revanche, peut être mis en place discrètement, sans informer les partenaires, ce qui permet de préserver la confiance tout en traitant les urgences. On peut ainsi faire coexister deux temporalités : celle, visible, de l’exploitation qui continue à fonctionner normalement, et celle, plus confidentielle, de la restructuration patrimoniale et financière. Cette dissociation évite l’effet de panique chez les clients, les salariés ou les fournisseurs, qui peuvent continuer à travailler avec l’entreprise sans percevoir l’intensité de la crise traversée.

Le principe de la vente à réméré

La vente à réméré, ou « vente avec faculté de rachat », permet de céder temporairement un bien immobilier tout en conservant le droit exclusif de le racheter. C’est une solution temporaire qui permet de régler les créanciers, suspendre une saisie et relancer l’activité. Pour de nombreux dirigeants déjà engagés dans des procédures collectives, ce mécanisme permet aussi de rebondir financièrement après une liquidation. La logique est simple : transformer un actif immobile en liquidités immédiates, sans renoncer définitivement à la propriété. Contrairement à un prêt bancaire, le réméré ne dépend pas du scoring bancaire, des faillites passées, ou du niveau d’endettement. Seule la valeur du bien compte. Cette mécanique offre un avantage unique : elle permet de contourner les blocages traditionnels du financement en période critique. Alors qu’un banquier analysera la situation financière dégradée, l’investisseur en réméré se concentre exclusivement sur la valeur immobilière et la crédibilité du plan de rachat. Cette différence de logique ouvre des possibilités là où toutes les portes semblent fermées. Le contrat précise dès l’origine le prix de vente, le prix de rachat, la durée de l’option, ainsi que les conditions d’occupation. Tout est encadré par un acte notarié, ce qui sécurise à la fois le dirigeant et l’investisseur. Le dirigeant sait exactement à quelles conditions il pourra récupérer son bien, et sur quel horizon de temps il doit organiser son rebond.

Quels biens sont concernés ?

Un dirigeant peut mobiliser sa résidence principale, un immeuble de rapport, des locaux professionnels ou un bien secondaire. PraxiFinance intervient uniquement sur des biens premium, situés dans les zones les plus liquides du marché immobilier, afin de garantir une sortie optimale et protéger le patrimoine immobilier en contexte de liquidation. La valorisation du bien joue un rôle clé : plus le bien est situé dans une zone recherchée, plus le réméré offre une marge de manœuvre importante. À l’inverse, les biens ruraux ou atypiques peuvent limiter les montants mobilisables ou rallonger les délais de mise en place. Dans certains cas, même un bien détenu via une SCI ou utilisé pour une activité professionnelle peut être éligible, sous réserve d’une structure juridique adaptée. Cette diversité d’actifs mobilisables renforce l’intérêt du réméré, notamment pour les dirigeants ayant constitué un patrimoine mixte. L’enjeu consiste alors à choisir le bon bien support de l’opération : celui qui permettra de dégager suffisamment de liquidités tout en restant cohérent avec la stratégie patrimoniale globale du dirigeant. Dans certains dossiers, il est plus judicieux de mobiliser un bien locatif que la résidence principale ; dans d’autres, la résidence offre une valeur et une liquidité nettement supérieures. Une analyse fine du patrimoine permet de trancher.

Exemple concret : sauver une entreprise grâce au réméré

Dans l’exemple suivant, un dirigeant mobilise un bien d’une valeur de 1 000 000 € pour générer 429 000 € de trésorerie nette, permettant d'apurer des dettes urgentes, sécuriser l’entreprise et restaurer la confiance des partenaires. Ce type d'opération peut également préparer un futur rachat de maison après liquidation judiciaire si la situation l'exige. Dans ce cas précis, l’entreprise était à 48 heures d’une assignation en liquidation. La rapidité du réméré a permis de solder instantanément les dettes fiscales, de régulariser les salaires et de rétablir des relations normales avec les fournisseurs. Quelques mois plus tard, l’entreprise a retrouvé une rentabilité suffisante pour envisager le refinancement bancaire du rachat du bien. Ce type d’exemple illustre bien l'effet "reset" du réméré : il offre un second souffle qui aurait été impossible avec les circuits classiques. On constate aussi que ce type d’opération ne se limite pas à un simple sauvetage comptable : il rétablit la crédibilité globale du dirigeant. Un fournisseur payé à temps, une banque remboursée, une administration apurée deviennent ensuite des alliés prêts à accompagner la nouvelle phase de développement.

Tableau récapitulatif des frais d'un réméré pour entreprise

Nature des frais (réméré)
Montant (indexé sur le prix de vente)
Honoraires de transaction
6 % TTC
Frais de notaire
2,5 % (à parfaire)
Indemnité d’occupation annuelle
10 % (à parfaire)

Cette opération doit être intégrée dans une stratégie globale et coordonnée avec les juristes et conseillers financiers pour anticiper le plan de sortie et éviter un risque sur les biens personnels ou dettes personnelles en cas de liquidation. En effet, mal anticiper les frais peut compromettre le rachat futur : l’indemnité d’occupation, les honoraires, les coûts de notaire ou les réglages de dettes doivent être parfaitement calculés dès le départ. Une estimation imprécise peut mettre en péril tout le montage. L’objectif est de construire un scénario de sortie crédible : soit par refinancement bancaire lorsque la situation est assainie, soit par revente maîtrisée du bien à un prix permettant de solder l’opération tout en préservant une partie du patrimoine. Dans les deux cas, la clé reste la projection chiffrée à moyen terme, plutôt que la seule réponse à l’urgence immédiate.

