Le rachat de crédit est censé alléger les mensualités et simplifier la gestion d’un budget, mais il peut parfois se transformer en piège financier. Lorsque les revenus baissent ou que de nouvelles dépenses surviennent, la charge de remboursement devient à nouveau insoutenable. De nombreux ménages se retrouvent alors dans une situation de surendettement malgré un rachat de crédit récent, un cas que l'on retrouve souvent dans les problématiques traitées au sein du panorama du surendettement et solutions possibles. Ce paradoxe s’explique souvent par un excès de confiance, un manque de marge de sécurité ou un montage mal adapté. Pourtant, des solutions existent pour sortir de cette impasse sans perdre son logement ni aggraver sa situation. Cet article explore les causes, les conséquences et les recours possibles après un surendettement consécutif à un rachat de crédit.
Pourquoi le rachat de crédit peut-il mener au surendettement ?
Le rachat de crédit consiste à regrouper plusieurs emprunts en un seul, afin de réduire la mensualité en allongeant la durée de remboursement. Cette opération peut sembler bénéfique à court terme, mais elle comporte des risques si elle n’est pas accompagnée d’une gestion rigoureuse, comme le rappelle le fonctionnement global du traitement du surendettement. En rallongeant la durée, le coût total du crédit augmente sensiblement. Si les revenus diminuent (chômage, divorce, retraite anticipée) ou si de nouvelles dettes sont contractées après l’opération, la capacité de remboursement devient insuffisante. Le ménage se retrouve alors dans la même impasse qu’avant le regroupement, voire dans une situation aggravée par des frais supplémentaires. De plus, certains rachats de crédit mal encadrés peuvent masquer des frais élevés ou des assurances coûteuses, aggravant la fragilité financière du foyer.
Bon à savoir
Un rachat de crédit n’efface pas les dettes. Il les réorganise seulement. Si le budget n’est pas stabilisé avant l’opération, la situation peut se dégrader rapidement en cas d’imprévu, comme démontré dans les guides d'analyse du surendettement des ménages.
Identifier les signes de surendettement après un rachat de crédit
Plusieurs signaux doivent alerter : découvert bancaire répété, retards de paiement, refus de prélèvements, ou encore recours à de nouveaux crédits pour boucler le mois. Ces symptômes traduisent un déséquilibre durable entre les revenus et les charges. Lorsque ces difficultés apparaissent, il est urgent de dresser un état complet de la situation financière. Cette analyse permet de déterminer si un simple ajustement budgétaire suffit ou si une procédure de surendettement doit être envisagée, dans la perspective décrite dans le processus de traitement du surendettement. Ignorer ces signes conduit souvent à l’engrenage du fichage bancaire et des poursuites judiciaires.
Les recours possibles après un rachat de crédit
Lorsqu’un ménage se retrouve en surendettement après un rachat de crédit, la première démarche consiste à contacter l’organisme prêteur. Une négociation amiable peut aboutir à une suspension temporaire des paiements ou à un rééchelonnement. Si cette solution échoue, il est possible de déposer un dossier de surendettement auprès de la Banque de France. La commission examinera la situation globale, y compris le rachat de crédit en cours, ce qui s’inscrit dans le cadre légal du dépôt de dossier de surendettement. Si la bonne foi du demandeur est reconnue, les dettes pourront être rééchelonnées, suspendues ou, dans les cas les plus graves, effacées. Le dépôt d’un dossier suspend toutes les poursuites et protège le débiteur contre les saisies. C’est une mesure de sauvegarde essentielle pour éviter la perte d’un logement ou d’un véhicule.
Conseil d’expert
Avant de déposer un dossier de surendettement, il est recommandé d’analyser le contrat de rachat de crédit avec un professionnel. Certains prêts incluent des clauses abusives ou des erreurs de calcul qui peuvent être contestées. Un avocat en droit bancaire ou un conseiller financier indépendant peut aider à identifier ces irrégularités et à négocier des conditions plus favorables, comme conseillé dans l’approche d’accompagnement en matière de gestion du surendettement.
Que devient le bien immobilier après un rachat de crédit ?
Lorsqu’un rachat de crédit inclut un prêt hypothécaire, le bien immobilier reste la garantie principale du prêteur. En cas de surendettement, la vente du bien peut être envisagée pour solder partiellement la dette. Cependant, la commission de surendettement peut autoriser le maintien du logement si sa conservation ne compromet pas l’équilibre du plan. Dans certains cas, le portage immobilier ou la vente à réméré permettent de dégager des liquidités tout en conservant le droit de racheter le bien plus tard. Ces solutions intermédiaires offrent une alternative à la saisie et permettent de préserver le patrimoine familial, en cohérence avec les outils évoqués dans la stratégie globale du surendettement et gestion du patrimoine.
Exemple concret
Un couple ayant souscrit un rachat de crédit de 180 000 euros pour regrouper cinq prêts se retrouve en difficulté après une perte d’emploi. Les revenus diminuent et les mensualités deviennent impossibles à honorer. Après plusieurs relances, le dossier est transmis à la Banque de France. La commission reconnaît leur bonne foi et met en place un plan de redressement suspendant les paiements pendant un an. Les intérêts sont gelés, les créanciers doivent attendre la reprise de l’activité, et le couple conserve sa maison grâce à la suspension des poursuites, conformément aux dispositions du traitement du surendettement des particuliers.
Les effets du dépôt d’un dossier de surendettement
Le dépôt d’un dossier de surendettement entraîne immédiatement la suspension des poursuites et le gel des intérêts. Le débiteur bénéficie d’une période de répit lui permettant de réorganiser ses finances et de rechercher des solutions durables. Si la commission juge que le rachat de crédit a été mal adapté, elle peut recommander des mesures d’effacement partiel ou total. Cette décision dépend de la proportion entre les revenus et le montant des dettes restantes. Dans les situations les plus graves, la procédure de rétablissement personnel permet d’effacer l’ensemble des dettes issues du rachat, conformément à la procédure décrite dans le parcours complet du surendettement.
À retenir
Le surendettement après un rachat de crédit n’est pas une fatalité. En agissant rapidement, il est possible de négocier, de suspendre les paiements et de protéger ses biens. La clé réside dans la réactivité et la transparence vis-à-vis des institutions financières. Plus la démarche est précoce, plus les marges de manœuvre sont grandes, comme l’explique la page dédiée au surendettement et solutions patrimoniales.
FAQ – Surendettement après rachat de crédit
Le rachat de crédit peut-il être annulé ?
Non, mais certaines clauses abusives peuvent être contestées pour obtenir une réduction des frais ou un allègement du contrat.
Peut-on déposer un dossier de surendettement après un rachat de crédit ?
Oui, la commission examine l’ensemble des dettes, y compris celles issues du rachat.
Le logement est-il automatiquement saisi ?
Non, la commission peut autoriser sa conservation si cela ne compromet pas le plan de redressement.
Combien de temps dure la procédure de surendettement ?
Entre six mois et deux ans selon la complexité du dossier et les mesures décidées.
Peut-on obtenir un nouveau crédit après un rachat et un surendettement ?
Oui, mais seulement après la fin du plan et la levée du fichage FICP, sous réserve d’une stabilité financière retrouvée.
Pour aller plus loin et comprendre comment récupérer des liquidités, éviter une saisie et conserver votre bien, consultez notre page consacrée à la vente à réméré.


