Vente à réméré éligibilité

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
29 October 2025

La vente à réméré séduit de plus en plus de propriétaires confrontés à un risque de saisie immobilière, une déchéance du terme ou une accumulation de dettes. Mais tous ne peuvent pas y prétendre. Ce dispositif juridique, prévu par le Code civil, repose sur des critères précis d’éligibilité, tant pour le bien immobilier concerné que pour la situation financière du vendeur. Comprendre ces critères est essentiel pour savoir si cette solution peut réellement sauver un patrimoine et permettre un redressement financier durable.

Qu’est-ce que l’éligibilité à la vente à réméré ?

Être éligible à une vente à réméré signifie répondre à un ensemble de conditions juridiques, financières et patrimoniales permettant de réaliser l’opération en toute sécurité. Le réméré n’est pas une vente classique : il s’agit d’une transaction temporaire dans laquelle le vendeur conserve un droit de rachat exclusif sur son bien. L’investisseur qui achète dans le cadre d’un réméré prend un risque mesuré. Il immobilise une somme importante pour racheter un bien dont le vendeur pourra le reprendre ultérieurement. Ce risque justifie des critères d’éligibilité stricts, notamment sur la valeur du bien, le montant des dettes et la faisabilité du rachat futur.

Bon à savoir

Le Code civil encadre strictement le principe de la vente à réméré, notamment aux articles 1659 à 1673 (voir Vente à réméré : ce que dit la loi et la jurisprudence). Le droit de rachat accordé au vendeur ne peut excéder cinq ans. Au-delà, il perd toute possibilité de récupérer son bien. L’éligibilité ne dépend donc pas uniquement de la valeur du logement, mais aussi de la crédibilité du projet de rachat à moyen terme (cf. Vente à réméré : que se passe-t-il si l’on ne rachète pas ?).

Les critères liés au bien immobilier

L’un des premiers éléments examinés dans un dossier de réméré est la qualité du bien proposé. En général, les investisseurs privilégient des biens résidentiels situés dans des zones dynamiques : appartements en centre-ville, maisons individuelles, immeubles de rapport ou locaux professionnels bien situés. Le bien doit être libre de tout litige ou de contentieux judiciaire non résolu. S’il est déjà saisi, la procédure doit encore permettre une vente amiable avec autorisation du juge. La valeur du bien, déterminée par une estimation immobilière indépendante, doit être supérieure au montant total des dettes et frais liés à la transaction, y compris frais de notaire en réméré. Un autre critère important concerne la quotité disponible. En règle générale, la dette ne doit pas dépasser 50 à 60 % de la valeur du bien. Ce ratio assure à l’investisseur une sécurité suffisante et garantit au vendeur une chance réaliste de rachat ultérieur.La valeur du bien, déterminée par une estimation immobilière indépendante, doit être supérieure au montant total des dettes et frais liés à la transaction. Un autre critère important concerne la quotité disponible. En règle générale, la dette ne doit pas dépasser 50 à 60 % de la valeur du bien. Ce ratio assure à l’investisseur une sécurité suffisante et garantit au vendeur une chance réaliste de rachat ultérieur.

Exemple concret

Une propriétaire à Lyon possède une maison estimée à 400 000 euros. Elle cumule 180 000 euros de dettes, dont 150 000 euros de prêt immobilier et 30 000 euros d’arriérés URSSAF. Sa dette représente 45 % de la valeur du bien. Elle remplit donc le critère de ratio de financement. Un investisseur accepte une vente à réméré à 220 000 euros, ce qui permet de solder ses dettes et de dégager une trésorerie pour relancer son activité. Trois ans plus tard, elle rachète son bien à 250 000 euros grâce à un nouveau crédit professionnel.

Les critères liés à la situation du vendeur

L’éligibilité ne dépend pas uniquement du bien, mais aussi du profil du vendeur. Ce dernier doit démontrer qu’il sera capable de racheter le bien à terme. Les investisseurs et les conseillers financiers analysent donc plusieurs éléments : la stabilité des revenus, la perspective d’amélioration financière (vente d’un autre actif, retour à l’emploi, fin d’un litige), ou encore la capacité à obtenir un nouveau financement bancaire. Le vendeur doit également avoir un projet cohérent de redressement. Par exemple, un entrepreneur temporairement en difficulté peut recourir au réméré le temps de relancer son activité, tandis qu’un particulier surendetté peut l’utiliser pour assainir sa situation avant de reconstituer sa capacité d’emprunt. Les dossiers les plus solides sont ceux où le vendeur peut prouver que le réméré n’est pas une fuite en avant, mais une étape de transition vers un équilibre financier.

