Saisie immobilière : procédure et alternatives

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
16 September 2025

Être menacé de saisie immobilière est une situation douloureuse. Pourtant, même après un commandement de payer, des solutions existent pour stopper ou contourner la vente forcée. Comprendre le cadre légal de la saisie, mais surtout les alternatives concrètes, permet de protéger son patrimoine et de reprendre la main.

Le cadre légal de la saisie

La saisie immobilière est encadrée par le Code des procédures civiles d’exécution. Elle intervient lorsqu’un créancier, muni d’un titre exécutoire, déclenche la procédure pour récupérer les sommes dues. Le commandement de payer valant saisie marque le début de la procédure. À partir de ce moment, chaque retard ou inaction réduit les marges de manœuvre.
Pour un déroulé détaillé de toutes les étapes judiciaires, consultez l’article : Saisie immobilière : procédure complète.

Les conséquences d’une vente forcée

Une fois le bien envoyé aux enchères, la mise à prix est souvent inférieure au marché. Le propriétaire perd généralement une partie de la valeur de son bien, sans compter les frais. En cas de produit de vente insuffisant, la dette peut subsister.
C’est pourquoi il est essentiel d’explorer les alternatives à la vente forcée le plus tôt possible.

Alternative n°1 : obtenir un délai de grâce

Le juge de l’exécution peut accorder jusqu’à 24 mois supplémentaires pour régulariser la situation, sur la base de l’article L313-12 du Code de la consommation. Cela suppose de démontrer des revenus futurs crédibles (reprise d’activité, succession attendue, vente programmée).

Alternative n°2 : la vente amiable

La vente amiable, autorisée par le juge lors de l’audience d’orientation, est souvent la meilleure issue. Elle permet de :

  • vendre au prix du marché,
  • solder intégralement les créanciers,
  • conserver le reliquat du prix.

Contrairement à la vente forcée, vous conservez la maîtrise de la transaction et le calendrier.

Alternative n°3 : le dossier de surendettement

Pour les dettes personnelles, déposer un dossier de surendettement peut suspendre la procédure. La commission de surendettement peut geler les poursuites et mettre en place un plan de remboursement adapté. C’est une protection utile mais temporaire, qui doit être anticipée.

À lire également : Surendettement : définition et solutions possibles.

Alternative n°4 : la vente à réméré

La vente à réméré est une solution patrimoniale permettant de libérer rapidement de la trésorerie sans perdre la faculté de racheter son bien. Vous vendez temporairement votre logement à un investisseur, percevez jusqu’à 60 % de sa valeur et restez occupant.
Cet argent permet de rembourser le créancier, d’arrêter la saisie et de mettre en place une stratégie de sortie. En pratique, l’opération est réalisée chez notaire, avec un prix de rachat fixé dès l’origine. Mal encadrée, elle peut être requalifiée (voir la jurisprudence sur Légifrance et Cour de cassation), mais bien menée, c’est une issue efficace.

Pour comprendre ses enjeux, voir aussi :

Exemple pratique : éviter une saisie par un réméré

  • Valeur du bien : 1 000 000 €
  • Achat par investisseur (60 %) : 600 000 €
  • Honoraires (6 %) : 36 000 €
  • Frais de notaire (2,5 %) : 15 000 €
  • Indemnité d’occupation prépayée (10 %/an sur 600 000 €, 2 ans) : 120 000 €
  • Net perçu : 429 000 €

Cette somme permet de rembourser les dettes, d’arrêter la procédure et de garder la main sur le bien. Le propriétaire peut ensuite racheter au prix de 600 000 € ou revendre librement et conserver le complément.

Tableau des frais d'une vente à réméré pour éviter une saisie immobilière

Nature des frais (réméré)
Montant (indexé sur le prix de vente)
Honoraires de transaction
6 % TTC
Frais de notaire
2,5 % (à parfaire)
Indemnité d’occupation annuelle
10 % (à parfaire)

L’accompagnement PraxiFinance

Depuis plus de 30 ans, PraxiFinance accompagne les propriétaires confrontés à une saisie immobilière.

  • Opérations possibles à partir de 400 000 € de valeur de bien.
  • Besoin ≤ 50 % de la valeur.
  • Délais courts : mise en place et fonds sous 10 jours si dossier complet.
  • Zones ciblées : grandes agglomérations, littoraux, stations de ski.

Nous travaillons avec des notaires et avocats spécialisés pour sécuriser l’opération et proposer des solutions compétitives.

La procédure de saisie immobilière et ses alternatives

Lorsqu’un créancier poursuivant engage une procédure de saisie immobilière sur un bien immobilier, un commandement valant saisie est délivré par un huissier de justice et fait l’objet d’une publication du commandement à la publicité foncière. Cette procédure, régie par la procédure civile, entraîne souvent l’expulsion du propriétaire et se déroule devant le tribunal de grande instance, sous contrôle du greffe. Le poursuivant peut demander la vente par adjudication, avec possibilité de surenchère par un nouvel acquéreur ou adjudicataire. L’hypothèque et les autres hypothèques inscrites déterminent la répartition du prix de vente entre les différents créanciers. Le procès-verbal, les conditions de vente, et l’acte notarié encadrent juridiquement l’opération, tandis qu’un séquestre peut être désigné pour conserver les fonds. Les délais sont stricts, notamment le délai de deux mois après l’assignation. Une nullité, une caducité ou une contestation peut être soulevée, et certaines étapes doivent être réitérées sous peine de caducité. Toutefois, des alternatives comme la vente amiable devant notaire ou un accord avec l’acquéreur peuvent permettre d’éviter les conséquences les plus lourdes d’une procédure de saisie et des saisies immobilières.

Questions fréquentes

Quels sont les délais pour agir après un commandement de payer ?

Vous disposez de 8 jours pour contester et jusqu’à l’audience d’orientation pour organiser une solution.

Puis-je éviter la vente forcée ?

Oui, grâce à une vente amiable, un plan de surendettement ou une vente à réméré.

La vente amiable est-elle toujours acceptée ?

Non, c’est le juge qui décide. Il faut démontrer une chance réelle de vendre au prix du marché dans un délai raisonnable.

Le réméré est-il risqué ?

Encadré par notaire et praticiens sérieux, non. C’est une opération coûteuse mais efficace pour éviter une vente aux enchères.

Que se passe-t-il si je n’agis pas ?

Le bien est vendu aux enchères, souvent à bas prix, et vous pouvez rester débiteur du solde.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.