Être fiché au Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) bloque la plupart des démarches financières classiques. Impossible d’obtenir un prêt immobilier, un crédit à la consommation ou même une simple réserve d’argent. Pourtant, une solution subsiste : le micro-crédit social. Souvent méconnu, ce dispositif public permet d’obtenir un financement à taux réduit même lorsqu’on est fiché à la Banque de France. Il ne s’agit pas d’un crédit commercial, mais d’un outil d’insertion financière, destiné à aider les particuliers en difficulté temporaire. En 2025, ce type de financement connaît un regain d’intérêt, car les refus bancaires explosent et les commissions de surendettement enregistrent des records. Comprendre son fonctionnement, ses critères et ses limites est essentiel pour agir vite et éviter les arnaques. Pour une présentation globale des causes, effets et solutions liées au FICP, consultez la page dédiée : FICP : définition et solutions pour s’en sortir
Le micro-crédit : une alternative encadrée par la Banque de France
Le micro-crédit social est un prêt solidaire créé en 2005 dans le cadre du plan de cohésion sociale. Il vise à permettre aux personnes exclues du système bancaire d’accéder à un petit financement sans passer par un crédit classique.
Contrairement à un prêt personnel traditionnel, il n’a pas pour vocation de financer la consommation, mais de répondre à un besoin concret d’insertion ou de stabilité :
- achat d’un véhicule pour travailler,
- paiement d’une formation,
- financement de soins médicaux,
- caution ou dépôt de garantie pour un logement,
- régularisation d’un impayé urgent (loyer, énergie, scolarité).
Ce dispositif est strictement encadré : il repose sur un partenariat entre une banque conventionnée (comme la Caisse d’Épargne, la Banque Postale ou le Crédit Municipal) et un accompagnateur social agréé (Croix-Rouge, Crésus, Secours Catholique, etc.). Le micro-crédit ne fait donc pas partie des offres commerciales des banques. Il est attribué au cas par cas, après évaluation sociale et vérification du projet.
Les conditions pour obtenir un micro-crédit en étant FICP
Être fiché au FICP n’interdit pas automatiquement le micro-crédit. Au contraire, ce dispositif a été créé pour ces profils. Mais son obtention dépend de plusieurs conditions cumulatives.
L’emprunteur doit démontrer :
- une capacité minimale de remboursement (même faible),
- un revenu stable (salaire, pension, allocations, revenus locatifs),
- un projet concret et légitime,
- et un accompagnement social actif (suivi par une structure agréée).
Les montants varient de 300 € à 8 000 €, pour une durée allant de 6 à 60 mois. Les taux d’intérêt restent modérés, entre 1,5 % et 4 %, selon la banque partenaire. Le remboursement débute immédiatement après le déblocage des fonds, et la mensualité est calibrée en fonction de la situation financière réelle du bénéficiaire.
Comment faire une demande de micro-crédit FICP en 2025 ?
La démarche ne passe pas par un site bancaire, mais par un intermédiaire social agréé. La procédure se déroule en trois étapes.
Étape 1 – Prendre contact avec un accompagnateur social
Il s’agit souvent d’une structure locale : Crésus, Secours Catholique, UDAF, Restos du Cœur ou un Point Conseil Budget (PCB). Ces structures sont listées sur le portail officiel du micro-crédit personnel (service-public.gouv.fr). L’accompagnateur évalue la situation financière du demandeur et la pertinence du projet à financer. Si le dossier est jugé viable, il transmet la demande à une banque partenaire.
Étape 2 – Validation par la banque partenaire
La banque vérifie la faisabilité technique du financement. Le fichage FICP n’est pas bloquant, mais le projet doit être cohérent, l’usage des fonds vérifiable et le remboursement plausible. En cas d’accord, la banque débloque les fonds sur un compte ouvert à son nom ou à celui du demandeur, et le suivi social se poursuit.
Étape 3 – Suivi et accompagnement
L’accompagnement est obligatoire pendant toute la durée du prêt. L’objectif est d’éviter le réendettement, d’apporter une aide budgétaire et de favoriser une sortie durable du fichage.
Les avantages du micro-crédit pour un profil FICP
Le micro-crédit ne permet pas de sortir immédiatement du FICP, mais il présente de nombreux avantages indirects :
- Il reconstruit la crédibilité financière du bénéficiaire,
- Il montre à la Banque de France une démarche de régularisation active,
- Il finance des besoins essentiels sans passer par des crédits usuraires,
- Il évite les arnaques au “crédit FICP sans justificatif”, très fréquentes sur Internet,
- Et il peut ouvrir la voie à une future régularisation bancaire, une fois la situation assainie.
