Que faire en cas de refus bancaire pour refinancer un PGE ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
13 October 2025

Depuis 2024, la plupart des demandes de refinancement des Prêts Garantis par l’État (PGE) sont désormais rejetées. Les banques, autrefois conciliantes, appliquent aujourd’hui des critères beaucoup plus stricts. Un dirigeant qui cherche à rééchelonner son PGE ou à obtenir un nouveau financement pour en assurer le remboursement se retrouve face à une série de refus. Leur logique est implacable : risque trop élevé, rentabilité insuffisante, et fin de la garantie de l’État. Ce constat laisse des milliers d’entrepreneurs dans une situation critique. Alors, que faire lorsque la trésorerie s’assèche, que les relances s’enchaînent et que la banque ne propose plus aucune solution ? Des alternatives existent en dehors du circuit bancaire traditionnel, notamment des mécanismes patrimoniaux comme la vente à réméré, qui s’ajoutent aux autres solutions de financement pour entreprises en difficulté.

Pourquoi les banques refusent-elles de refinancer les PGE ?

Le PGE a été conçu comme une aide exceptionnelle et temporaire. L’État garantissait jusqu’à 90 % du risque de non-remboursement, ce qui permettait aux banques d’accorder des crédits sans frilosité. Mais depuis la fin du dispositif, la garantie publique ne s’applique plus aux refinancements. Concrètement, si la banque accorde un nouveau prêt à une entreprise déjà endettée, elle prend 100 % du risque. C’est la raison principale des refus : le risque de défaut est trop important, surtout lorsque le PGE initial n’est pas soldé. Ajoutons à cela : la hausse des taux d’intérêt, le durcissement des critères Bâle III et IV, la baisse des marges de liquidité, et la hausse des incidents de paiement. Pour comprendre les options restantes, relisez le sujet du refinancement d’entreprise en difficulté qui détaille les dernières marges bancaires possibles.

Refus bancaire : les conséquences immédiates

Le refus de refinancement n’est pas anodin. Il signifie que l’entreprise ne pourra plus accéder à de nouveaux financements à court terme. Ce refus est également enregistré dans les bases internes des établissements et, dans certains cas, signalé à la Banque de France. Cela peut entraîner : une notation défavorable, la réduction des lignes de découvert, la suspension des partenariats avec les fournisseurs, voire l’engagement de la caution personnelle du dirigeant. Pour éviter l’engrenage, il faut agir immédiatement après le premier refus, avant que la banque ne déclare la déchéance du terme, notamment en explorant le financement urgent entreprise pour éviter la rupture de trésorerie.

Les recours possibles après un refus

1. La médiation du crédit
Le premier réflexe est de solliciter la médiation du crédit via la Banque de France. Ce dispositif peut suspendre temporairement les échéances et rouvrir un dialogue entre la banque et l’entreprise. Mais attention : la médiation ne crée pas de financement, elle ne fait que gagner du temps.

2. Le plan de restructuration amiable
Si le médiateur échoue, un mandat ad hoc peut être ouvert par le tribunal de commerce. Ce dispositif permet de négocier un plan d’apurement ou un étalement. Cependant, sans apport de trésorerie, la restructuration reste fragile. C’est pourquoi les experts PraxiFinance orientent souvent les dirigeants vers une solution patrimoniale immédiate, comme le réméré ou la vente avec complément de prix. Ces mécanismes rejoignent les approches vues dans les stratégies de financement alternatif pour entreprises sous tension.

Le levier patrimonial : transformer la valeur de son bien en trésorerie

Lorsqu’une entreprise n’a plus accès au crédit bancaire, la seule alternative crédible consiste à mobiliser le patrimoine immobilier du dirigeant ou de la société. La vente à réméré est aujourd’hui la solution la plus rapide et la plus sûre. Le principe est simple : le bien est vendu temporairement à un investisseur, le vendeur perçoit immédiatement jusqu’à 50 % de la valeur du bien, et conserve la possibilité de le racheter plus tard, une fois l’entreprise stabilisée. Le notaire règle directement le PGE, les dettes sociales et fiscales, puis reverse le solde au dirigeant. C’est un outil de gestion de crise permettant de solder le PGE et protéger la résidence principale, tout comme expliqué dans le sujet vente à réméré entreprise en difficulté.

