Rachat de soulte entre héritiers

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
12 November 2025

Lors d’une succession, il n’est pas rare que plusieurs héritiers se retrouvent copropriétaires d’un bien immobilier. Lorsque l’un d’entre eux souhaite conserver ce bien, il doit racheter la part des autres pour devenir propriétaire unique. Cette opération, appelée rachat de soulte, permet d’éviter la vente du bien et de préserver le patrimoine familial. Cependant, elle implique des démarches précises, un calcul rigoureux et, souvent, un financement adapté.

Comprendre le principe du rachat de soulte entre héritiers

Le rachat de soulte entre héritiers intervient lorsque l’un d’eux veut garder un bien reçu en indivision, comme une maison ou un appartement. En contrepartie, il verse une somme d’argent aux autres héritiers pour compenser la valeur de leurs parts. Ce mécanisme vise à rétablir l’équilibre entre les bénéficiaires tout en évitant la vente du bien. Il s’agit d’une opération courante dans les successions comportant un seul bien immobilier ou un patrimoine difficilement divisible.

Le calcul de la soulte successorale

Le montant de la soulte dépend de la valeur du bien et des parts détenues par chaque héritier. Le notaire évalue le bien, en tenant compte de son état, de son emplacement et des prix du marché. Par exemple, si un bien vaut 300 000 euros et que deux héritiers en détiennent chacun 50 %, celui qui souhaite garder le bien devra verser 150 000 euros à l’autre. Si le bien est détenu à parts inégales, la soulte est ajustée selon la quote-part de chacun. Ce calcul doit être validé par tous les héritiers pour éviter tout litige.

Le rôle du notaire dans le rachat de soulte

Le notaire est un acteur central du rachat de soulte entre héritiers. Il évalue le bien, calcule le montant de la soulte et rédige l’acte de partage. Il veille à ce que chaque héritier reçoive sa part légale et que l’opération respecte les règles successorales. Il perçoit également les droits de partage et assure l’enregistrement de l’acte au service de publicité foncière. En cas de désaccord entre les héritiers, il peut proposer une médiation ou recommander une expertise indépendante.

Les étapes du rachat de soulte entre héritiers

La première étape consiste à obtenir l’accord de tous les héritiers sur la valeur du bien. Ensuite, le notaire établit un projet d’acte précisant le montant de la soulte et la répartition finale du patrimoine. Une fois le financement assuré, l’acte est signé et le bien devient la propriété exclusive de l’héritier acquéreur. Les autres reçoivent le montant correspondant à leurs parts. L’acte authentique met fin à l’indivision et permet de clore la succession.

Le financement du rachat de soulte

Il est fréquent que l’héritier souhaitant conserver le bien ne dispose pas immédiatement de la somme nécessaire. Dans ce cas, plusieurs solutions s’offrent à lui. Il peut solliciter un crédit bancaire classique ou un prêt hypothécaire. Le crédit bancaire fonctionne comme un prêt immobilier, avec remboursement par mensualités. Le prêt hypothécaire, quant à lui, permet d’emprunter en mettant le bien en garantie, sans le vendre. Cette option est souvent privilégiée par les héritiers souhaitant conserver une maison familiale ou un bien de valeur sentimentale.

Le paiement échelonné de la soulte

Lorsqu’un héritier ne peut pas verser la soulte en une seule fois, il peut demander un paiement échelonné. Cette solution nécessite l’accord des autres héritiers et l’intervention du notaire, qui établit un plan de règlement détaillant les montants et les échéances. Un paiement échelonné permet d’alléger la charge financière tout en respectant les droits des autres. Il peut être assorti d’une garantie, comme une hypothèque sur le bien jusqu’à complet paiement.

Les droits de partage et la fiscalité

Le rachat de soulte entre héritiers entraîne le paiement de droits de partage, calculés à 1,1 % de la valeur nette du bien. Ces droits sont perçus par le notaire lors de la signature de l’acte. En revanche, l’opération n’est pas soumise à l’impôt sur la plus-value, puisqu’il s’agit d’un partage et non d’une vente. Les frais notariés s’ajoutent au coût total et varient selon la valeur du bien et la complexité du dossier.

Les avantages du rachat de soulte familial

Le rachat de soulte présente de nombreux avantages dans une succession. Il permet de conserver le bien dans la famille, d’éviter une vente souvent source de désaccords, et de maintenir un équilibre patrimonial entre les héritiers. Il favorise aussi une répartition équitable tout en limitant les procédures judiciaires. Ce choix offre une solution pacifique et pragmatique, adaptée aux familles souhaitant préserver leurs attaches et leur histoire.

Les précautions à prendre avant le rachat

Avant d’entamer un rachat de soulte, il est essentiel d’obtenir une estimation fiable du bien. Une surévaluation ou une sous-évaluation pourrait léser un héritier et engendrer des contestations. Il est aussi important d’évaluer sa capacité financière avant de s’engager, car le rachat implique souvent un prêt important. Enfin, il faut s’assurer que tous les héritiers donnent leur accord écrit, condition indispensable pour finaliser le partage.

Conclusion

Le rachat de soulte entre héritiers est une solution équilibrée qui permet de préserver le patrimoine familial tout en respectant les droits de chacun. Encadrée par le notaire, cette opération repose sur une évaluation juste du bien et sur un financement adapté. En favorisant le dialogue et la transparence, les héritiers peuvent parvenir à un accord harmonieux, évitant ainsi la vente d’un bien souvent chargé d’histoire et de souvenirs.

FAQ – Rachat de soulte entre héritiers

Comment se calcule la soulte entre héritiers ?
Elle correspond à la valeur de la part que l’héritier acquéreur doit verser aux autres pour devenir seul propriétaire du bien.

Le rachat de soulte est-il obligatoire ?
Non, il n’est nécessaire que si un héritier souhaite conserver le bien au lieu de procéder à une vente.

Peut-on financer un rachat de soulte avec un prêt ?
Oui, un crédit bancaire ou un prêt hypothécaire peuvent être utilisés pour payer la soulte.

Quels sont les frais à prévoir ?
Des droits de partage d’environ 1,1 % de la valeur du bien et les frais notariés liés à l’acte de partage.

Faut-il l’accord de tous les héritiers ?
Oui, le consentement de chaque héritier est indispensable pour valider le rachat et clôturer l’indivision.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.