Déchéance du terme banque : que risque le propriétaire ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
29 October 2025

La déchéance du terme constitue l’un des moments les plus critiques pour un propriétaire endetté. Elle marque la rupture du contrat de prêt par la banque et l’exigibilité immédiate du capital restant dû. Pour l’établissement financier, il s’agit d’une mesure de protection face aux impayés. Pour l’emprunteur, c’est souvent le point de bascule entre difficulté financière et risque de saisie immobilière. Comprendre les conséquences précises de la déchéance du terme, les marges de manœuvre encore possibles et les stratégies pour sauver son bien est essentiel. Même après la décision de la banque, des solutions existent pour préserver son patrimoine et rétablir la situation.

Qu’est-ce que la déchéance du terme bancaire ?

La déchéance du terme est une clause contractuelle qui autorise la banque à exiger le remboursement immédiat du prêt en cas de manquement de l’emprunteur. Elle est généralement déclenchée après plusieurs incidents de paiement, malgré les relances et la mise en demeure préalable. Cette procédure ne résulte pas d’un simple choix unilatéral : elle s’appuie sur les conditions générales du contrat de crédit. La banque doit démontrer que le débiteur a failli à ses obligations et qu’elle a respecté les formalités légales avant de prononcer la déchéance. Une fois cette décision prise, toutes les échéances à venir deviennent exigibles. Le propriétaire ne doit donc plus seulement régler les mensualités en retard, mais l’intégralité du capital restant dû, souvent majoré des intérêts et pénalités. Cette exigence brutale crée la tension financière la plus forte et place le bien immobilier en danger. Pour comprendre cette mécanique et les recours possibles, consultez contestation de la déchéance du terme.

Les conséquences immédiates pour le propriétaire

Dès la déchéance du terme, le propriétaire se trouve en situation de dette intégrale vis-à-vis de la banque. Cette dernière transmet généralement le dossier à son service contentieux ou mandate un huissier de justice pour notifier officiellement la décision et engager le recouvrement. L’emprunteur perd alors la possibilité de régulariser le prêt par simples mensualités. Si aucun accord n’est trouvé, la banque peut solliciter un jugement pour obtenir un titre exécutoire. Ce titre lui permettra de procéder à la saisie des biens du débiteur, en priorité le bien immobilier ayant servi de garantie au prêt. Le risque majeur pour le propriétaire est donc la perte de son logement. La saisie immobilière devient possible dès lors que la dette n’est pas réglée dans les délais imposés par la procédure. En parallèle, les pénalités et les frais de contentieux viennent alourdir le montant total dû, rendant le rétablissement encore plus difficile. Les étapes clés de cette procédure sont détaillées dans déchéance du terme et procédure de saisie immobilière.

À retenir

La déchéance du terme ne signifie pas une perte immédiate du bien, mais elle ouvre une période de grande fragilité juridique. Le propriétaire reste maître de ses décisions tant qu’aucune saisie n’a été ordonnée par le tribunal. Ce laps de temps doit être mis à profit pour chercher des solutions financières ou juridiques adaptées, notamment celles présentées dans vente à réméré : la solution après une déchéance du terme.

Les recours possibles avant la saisie

Même après la déchéance du terme, plusieurs leviers peuvent être activés. Le premier consiste à négocier directement avec la banque. Si le propriétaire démontre sa bonne foi et une volonté de régulariser, l’établissement peut suspendre temporairement la procédure. Un plan de remboursement partiel ou une reprise des paiements sous conditions est parfois accepté. En parallèle, le recours à un intermédiaire en financement permet d’obtenir des solutions plus structurées. Un rachat de crédit hypothécaire ou un refinancement peuvent permettre de rembourser la dette exigée par la banque tout en reconstituant une trésorerie. Ces opérations sont particulièrement efficaces lorsque le bien immobilier conserve une valeur supérieure à la dette. Enfin, en cas de pression judiciaire, le propriétaire peut saisir le juge de l’exécution pour obtenir des délais de paiement. Le Code civil autorise le juge à accorder jusqu’à deux années supplémentaires pour régler la dette si l’emprunteur agit de bonne foi et présente un plan réaliste.

Bon à savoir

La déchéance du terme doit être notifiée clairement à l’emprunteur avant toute action judiciaire. Une déchéance prononcée sans mise en demeure régulière ou sans respect du délai légal peut être déclarée nulle par le tribunal. Vérifier la conformité des actes est donc une étape essentielle, souvent négligée par les propriétaires paniqués par la situation. Ce contrôle est détaillé dans lettre de déchéance du terme.

