Lexique du crédit hypothécaire : définitions et termes essentiels

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
12 September 2025

Le crédit hypothécaire est un mécanisme puissant mais technique, à la croisée du droit civil, de la finance et de la gestion patrimoniale. Pour un propriétaire, il permet de transformer la valeur de son logement en liquidités, tout en conservant la pleine propriété. Mais son vocabulaire peut sembler opaque : hypothèque, soulte, indivision, mainlevée… autant de notions indispensables à maîtriser. Ce lexique du crédit hypothécaire a pour objectif de clarifier ces termes à travers des définitions précises, contextualisées et accompagnées d’exemples concrets.

Hypothèque

L’hypothèque est une garantie réelle inscrite sur un bien immobilier au profit d’un créancier. L’emprunteur conserve la propriété et la jouissance de son logement, mais le prêteur dispose d’un droit de préférence en cas de défaut de paiement. L’inscription est réalisée par un notaire au service de publicité foncière.
Exemple : sur une maison estimée à 500 000 €, un propriétaire peut obtenir un financement hypothécaire de 250 000 €, au taux de 5,5 % sur 25 ans (septembre 2025). L’opération entraîne des frais globaux de 8,5 % du montant emprunté (coût détaillé) via un crédit hypothécaire amortissable.

Crédit hypothécaire

Le crédit hypothécaire est un prêt adossé à un bien immobilier mis en hypothèque. Contrairement au prêt immobilier classique, il ne sert pas à acheter un logement, mais à dégager une trésorerie libre d’usage : financer une soulte, payer des droits de succession, régler une dette fiscale ou soutenir une entreprise familiale via un rachat de crédit hypothécaire.

Prêt hypothécaire amortissable

Le prêt hypothécaire amortissable est la formule la plus répandue. Les mensualités incluent à la fois le remboursement du capital et les intérêts. Il s’adapte aux besoins de financement à moyen ou long terme, par exemple pour financer des travaux ou un projet professionnel avec un spécialiste du crédit hypothécaire.

Prêt hypothécaire in fine

Le prêt hypothécaire in fine ne prévoit que le paiement des intérêts pendant toute la durée du contrat. Le capital est remboursé en une seule fois à l’échéance. Cette formule est utilisée pour optimiser une opération patrimoniale, par exemple en attendant une rentrée d’argent (vente d’un autre bien, héritage, assurance-vie) grâce à un crédit hypothécaire in fine.

Hypothèque judiciaire

L’hypothèque judiciaire est une inscription imposée par un tribunal au profit d’un créancier, en cas de litige ou d’impayés. Elle confère les mêmes droits que l’hypothèque conventionnelle, mais elle n’est pas choisie par l’emprunteur.

Mainlevée d’hypothèque

La mainlevée est l’acte notarié constatant la fin d’une hypothèque, généralement après remboursement intégral du prêt. Elle doit être publiée au service de publicité foncière et entraîne des frais spécifiques.

Soulte

La soulte est la somme versée pour racheter la part d’un bien détenu en commun, notamment lors d’un divorce ou d’une succession. Le crédit hypothécaire est fréquemment utilisé pour financer cette opération patrimoniale.

Indivision

L’indivision correspond à la situation où plusieurs personnes possèdent un bien immobilier sans division matérielle. Sortir de l’indivision suppose de racheter la part des autres indivisaires, souvent grâce à un financement dédié comme un prêt relais hypothécaire.

Droits de succession

Les droits de succession sont les impôts dus à l’administration fiscale lors d’une transmission patrimoniale. Le délai légal de six mois impose souvent aux héritiers de trouver rapidement des liquidités. Le crédit hypothécaire est une solution efficace pour payer ces droits sans vendre le bien.

Privilège de prêteur de deniers (PPD)

Le privilège de prêteur de deniers (PPD) est une garantie proche de l’hypothèque, mais limitée aux prêts servant à financer une acquisition. Contrairement à l’hypothèque, elle ne s’applique pas aux besoins de trésorerie.

Inscription hypothécaire

L’inscription hypothécaire est l’acte officiel d’enregistrement de l’hypothèque par le notaire. Elle confère un droit réel au créancier et sécurise l’opération.

Exemple pratique : une succession

Claire hérite d’une maison estimée à 500 000 €. Elle doit régler 100 000 € de droits de succession. Sa banque refuse un crédit classique. Grâce au crédit hypothécaire, une hypothèque est inscrite sur le bien. Claire obtient 250 000 €, finance les droits et verse une soulte à son frère. La mainlevée interviendra à la fin du remboursement.

Conclusion

Le crédit hypothécaire est un outil puissant mais technique. Maîtriser son vocabulaire — de l’hypothèque à la soulte, en passant par la mainlevée — permet de mieux comprendre ses enjeux patrimoniaux.
PraxiFinance accompagne depuis plus de trente ans les familles, entrepreneurs et héritiers dans leurs opérations de crédit hypothécaire, en transformant un langage complexe en solutions concrètes.

FAQ

Peut-on cumuler plusieurs crédits hypothécaires sur un même bien immobilier ?
Oui, c’est possible, mais uniquement si la valeur du bien le permet et si les créanciers acceptent l’ordre de priorité des garanties. Le premier prêteur reste prioritaire en cas de défaut de paiement.

L’hypothèque peut-elle être levée avant la fin du crédit hypothécaire ?
Oui. Une mainlevée anticipée est possible si le prêt est intégralement remboursé avant l’échéance. Elle entraîne des frais spécifiques, car un acte notarié et une publication au service de publicité foncière sont nécessaires.

Peut-on financer l’achat d’une part en indivision sans sortir totalement de l’indivision ?
Oui. Le crédit hypothécaire peut permettre de financer le rachat partiel des droits d’un coindivisaire sans mettre fin à l’indivision, lorsque les propriétaires conviennent de conserver le bien ensemble.

Le privilège de prêteur de deniers peut-il remplacer une hypothèque pour un prêt de trésorerie ?
Non. Le PPD est réservé exclusivement aux prêts destinés à financer l’acquisition d’un bien immobilier. Un financement de trésorerie, de succession ou de soulte nécessite une hypothèque conventionnelle.

L’hypothèque judiciaire bloque-t-elle l’accès à un crédit hypothécaire ?
Pas forcément. Si la valeur du bien le permet, un prêt peut être accordé à condition que le nouveau prêteur accepte de se positionner après l’hypothèque judiciaire ou que celle-ci soit levée via le financement obtenu.

Pour financer un projet tout en sécurisant son patrimoine, beaucoup de propriétaires commencent simplement par analyser si le crédit hypothécaire peut soutenir leur projet dans de bonnes conditions.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.

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