Le complément de prix : alternative souple pour les dirigeants pressés

Lorsqu’un bien immobilier professionnel ou personnel ne peut être cédé en réméré, la vente avec complément de prix devient une alternative pertinente. Elle permet au dirigeant de percevoir immédiatement une avance de trésorerie représentant 40 à 50 % de la valeur du bien, puis de récupérer le solde lors de la revente finale. Cette opération, rapide (3 à 4 semaines en moyenne), permet de rembourser le PGE et de relancer l’activité sans passer par la banque, une solution appréciée dans les cas de crédit entreprise en difficulté où l’accès aux financements est limité.

Caution personnelle : un risque souvent sous-estimé

Un refus de refinancement peut entraîner l’activation de la caution personnelle du dirigeant. Cela signifie que la banque peut exiger le remboursement du PGE sur le patrimoine privé. Cette situation touche des milliers de chefs d’entreprise qui découvrent, souvent trop tard, que leur maison est exposée. Pour éviter cela, il faut rembourser le PGE avant que la banque n’appelle la caution. La vente à réméré permet précisément cela : le notaire règle la banque et met fin à la caution, comme l'explique notre ressource sur le financement sans banque.

Exemple concret : un restaurateur qui évite la faillite grâce à la monétisation

Marc, restaurateur à Toulouse, avait contracté un PGE de 180 000 € en 2020. En 2024, son chiffre d’affaires a chuté de 30 %. La banque a refusé tout refinancement, invoquant un endettement trop élevé. Grâce à la vente à réméré de son appartement, Marc a obtenu 150 000 € en 15 jours. Il a soldé le PGE, relancé son activité, et racheté son bien un an plus tard. Aujourd’hui, son restaurant fonctionne de nouveau, sans dette bancaire, comme d'autres dirigeants ayant mobilisé le crédit hypothécaire entreprise en difficulté.

La bonne stratégie : anticiper avant la rupture

Le dirigeant doit réagir dès le premier refus bancaire, avant le commandement de payer. Plus il agit tôt, plus les solutions sont nombreuses. Le réméré, la vente avec complément de prix ou le crédit hypothécaire sont efficaces uniquement tant que le bien n’est pas saisi. Une fois le dossier transmis au tribunal, la marge de manœuvre se réduit considérablement. Il est donc essentiel d’agir dès les premiers signaux d’alerte, comme le rappelle l'approche financer son entreprise sans les banques.

FAQ — Refus de refinancement du PGE

Pourquoi ma banque refuse-t-elle de refinancer mon PGE ?
Parce que la garantie de l’État ne s’applique plus aux nouveaux prêts. La banque prend donc 100 % du risque.

Puis-je changer de banque pour refinancer ?
Peu probable. Toutes appliquent les mêmes règles de risque. Le refus d’une banque en entraîne souvent d’autres.

Que faire immédiatement après un refus ?
Agissez avant le défaut de paiement : contactez un expert pour mettre en place une solution patrimoniale.

Le réméré est-il risqué ?
Non. C’est une vente notariée encadrée par le Code civil. Le vendeur garde la possibilité de racheter son bien à un prix fixé dès le départ.

Combien de temps faut-il pour obtenir des liquidités via un réméré ?
Entre 15 et 25 jours selon la complexité du dossier.

Le refus de refinancement entraîne-t-il un fichage Banque de France ?
Pas toujours, mais c’est fréquent après deux incidents de paiement. Agir vite permet de l’éviter.

Pour aller plus loin, découvrez comment la vente à réméré peut permettre de rebondir après un refus bancaire tout en protégeant son patrimoine et son activité.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.

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