Exemple concret

Un entrepreneur, propriétaire d’un immeuble mixte à usage d’habitation et de bureaux, accumule des retards de paiement sur son prêt professionnel. La banque lui adresse une mise en demeure, puis prononce la déchéance du terme après 90 jours d’impayés. Le capital restant dû s’élève à 320 000 €. L’huissier lui signifie un commandement de payer sous 30 jours. Accompagné d’un courtier en financement, l’entrepreneur obtient un refinancement hypothécaire de 350 000 €. Cette somme permet de solder la dette bancaire, de régler les frais d’huissier et de dégager une trésorerie d’urgence pour relancer son activité. L’immeuble est conservé, et la banque clôt le dossier contentieux. Ce scénario illustre qu’un propriétaire n’est jamais totalement démuni, même après une déchéance du terme, à condition d’agir rapidement et de s’entourer de professionnels expérimentés.

Les risques patrimoniaux pour le propriétaire

Outre la menace directe sur son bien, le propriétaire peut subir d’autres conséquences importantes. Le prononcé de la déchéance du terme entraîne souvent un signalement au Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP), ce qui bloque tout nouvel accès au financement bancaire. Si le bien immobilier est vendu judiciairement, la perte peut être significative. En cas de vente à un prix inférieur à la dette, le solde impayé reste dû à la banque, qui peut poursuivre le débiteur sur ses autres biens ou revenus. Dans le cas inverse, un excédent peut lui être restitué après paiement des créanciers. Le propriétaire peut également voir son patrimoine personnel exposé si le prêt est garanti par une caution bancaire ou un engagement personnel. Dans ces situations, la déchéance du terme met en jeu la responsabilité directe du dirigeant ou du garant. Ces conséquences sont amplifiées lorsqu’un fichage FICP est actif, comme expliqué dans déchéance du terme et FICP.

L’alternative du portage immobilier

Lorsque la procédure est déjà avancée et que la banque refuse toute négociation, le portage immobilier offre une solution efficace pour éviter la saisie. Ce dispositif consiste à vendre temporairement le bien à un investisseur tout en conservant un droit prioritaire de rachat. Les fonds issus de la vente permettent de rembourser la banque et d’annuler la déchéance du terme. Pendant la durée du contrat, le propriétaire occupe le bien comme locataire et peut le racheter une fois sa situation financière rétablie. Cette approche présente l’avantage de solder immédiatement la dette tout en préservant la possibilité de récupérer son patrimoine. Ce mécanisme est similaire à celui décrit dans la vente à réméré.

L’accompagnement juridique et financier

Faire face à une déchéance du terme sans accompagnement est risqué. La procédure est technique, encadrée par de nombreux délais et formalités. Un avocat en droit bancaire peut vérifier la validité des actes et défendre le propriétaire en cas d’abus de la banque. Parallèlement, un conseiller en financement peut structurer un plan de refinancement ou une opération de portage immobilier avant que la saisie ne soit prononcée. Cette complémentarité entre expertise juridique et financière constitue souvent la clé du succès. Elle permet d’éviter la liquidation du patrimoine et de restaurer la crédibilité du débiteur auprès des institutions financières.

Conseil d’expert

Un propriétaire confronté à une déchéance du terme doit avant tout rétablir la communication avec la banque et les acteurs judiciaires. Ignorer les courriers ou les actes d’huissier accélère la perte du bien. En revanche, présenter un plan de financement crédible ou prouver qu’un refinancement est en cours peut suspendre la procédure et redonner du temps pour agir. PraxiFinance accompagne régulièrement des propriétaires en situation de déchéance du terme en identifiant les solutions les plus adaptées à leur profil et à la valeur de leur patrimoine.

FAQ – Déchéance du terme banque : que risque le propriétaire ?

La déchéance du terme entraîne-t-elle automatiquement la saisie du bien ?

Non, la saisie ne peut intervenir qu’après une décision judiciaire. Entre la déchéance et la vente forcée, plusieurs recours restent possibles, notamment via un plan de désendettement ou une vente à réméré.

Combien de temps ai-je pour réagir après une déchéance du terme ?

En moyenne, le propriétaire dispose de quelques semaines avant le lancement des poursuites judiciaires, mais ce délai varie selon les banques et la réactivité du service contentieux.

Puis-je contester une déchéance du terme ?

Oui, si la banque n’a pas respecté les formalités de mise en demeure ou si le montant réclamé est inexact, un recours peut être exercé, comme expliqué dans contestation de la déchéance du terme.

Une solution de refinancement peut-elle annuler la déchéance ?

Oui, si la dette est intégralement réglée grâce à un refinancement, la banque clôture la procédure et le contrat de prêt peut être régularisé.

Que risque un propriétaire caution solidaire ?

La déchéance du terme peut entraîner la mise en cause de la caution, qui devient redevable du montant total exigé par la banque. Une concertation rapide avec un avocat et un notaire est alors essentielle.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.