Recevoir un bien immobilier en héritage est souvent perçu comme une chance. Pourtant, cette transmission s’accompagne de frais parfois considérables. Les droits de succession, calculés en fonction de la valeur du bien et du lien de parenté, peuvent représenter plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros.
Pour de nombreux héritiers, la question est donc immédiate : comment payer ces droits sans devoir vendre la maison familiale ? La réponse passe souvent par le crédit hypothécaire, une solution qui permet d’apporter le bien hérité en garantie pour obtenir la trésorerie nécessaire.
Qu’est-ce qu’un crédit hypothécaire pour héritiers ?
Le crédit hypothécaire est un prêt garanti par un bien immobilier. Dans le cadre d’une succession, il est possible de mettre en garantie le logement reçu pour obtenir un financement destiné à payer les droits.
L’opération se déroule devant notaire, avec inscription d’une hypothèque sur le bien hérité. Le propriétaire reste détenteur du bien, mais le créancier dispose d’une garantie solide en cas de non-remboursement.
Pourquoi les héritiers ont-ils recours à ce mécanisme ?
En France, les droits de succession doivent être réglés dans les six mois suivant le décès. Lorsque la succession comprend un bien immobilier mais peu de liquidités, les héritiers se trouvent souvent dans l’obligation de vendre rapidement.
Le crédit hypothécaire évite cette vente forcée. Il permet de transformer immédiatement la valeur du bien en trésorerie disponible pour honorer les obligations fiscales. Ainsi, la maison ou l’appartement reste dans le patrimoine familial.
Exemple concret
Marie et son frère héritent d’une maison estimée à 800 000 € après le décès de leurs parents. Les droits de succession s’élèvent à 120 000 €, soit 60 000 € chacun. Aucun d’eux ne dispose d’épargne suffisante.
Grâce au crédit hypothécaire, ils obtiennent un prêt de 150 000 €, garanti par le bien reçu. Les droits sont réglés immédiatement auprès de l’administration fiscale. La maison est conservée dans la famille et les héritiers disposent de plusieurs années pour rembourser l’emprunt.
Les avantages pour les héritiers
Le recours au crédit hypothécaire présente plusieurs bénéfices :
- il permet de garder le bien immobilier dans le patrimoine,
- il offre une solution rapide pour payer les droits dans le délai légal,
- il évite de brader le bien en cas de vente précipitée,
- il permet parfois de dégager une trésorerie complémentaire pour financer des travaux ou racheter la part d’un cohéritier.
Les limites à connaître
Ce type de financement suppose que le bien hérité ait une valeur suffisante et qu’il puisse être mis en garantie sans contestation entre les héritiers. Si plusieurs personnes héritent en indivision, il est nécessaire que toutes acceptent l’opération.
De plus, la banque vérifiera la capacité de remboursement des héritiers, conformément aux règles d’endettement en vigueur (Economie.gouv.fr).
Pour aller plus loin
Le crédit hypothécaire n’est pas la seule solution pour régler des droits de succession. Certains héritiers optent pour la vente à réméré, qui permet de vendre temporairement le bien tout en conservant la possibilité de le racheter. Cette opération offre une trésorerie immédiate, même dans les cas où un crédit n’est pas envisageable.
FAQ
Un héritier peut-il hypothéquer seul un bien reçu ?
Non, en cas d’indivision, tous les cohéritiers doivent donner leur accord.
Combien de temps ai-je pour payer les droits de succession ?
Le délai légal est de six mois à compter du décès.
Peut-on emprunter sans liquidités mais avec un bien immobilier ?
Oui, le crédit hypothécaire repose sur la valeur du bien et non sur l’épargne disponible.
Que faire si la banque refuse le crédit hypothécaire ?
La vente à réméré peut être envisagée, car elle permet d’obtenir des liquidités immédiates sans perdre définitivement le bien.