Vente à réméré : conditions et risques

Zoe Lemonnier
Analyste
Mis à jour le
16 September 2025

Face à un endettement lourd, une procédure de saisie immobilière ou un fichage bancaire, certains propriétaires pensent que la seule issue est de perdre définitivement leur maison. Pourtant, la vente à réméré, encadrée par le Code civil (articles 1659 à 1673), peut offrir une alternative concrète : obtenir de la trésorerie immédiate tout en gardant une chance de racheter son bien. Mais cette solution, souvent mal comprise, comporte des conditions strictes et des risques qu’il faut connaître pour éviter les mauvaises surprises.

Quelles sont les conditions d’une vente à réméré ?

La vente à réméré repose sur un mécanisme simple : un propriétaire en difficulté vend temporairement son bien à un investisseur, tout en se réservant le droit de le racheter dans un délai de 6 à 36 mois.

Pour qu’elle soit valide, plusieurs conditions doivent être respectées :

  • Le bien doit avoir une valeur minimale de 400 000 €, car les investisseurs n’acceptent pas de petits montants.
  • Le montant du besoin ne doit pas excéder 50 % de la valeur du bien, afin de garantir la faisabilité du rachat.
  • L’acte est obligatoirement signé devant notaire, avec une inscription hypothécaire, ce qui en fait une opération totalement sécurisée juridiquement.
  • Le vendeur doit être en mesure de racheter ou de revendre son bien à un tiers avant l’échéance prévue.

Ces conditions s’appliquent aussi bien pour un appartement à Paris que pour une villa à Nice ou une maison familiale à Lyon, à condition que le marché local soit suffisamment dynamique pour permettre une revente en cas de besoin.

Exemple chiffré d’une vente à réméré

Valeur du bien : 1 000 000 €
Prix d’achat par l’investisseur : 600 000 € (60 % de la valeur)

Détail des frais :

  • Honoraires : 36 000 € (6 % TTC)
  • Frais de notaire : 15 000 € (2,5 %)
  • Indemnité d’occupation prépayée pour 2 ans : 120 000 € (10 % par an sur 600 000 €)

Montant net perçu par le vendeur : 429 000 €

Pendant 24 mois, le propriétaire n’a aucune indemnité mensuelle à régler car elles sont prépayées à l’acte. Il peut racheter son bien à 600 000 € sans plus-value, ou le revendre à un tiers au prix du marché et conserver la différence.
Si le rachat intervient avant la fin, les indemnités prépayées non consommées sont restituées au prorata temporis.

Tableau des frais d'une vente à réméré

Nature des frais (réméré)
Montant (indexé sur le prix de vente)
Honoraires de transaction
6 % TTC
Frais de notaire
2,5 % (à parfaire)
Indemnité d’occupation annuelle
10 % (à parfaire)

Les risques liés à une vente à réméré

La vente à réméré n’est pas dénuée de risques. Le principal est de ne pas pouvoir racheter ou revendre à temps. Dans ce cas, l’investisseur devient propriétaire définitif et le vendeur perd son bien.
Il existe aussi des risques liés à la mauvaise gestion du dossier :

  • Sous-estimer le montant des frais et ne pas prévoir le coût réel de l’opération.
  • Mal anticiper sa capacité de rachat ou de refinancement.
  • Se tourner vers des intermédiaires peu sérieux, pouvant mener à des arnaques en vente à réméré.

Enfin, la vente à réméré est une opération lourde en frais. Mais elle reste une alternative au désastre d’une saisie immobilière, puisqu’elle laisse une issue patrimoniale si elle est correctement préparée.

Comparaison avec la saisie immobilière

Dans une saisie immobilière, le bien est vendu aux enchères publiques, souvent 20 à 30 % en dessous de sa valeur réelle. Le propriétaire perd tout contrôle, sans faculté de retour.
En réméré, le vendeur conserve la possibilité de sauver son patrimoine. C’est pourquoi, dans de nombreux cas de surendettement, cette opération constitue une solution de dernier recours, mais souvent la plus intelligente.

Les erreurs à éviter

Beaucoup de propriétaires perdent leur chance de rachat à cause de trois erreurs classiques :

  • Croire que le réméré est automatique et qu’il suffit de signer pour récupérer son bien.
  • Ne pas prévoir une stratégie de sortie dès le départ (nouveau financement bancaire ou revente à un tiers).
  • Choisir un investisseur ou un intermédiaire non spécialisé, qui applique des conditions abusives.

Chez PraxiFinance, nous insistons sur l’accompagnement par des notaires et avocats spécialisés, afin de garantir une opération transparente, conforme au Code civil, et adaptée au profil du propriétaire.

FAQ – Conditions et risques du réméré

Combien de temps dure une vente à réméré ?
En général entre 6 et 36 mois, selon ce qui est convenu dans l’acte notarié.

Peut-on rester dans son logement pendant un réméré ?
Oui, à condition de payer ou de prépayer une indemnité d’occupation fixée à la signature.

Quels biens sont éligibles ?
Principalement les biens d’habitation et les locaux commerciaux situés dans de grandes villes ou zones attractives.

Que se passe-t-il si je ne rachète pas mon bien à temps ?
L’investisseur en devient propriétaire définitif et vous perdez la faculté de rachat.

La vente à réméré est-elle dangereuse ?
Non, si elle est bien encadrée par des notaires spécialisés et réalisée avec des investisseurs sérieux. Le danger vient surtout d’une mauvaise anticipation.

Quels sont les frais exacts à prévoir ?
Honoraires, frais de notaire, et indemnités d’occupation. Ils représentent en moyenne 15 à 20 % du montant dégagé.

Conditions et risques du réméré

La vente à réméré permet à un emprunteur ou débiteur en difficulté de céder temporairement un bien immobilier, résidence principale ou locatif, tout en gardant un droit de rachat. L’acte authentique et l’acte de vente, signés devant notaire, fixent le prix de vente, les échéances et les droits d’enregistrement, publiés à la publicité foncière. Cette opération immobilière, souvent utilisée pour solder des dettes ou éviter une vente immobilière forcée, met en jeu une hypothèque ou plusieurs hypothèques comme garantie pour le prêteur et les créanciers. En cas de défaut de remboursement ou de situation financière fragile, l’acquéreur peut conserver définitivement le patrimoine, qu’il s’agisse de biens immobiliers personnels ou locatifs. Le contrat de vente, le compromis de vente et l’apport personnel doivent donc être sécurisés avec un courtier ou un organisme foncière fiable afin d’éviter les pièges, tout en vérifiant les conditions de rachat de crédit, d’achat immobilier ou de loyers liés à l’opération.

Analyste crédit hypothécaire