À retenir

L’éligibilité à la vente à réméré repose sur trois grands piliers : la valeur nette du bien, la proportion de dettes à rembourser et la crédibilité du projet de rachat. Si l’un de ces éléments fait défaut, l’opération devient risquée ou impossible. Un dossier bien préparé, accompagné par un professionnel comme PraxiFinance, maximise les chances d’obtenir une offre d’investisseur rapidement, tout en sécurisant juridiquement l’opération.

Les critères financiers et de ratio d’endettement

Un élément clé d’éligibilité réside dans le montant global des dettes à régler. En général, les investisseurs exigent que le montant des dettes et des frais de procédure n’excède pas 60 % de la valeur vénale du bien. Ce seuil permet d’assurer une marge suffisante en cas de revente ou de défaillance du vendeur. La trésorerie dégagée par la vente doit couvrir l’intégralité des dettes bancaires, fiscales et sociales. Dans certains cas, un excédent peut être versé au vendeur pour lui permettre de reconstituer une réserve et financer la période de transition.

Erreur fréquente

Beaucoup de propriétaires en difficulté pensent que la valeur sentimentale de leur bien suffit à convaincre un investisseur. C’est une erreur. Le réméré repose sur une logique économique avant tout. Si la dette représente plus de 70 % de la valeur du bien ou si la situation juridique est trop complexe, l’opération sera refusée. Autre erreur courante : vouloir réaliser un réméré sans projet clair de rachat. Sans perspective réaliste, l’investisseur ne prendra pas le risque.

Les biens inéligibles à la vente à réméré

Certains biens ne peuvent pas faire l’objet d’une vente à réméré. C’est le cas des logements sociaux, des biens indivis non stabilisés juridiquement, ou des biens déjà vendus par adjudication. Les terrains non constructibles et les biens situés dans des zones peu liquides sont également exclus, car ils présentent un risque de revente trop élevé. De même, si le bien fait l’objet d’une hypothèque supérieure à sa valeur réelle, le notaire ne pourra pas établir l’acte de réméré, faute de pouvoir désintéresser tous les créanciers.

Le rôle de l’accompagnement professionnel

PraxiFinance joue un rôle clé dans l’évaluation de l’éligibilité. L’équipe réalise un audit complet du patrimoine, de la dette et du calendrier judiciaire. Elle détermine la faisabilité du réméré et met en relation le propriétaire avec des investisseurs fiables. Le conseiller rédige un dossier clair pour le notaire, incluant la valeur du bien, les dettes à solder, et le plan de rachat prévisionnel. Cette rigueur permet de rassurer les investisseurs et d’obtenir un accord plus rapide.

Conseil d’expert

Avant de déposer un dossier de réméré, il est recommandé de réunir tous les documents relatifs au bien et à la dette : titre de propriété, état hypothécaire, relevés de prêt, correspondances d’huissier, et estimation notariale. Plus le dossier est complet, plus la décision d’éligibilité sera rapide.

Il est aussi conseillé d’éviter les intermédiaires non spécialisés ou les promesses d’investissement irréalistes. Une vente à réméré mal encadrée peut se transformer en perte de propriété définitive.

FAQ – Vente à réméré éligibilité

Quels types de biens sont éligibles à la vente à réméré ?
Les biens résidentiels, commerciaux ou mixtes, libres de tout litige majeur et présentant une valeur supérieure à 150 000 euros.

Peut-on faire un réméré si le bien est en cours de saisie ?
Oui, tant que la vente judiciaire n’a pas été prononcée et que le juge autorise la vente amiable.

Quelle dette maximale est acceptée pour un réméré ?
En général, les dettes ne doivent pas dépasser 60 % de la valeur vénale du bien.

Faut-il avoir des revenus pour être éligible ?
Oui, ou du moins une perspective crédible de redressement financier permettant le rachat futur.

Qui décide de l’éligibilité finale ?
Le notaire, l’investisseur et le conseiller financier déterminent ensemble la faisabilité juridique et économique de l’opération.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.