Comment payer un EHPAD quand on n’a pas les moyens ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
14 October 2025

En 2025, le coût moyen d’un EHPAD dépasse 2 800 € par mois, selon la DREES. Dans les grandes villes, il atteint parfois 3 500 €. Or, la pension moyenne d’un retraité tourne autour de 1 500 €. Le reste à charge mensuel dépasse donc souvent 1 000 €, voire 2 000 € pour les établissements privés. Beaucoup de familles sont démunies : vendre le logement du parent est douloureux, solliciter les enfants est difficile, et les banques refusent d’accorder un crédit à des personnes âgées. Pourtant, ne pas avoir les moyens ne signifie pas ne pas avoir de solution.

Comprendre la situation réelle : manque de revenus, mais pas de patrimoine

Dans la majorité des cas, les personnes âgées qui “n’ont pas les moyens” possèdent pourtant un bien immobilier : une maison, un appartement, ou parfois une résidence secondaire. Ce capital, souvent transmis par le travail d’une vie, dort. Il ne produit ni revenu, ni liquidité, alors qu’il pourrait financer plusieurs années de maison de retraite. La clé est donc simple : transformer la valeur de ce bien en trésorerie sans le vendre. C’est tout l’objet de la monétisation patrimoniale.

Transformer la pierre en solution : la monétisation immobilière

Les solutions de monétisation immobilière permettent aux propriétaires âgés ou à leurs enfants de dégager un capital en mobilisant le logement familial. Les plus connues sont :

  • le prêt viager hypothécaire,
  • la vente avec complément de prix,
  • la vente à réméré, selon les besoins et la situation du parent.
  • Toutes reposent sur un principe commun : convertir la valeur immobilière en liquidités immédiates, sans passer par la banque et sans remboursement mensuel.

Le prêt viager hypothécaire : financer sans vendre

C’est la solution la plus douce. Le propriétaire obtient jusqu’à 50 % de la valeur de son bien sous forme de capital, sans avoir à rembourser ni à s’assurer. Le prêt est garanti par le bien et ne sera remboursé qu’à la succession. Plus d’explications dans la page “Financer un EHPAD avec un prêt viager hypothécaire”. Ce dispositif est particulièrement adapté lorsque le parent souhaite rester propriétaire de sa maison, tout en finançant son hébergement.

La vente avec complément de prix : une avance immédiate

Pour les situations urgentes, la vente avec complément de prix pour financer un EHPAD permet d’obtenir instantanément au moins 100 000 € de trésorerie, tout en conservant le droit de vendre plus tard. Le propriétaire touche une avance équivalente à 40–60 % de la valeur du bien, puis reçoit le complément lors de la vente finale. C’est une solution sécurisée, notariée et beaucoup moins coûteuse qu’une vente classique.

La vente à réméré : garder une chance de rachat

Si la famille souhaite récupérer le bien plus tard, la vente à réméré est la meilleure alternative. Elle consiste à vendre temporairement le logement à un investisseur, à percevoir les fonds nécessaires pour financer l’EHPAD, puis à racheter le bien dans un délai de deux à cinq ans. Cette option protège à la fois le parent et les héritiers, en leur laissant le temps de reconstituer la trésorerie.

Quand les aides publiques ne suffisent plus

Les aides comme l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) ou l’ASH (Aide sociale à l’hébergement) ne couvrent qu’une partie du coût. L’APA varie selon le degré de dépendance, l’ASH dépend des revenus et des enfants à charge. Ces dispositifs restent essentiels, mais ils laissent souvent un reste à charge élevé. C’est précisément ce reste qu’une solution patrimoniale peut combler.

Aider un parent sans se ruiner soi-même

De plus en plus d’enfants participent au financement de l’EHPAD de leurs parents. Mais cette solidarité atteint vite ses limites : perte de pouvoir d’achat, prêts personnels, tensions familiales. La monétisation patrimoniale permet d’aider sans s’endetter. Les enfants peuvent piloter le financement au nom du parent, avec l’accord du notaire, tout en maintenant l’équilibre familial. Cette approche est développée dans la page “Financer un EHPAD pour un parent âgé”.

Les conditions pour bénéficier d’une solution de monétisation

Pour accéder à ces solutions, il faut simplement être propriétaire d’un bien immobilier d’une valeur d’au moins 300 000 € (maison, appartement ou résidence secondaire). Aucun revenu minimum ni condition d’âge n’est imposé. Le dossier se monte en quelques jours, et les fonds sont généralement versés sous trois semaines après la signature notariée.

Pourquoi ne pas vendre immédiatement ?

Vendre un bien familial pour financer un EHPAD semble logique. Mais en réalité, cela revient souvent à sacrifier une part de patrimoine pour une urgence temporaire. Une vente rapide se fait rarement au bon prix, et elle empêche tout retour en arrière. Les solutions patrimoniales, au contraire, préservent la propriété et la valeur, tout en apportant l’argent nécessaire.

Comment PraxiFinance accompagne les familles

PraxiFinance analyse chaque dossier en détail : âge du parent, valeur du bien, montant des frais d’EHPAD, aides existantes. L’équipe propose ensuite la meilleure stratégie : prêt viager, complément de prix ou réméré. Chaque opération est notariée, transparente et adaptée à la situation humaine avant tout. L’objectif : trouver une solution digne et équilibrée pour les familles.

Foire aux questions : payer un EHPAD sans moyens

Que faire si mes parents n’ont pas d’épargne ?

Si le parent est propriétaire d’un logement, il est possible de financer son EHPAD grâce au prêt viager hypothécaire ou à la vente avec complément de prix.

Le bien doit-il être vendu ?

Non. Le prêt viager hypothécaire et le complément de prix permettent de dégager une trésorerie sans vente immédiate.

Les enfants doivent-ils rembourser ?

Non. Ces dispositifs sont adossés à la valeur du bien. Aucun enfant n’est tenu de rembourser.

Peut-on cumuler aides publiques et financement patrimonial ?

Oui. Les aides APA et ASH peuvent être combinées avec un prêt ou une avance sur bien immobilier.

Combien de temps faut-il pour débloquer les fonds ?

Environ trois semaines après la signature chez le notaire.

Le parent garde-t-il la propriété de son logement ?

Oui, dans le cas du prêt viager hypothécaire et de la vente avec complément de prix.

Est-ce risqué ?

Non. L’ensemble des dispositifs est encadré par la loi et signé devant notaire.

Quel est le montant minimum pour une opération ?

En général, la valeur du bien doit être d’au moins 300 000 €. L’avance minimale est souvent de 100 000 €.

Faut-il un âge minimum ?

Non. Ces solutions s’adressent à tout propriétaire âgé, sans limite d’âge ni exigence médicale.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.