Que faire quand on ne peut plus payer l’EHPAD ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
14 October 2025

Chaque mois, des milliers de familles françaises découvrent l’angoisse de ne plus pouvoir payer la maison de retraite d’un parent. Les pensions ne suffisent plus, les économies s’épuisent, et la facture augmente. Selon la DREES, le coût moyen d’un EHPAD dépasse 2 800 € mensuels, soit près du double de la retraite moyenne. Cette situation n’est pas marginale : elle traduit un déséquilibre profond entre les revenus des seniors et le coût du vieillissement. Pourtant, ne plus pouvoir payer l’EHPAD ne signifie pas qu’il faut vendre ou subir une saisie. Il existe des solutions concrètes pour retrouver un souffle financier et préserver la dignité du parent.

Le moment critique : reconnaître la difficulté sans culpabilité

Les impayés en maison de retraite surviennent souvent après un choc : augmentation de tarif, perte d’un conjoint, épuisement des aides publiques. Beaucoup de familles retardent le moment d’en parler, de peur d’une sanction de l’établissement. En réalité, la transparence est essentielle : prévenir la direction de l’EHPAD permet d’aménager des délais et d’éviter une situation de rupture.

Les aides publiques à mobiliser en priorité

Avant toute chose, il faut vérifier que toutes les aides disponibles ont été demandées :

  • APA (Allocation personnalisée d’autonomie) : accordée selon le degré de dépendance (GIR).
  • ASH (Aide sociale à l’hébergement) : prise en charge partielle du coût de l’EHPAD par le département, sous conditions de ressources.
  • Aides fiscales et caisses de retraite : certaines mutuelles ou caisses complémentaires versent une aide ponctuelle.
  • Ces aides restent cependant limitées : elles couvrent rarement la totalité du coût, laissant un reste à charge de plusieurs centaines d’euros.

Quand les revenus et les aides ne suffisent plus

Une fois les dispositifs publics épuisés, il faut envisager une solution patrimoniale. Si le parent est propriétaire de son logement, même ancien ou inoccupé, ce bien représente un capital dormant qui peut être mobilisé sans le vendre.

Trois leviers permettent de transformer la valeur immobilière en liquidités immédiates :

Le prêt viager hypothécaire : une bouffée d’air sans vente

Le prêt viager hypothécaire pour financer un EHPAD est une solution simple et rassurante. Il permet de débloquer jusqu’à 50 % de la valeur du bien, sans remboursement du vivant du parent. Les fonds sont versés sous trois semaines et servent à régler les mensualités d’EHPAD pendant plusieurs années. L’opération est notariée, encadrée par la loi, et protège les héritiers : aucune dette ne peut leur être transmise au-delà de la valeur du logement.

La vente avec complément de prix : obtenir rapidement de la trésorerie

Lorsqu’il faut agir vite, la vente avec complément de prix pour financer un EHPAD permet d’obtenir immédiatement une avance minimale de 100 000 €, sans attendre la vente définitive du bien. Cette avance finance la maison de retraite, tandis que le solde de la vente est perçu plus tard, une fois le bien cédé au meilleur prix. C’est un mécanisme temporaire et sécurisé par acte notarié.

La vente à réméré : la solution de sauvegarde ultime

Quand la situation devient critique (dettes, impayés, risque d’expulsion), la vente à réméré permet d’éviter la saisie du bien familial. Le logement est vendu temporairement à un investisseur ; le parent perçoit la somme nécessaire pour régulariser sa situation et continuer à financer son séjour. La famille dispose ensuite d’un délai de deux à cinq ans pour racheter le bien à un prix convenu à l’avance. C’est un filet de sécurité puissant, accessible à tout propriétaire en difficulté.

Anticiper avant le blocage

Trop de familles attendent la lettre de mise en demeure pour réagir. Pourtant, les démarches de financement se montent rapidement : trois à quatre semaines suffisent entre la demande et le versement. Anticiper permet de choisir calmement la meilleure solution : prêt viager si la situation est stable, complément de prix si le bien doit être vendu, réméré si la situation est déjà tendue.