Les avantages pour l’entrepreneur

  • Rapidité : fonds débloqués en moins de 10 jours si dossier complet.
  • Souplesse : possibilité de racheter le bien à tout moment, sans plus-value.
  • Continuité : le dirigeant reste occupant du bien.
  • Trésorerie sécurisée : levée immédiate des pressions des créanciers.

À ces avantages s’ajoute un point rarement évoqué : la confidentialité. Contrairement à une procédure judiciaire qui inscrit l’entreprise dans un cadre public, le réméré est totalement privé. Aucun fournisseur, client ou partenaire n’est informé de l’opération. Cette discrétion préserve la réputation de l’entreprise, un facteur essentiel pour maintenir les relations commerciales. Sur le plan humain, cela évite aussi au dirigeant de devoir « justifier » sa situation auprès de tous ses interlocuteurs. Il peut continuer à gérer, négocier et développer sans porter en permanence l’étiquette d’une société sous procédure. Cette continuité relationnelle est souvent décisive pour conserver les meilleurs clients et préserver la valeur commerciale de l’entreprise.

Erreur à éviter

Signer un compromis ou un contrat sans en maîtriser les clauses clés peut avoir des conséquences lourdes.

Les limites et précautions

  • C’est une opération lourde en frais : notaire, honoraires, indemnités d’occupation.
  • Elle suppose un plan de sortie clair : rachat via refinancement ou revente du bien.
  • Mal encadrée, elle peut être requalifiée par la justice (voir l’arrêt de la Cour de cassation).

Si la situation financière est déjà fortement dégradée, il peut aussi s’intégrer dans une stratégie plus large visant à sortir d'une liquidation judiciaire. Pour sécuriser l’opération, il faut travailler avec des notaires spécialisés et une société expérimentée comme PraxiFinance. Le dirigeant doit également s’assurer que le délai de rachat est réaliste : un réméré trop court peut devenir un piège si le refinancement n’est pas anticipé. À l’inverse, un délai bien calibré permet de rétablir sereinement les fondamentaux de l’entreprise avant de racheter le bien. Enfin, le réméré ne doit jamais être utilisé comme un simple « report de problème ». Il prend tout son sens lorsqu’il s’inscrit dans un vrai projet de redressement : amélioration de la rentabilité, recentrage de l’activité, cession d’actifs non stratégiques, ou préparation d’une nouvelle structure plus adaptée au marché.

Quelles alternatives au réméré pour une entreprise en difficulté ?

  • La vente amiable classique : permet de solder la dette, mais l’entreprise perd définitivement l’actif.
  • Le dossier de conciliation devant le tribunal de commerce : permet de négocier avec les créanciers, mais reste limité.
  • Le plan de sauvegarde : protège l’entreprise, mais reste très contraignant.

Toutefois, seule une solution qui met immédiatement des liquidités sur la table permet souvent d’éviter une issue judiciaire, en cohérence avec les étapes pour éviter la liquidation judiciaire.

Pourquoi choisir PraxiFinance ?

PraxiFinance accompagne depuis plus de 30 ans les dirigeants confrontés à des urgences financières, avec des opérations sécurisées par notaire et adaptées aux profils patrimoniaux complexes, une expertise rare dans les opérations de vente à réméré en contexte de liquidation. Cette expérience permet d’anticiper les risques, d’accélérer les délais et de structurer un plan de sortie réaliste, trois critères déterminants dans une situation d’urgence financière.

La vente à réméré : une solution pour sauver une entreprise en difficulté

La vente à réméré protège le patrimoine immobilier, permet de refinancer l'entreprise rapidement et sécurise l'avenir professionnel du dirigeant, ce qui en fait un levier puissant pour rebondir après une liquidation tout en conservant la main sur son actif. C’est aussi un outil de résilience : en maintenant le dirigeant dans son environnement, il évite une rupture psychologique souvent dévastatrice lors d’une crise entrepreneuriale.

Questions fréquentes

Un réméré bloque-t-il la liquidation judiciaire ?
Il peut éviter une assignation en désintéressant les créanciers, mais si la liquidation est déjà ouverte, il faut envisager des alternatives adaptées, comme celles utilisées pour sortir d'une liquidation judiciaire.

Puis-je utiliser ma résidence principale ?
Oui, si sa valeur et son statut juridique le permettent, ce qui rejoint les solutions pour protéger son bien immobilier en liquidation.

Combien de temps pour racheter ?
6 à 36 mois en moyenne, avec possibilité de rachat anticipé, utile pour un dirigeant souhaitant rebondir financièrement.

Que se passe-t-il en cas de non-rachat ?
L'investisseur conserve le bien, ce qui souligne l'importance d'un plan de sortie solide et d'anticiper les issues comme un rachat de maison après liquidation.

Le réméré est-il risqué ?
Bien encadré chez notaire, non. Le risque vient surtout de l’absence de stratégie, comme dans tout plan pour éviter la liquidation.

Pour aller plus loin, découvrez comment la vente à réméré peut offrir une seconde chance aux propriétaires en difficulté en leur permettant de récupérer leur bien tout en stoppant la saisie.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.

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