Hypothèque conventionnelle sur terrain

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
14 November 2025

L’hypothèque conventionnelle sur terrain est une forme de garantie utilisée pour obtenir un prêt bancaire, notamment lors d’un achat de terrain constructible, d’un investissement foncier ou d’un projet de développement immobilier. Elle permet à un emprunteur de mettre en garantie la valeur de son terrain auprès d’un créancier, généralement une banque, en échange d’un financement. Encadrée par le Code civil, cette sûreté réelle offre une solution de financement fiable, mais soumise à des règles strictes d’évaluation, d’acte notarié et de publicité foncière.

Qu’est-ce qu’une hypothèque conventionnelle sur terrain ?

Une hypothèque conventionnelle est un contrat par lequel un propriétaire affecte volontairement un bien immobilier en garantie d’un prêt, sans en perdre la propriété ni la jouissance.
Dans le cas d’un terrain, l’hypothèque concerne :

  • Un terrain constructible (destiné à accueillir une maison ou un bâtiment),
  • Un terrain agricole,
  • Un terrain nu (sans construction existante),
  • Ou un terrain à usage professionnel.

L’hypothèque est convenue entre le prêteur et l’emprunteur, rédigée par un notaire, puis inscrite au service de publicité foncière pour être opposable aux tiers.

Pourquoi hypothéquer un terrain ?

Hypothéquer un terrain peut servir à :

  • Financer son achat via un prêt garanti ;
  • Obtenir un crédit de construction ou de développement immobilier ;
  • Garantir un prêt professionnel lié à une exploitation ou à un projet d’aménagement ;
  • Consolider des dettes par un rachat de crédit hypothécaire.

Exemple : un particulier achète un terrain constructible de 150 000 € pour y bâtir sa résidence principale.
Sa banque exige une hypothèque conventionnelle sur le terrain en garantie du prêt de construction.

Évaluation du terrain

L’établissement prêteur procède à une évaluation foncière du terrain pour déterminer la valeur de la garantie.
Cette estimation repose sur :

  • La localisation du terrain ;
  • Sa superficie et accessibilité ;
  • Sa destination (constructible, agricole, professionnelle) ;
  • Sa valeur vénale sur le marché local.

Cette valeur servira de base pour calculer le montant maximal du prêt accordé, généralement limité à 70 % – 80 % de la valeur hypothéquée.

Les étapes de constitution de l’hypothèque

  1. Accord de principe du prêt
    Le prêteur accepte le dossier de financement sous condition d’hypothèque sur le terrain.
  2. Rédaction de l’acte notarié
    Le notaire établit l’acte précisant :
    • L’identité des parties,
    • Le montant du prêt garanti,
    • La description du terrain (adresse, surface, références cadastrales),
    • La durée et les conditions de l’hypothèque.
  3. Inscription au service de publicité foncière (SPF)
    Cette formalité rend la garantie opposable à tous. Sans cette inscription, l’hypothèque n’a aucun effet juridique vis-à-vis des tiers.
  4. Conservation et extinction
    L’hypothèque est conservée pendant la durée du prêt et s’éteint un an après son remboursement, sauf renouvellement.

Rôle du notaire

Le notaire joue un rôle central dans la mise en place d’une hypothèque conventionnelle sur terrain :

  • Il vérifie la propriété du bien et son état juridique ;
  • Il rédige l’acte authentique d’hypothèque ;
  • Il procède à l’inscription auprès du service de publicité foncière ;
  • Il s’assure de la validité légale de la garantie et du respect des obligations du Code civil.

Son intervention est indispensable pour la sécurité juridique du contrat et la protection des deux parties.

Avantages de l’hypothèque conventionnelle sur terrain

Pour l’emprunteur :

  • Accès à un financement important même sans construction existante ;
  • Conservation de la propriété du terrain ;
  • Possibilité de financer un projet immobilier ou professionnel à partir d’un actif foncier ;
  • Taux souvent plus avantageux qu’un prêt sans garantie.

Pour la banque :

  • Garantie solide sur un actif tangible et valorisable ;
  • Droit de suite : la banque peut saisir le bien même en cas de revente ;
  • Priorité sur d’autres créanciers en cas de défaillance de l’emprunteur.

Inconvénients à anticiper

  • Frais notariés et de publicité parfois élevés ;
  • Obligation d’une mainlevée en cas de revente ou refinancement du terrain ;
  • Risque de saisie du bien en cas de non-remboursement du prêt ;
  • Durée d’inscription longue (jusqu’à 1 an après remboursement).

Extinction et mainlevée de l’hypothèque

L’hypothèque s’éteint :

  • À la fin du remboursement du prêt,
  • Par mainlevée notariée, lorsque l’emprunteur souhaite vendre ou refinancer le terrain,
  • Ou par prescription, à défaut de renouvellement après 1 an suivant l’extinction du prêt.

La mainlevée est un acte notarié qui supprime officiellement la mention hypothécaire du registre foncier.

Risques et précautions

Avant de consentir une hypothèque sur un terrain, il est important de :

  • Vérifier la situation juridique du bien (servitudes, indivision, constructibilité) ;
  • Évaluer correctement la valeur foncière réelle ;
  • Comprendre les conséquences en cas de défaillance (vente forcée du terrain).

En résumé

L’hypothèque conventionnelle sur terrain est un outil de garantie efficace pour financer l’achat ou le développement foncier.
Elle offre aux banques une sécurité juridique solide et permet aux emprunteurs de tirer parti de la valeur de leur patrimoine immobilier pour accéder à un financement.

Bien qu’elle implique des frais et des formalités notariales, elle reste une solution fiable et encadrée, parfaitement adaptée aux projets immobiliers, agricoles ou professionnels.

FAQ – Hypothèque conventionnelle sur terrain

Peut-on hypothéquer un terrain sans construction ?
Oui, un terrain nu peut être hypothéqué, à condition qu’il ait une valeur suffisante pour garantir le prêt.

Faut-il un notaire pour hypothéquer un terrain ?
Oui, la signature d’un acte notarié est obligatoire pour établir une hypothèque conventionnelle.

Peut-on vendre un terrain hypothéqué ?
Oui, mais la vente nécessite une mainlevée de l’hypothèque afin de libérer le bien.

Quel montant puis-je emprunter avec un terrain hypothéqué ?
En général, jusqu’à 70 à 80 % de la valeur estimée du terrain.

L’hypothèque est-elle possible sur un terrain agricole ?
Oui, mais elle peut nécessiter une autorisation préalable (ex. SAFER).

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.