Comment se déroule une opération avec PraxiFinance

  1. Analyse patrimoniale : étude du bien, du niveau de dépendance et des besoins financiers.
  2. Proposition personnalisée : simulation de la trésorerie mobilisable, choix du dispositif le plus adapté.
  3. Signature notariée : validation de l’opération, inscription de la garantie.
  4. Versement des fonds : sous trois semaines en moyenne, directement sur le compte du parent ou de la famille.

Chaque dossier est traité avec confidentialité et humanité. PraxiFinance privilégie une approche de préservation, pas de liquidation.

Pourquoi ces solutions sont plus intelligentes qu’un prêt bancaire

Les banques classiques refusent de financer les besoins liés à la dépendance : âge trop avancé, revenus insuffisants, absence d’assurance emprunteur. Les dispositifs de monétisation immobilière, eux, reposent sur la valeur du bien, non sur le profil de l’emprunteur. C’est une approche patrimoniale et non bancaire, centrée sur la sécurité et la flexibilité.

Protéger la maison du parent

Le bien reste au cœur du patrimoine familial. Dans un prêt viager ou une vente avec complément de prix, le parent conserve la propriété ou le droit d’usage. Dans une vente à réméré, la famille garde le droit de rachat intégralement encadré. Aucune opération ne se fait sans acte notarié, et toutes permettent de récupérer le bien ou son équivalent financier.

Quand la famille ne peut plus suivre

Il arrive que les enfants, malgré leur bonne volonté, ne puissent plus subvenir aux dépenses. Dans ces situations, la monétisation du bien parental est souvent vécue comme une libération. Elle replace la responsabilité financière là où elle doit être : sur le patrimoine du parent, non sur les épaules des générations suivantes.

Les valeurs au cœur de ces solutions

Ces mécanismes ne sont pas de la dette, mais des leviers de dignité. Ils permettent de financer le vieillissement sans honte, de garder la maîtrise de ses choix, et d’éviter le basculement dans l’aide sociale. Le patrimoine devient un outil de continuité familiale, pas une charge.

Une réponse sociétale à une urgence silencieuse

La dépendance n’est plus une question individuelle : c’est un défi collectif. En réhabilitant des outils comme le prêt viager hypothécaire ou la vente à réméré, on redonne à la propriété son rôle social : celui d’un rempart contre la précarité du grand âge.

Foire aux questions : que faire quand on ne peut plus payer l’EHPAD ?

Mon parent a des impayés en EHPAD : que risque-t-il ?

L’établissement peut engager une procédure de recouvrement, mais rarement une expulsion immédiate. Il est préférable de prévenir la direction et de proposer un plan de financement.

Le logement du parent peut-il servir à payer l’EHPAD ?

Oui. Par le prêt viager hypothécaire, la vente avec complément de prix ou la vente à réméré, il est possible d’obtenir des fonds sans vendre définitivement le bien.

Combien de temps faut-il pour débloquer l’argent ?

En moyenne trois semaines entre la signature notariée et le versement des fonds.

Ces solutions sont-elles réservées aux seniors fortunés ?

Non. Elles s’adressent à tout propriétaire d’un bien d’une valeur d’au moins 300 000 €, même avec des revenus modestes.

Le parent reste-t-il propriétaire ?

Oui, dans le cas du prêt viager hypothécaire et du complément de prix.

Peut-on récupérer la maison plus tard ?

Oui. Dans une vente à réméré, la famille peut racheter le bien dans le délai prévu, entre deux et cinq ans.

Les héritiers perdent-ils leur héritage ?

Non. Ils peuvent choisir de rembourser le prêt ou de récupérer le solde de la vente. Aucune dette ne dépasse jamais la valeur du bien.

Faut-il passer par un notaire ?

Oui, toutes les opérations sont notariées pour garantir la sécurité juridique et patrimoniale.

Que faire si le bien est déjà mis en vente ?

Il est possible d’opter pour une vente avec complément de prix : les fonds sont avancés immédiatement, le reste est perçu lors de la vente définitive.

Ces solutions sont-elles compatibles avec les aides publiques ?

Oui. Les aides APA ou ASH peuvent être maintenues, le financement immobilier vient simplement compléter le reste à charge.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.