Le micro-crédit est aussi un levier psychologique : il redonne confiance, prouve que le système bancaire reste accessible, et qu’il existe des solutions encadrées même en cas de fichage.
Différence entre micro-crédit social et micro-crédit professionnel
Il ne faut pas confondre les deux. Le micro-crédit social est réservé aux particuliers, tandis que le micro-crédit professionnel vise les micro-entrepreneurs, artisans ou travailleurs indépendants en difficulté. Dans les deux cas, un fichage FICP ne bloque pas totalement la demande, mais la viabilité économique du projet sera scrutée. Les montants sont plus élevés pour le volet professionnel (jusqu’à 20 000 €), avec des durées plus longues et des garanties adaptées.
Quels organismes accordent encore des micro-crédits en 2025 ?
En 2025, quatre grands réseaux nationaux jouent un rôle actif dans l’octroi du micro-crédit :
Crédit Municipal de France
Présent dans de nombreuses villes, il finance les projets sociaux ou d’urgence, notamment pour les profils exclus du crédit traditionnel. Ses prêts sont souvent adossés à un accompagnement social et à un partenariat avec une collectivité locale.
Caisse d’Épargne
Partenaire historique du dispositif, la Caisse d’Épargne propose des micro-crédits à taux fixe pour les particuliers accompagnés par une structure agréée. Le montant moyen accordé est de 3 000 €.
Banque Postale
Avec son programme d’inclusion bancaire, elle reste une référence dans le financement des ménages fragiles. La Banque Postale collabore étroitement avec les Points Conseil Budget (PCB) et finance plus de 10 000 micro-crédits par an.
Crésus et associations partenaires
Crésus agit comme interface entre le demandeur et la banque. L’association aide à constituer le dossier, à définir le montant adapté et à négocier les modalités de remboursement.
Micro-crédit et défichage : le lien indirect
Beaucoup de bénéficiaires pensent qu’obtenir un micro-crédit permet d’être radié du FICP. Ce n’est pas exact. Le micro-crédit ne provoque pas un défichage automatique, mais il contribue à la régularisation de la situation.
En effet, il permet :
- de solder une partie des dettes à l’origine du fichage,
- d’éviter de nouveaux incidents,
- de prouver la volonté de rembourser.
Une fois le dossier de surendettement clôturé ou les dettes apurées, la Banque de France procède au défichage selon les délais légaux (souvent sous 3 à 6 mois après régularisation).
Les erreurs à éviter avant de demander un micro-crédit
Certains particuliers se précipitent vers Internet à la recherche d’un “micro-crédit FICP immédiat”. C’est une erreur majeure. Ces offres, souvent basées à l’étranger, demandent des frais de dossier ou des justificatifs de paiement avant toute validation : ce sont des arnaques. Les seuls circuits légaux passent par les partenaires agréés mentionnés sur le site service-public.gouv.fr. Aucune structure privée ne peut prêter à un FICP sans autorisation de la Banque de France ni accompagnement social. Autre erreur fréquente : demander un montant trop élevé. Le micro-crédit doit rester proportionné à la capacité de remboursement réelle ; sinon, le dossier est systématiquement rejeté.
Les alternatives pour les propriétaires FICP
Si vous êtes propriétaire, d’autres solutions permettent d’obtenir des liquidités sans passer par un micro-crédit limité. Le crédit hypothécaire est l’option la plus directe : il permet de mobiliser jusqu’à 60 % de la valeur du bien immobilier, même en situation de fichage. Ce financement patrimonial est possible uniquement auprès de structures spécialisées comme PraxiFinance. Autre levier : la vente à réméré, qui consiste à vendre temporairement son bien à un investisseur tout en conservant la possibilité de le racheter dans les années suivantes. C’est une opération rapide, légale et efficace pour obtenir une avance de trésorerie et sortir du FICP par le remboursement des dettes. Pour comprendre ces solutions patrimoniales, consultez : FICP : définition et solutions pour s’en sortir
Faut-il rembourser avant de demander un micro-crédit ?
Non, mais il faut être en démarche active de régularisation. Les structures sociales n’accordent pas de financement à un emprunteur qui refuse d’assumer ses dettes ou d’engager un plan d’apurement. Le micro-crédit vient en complément, pour rétablir la situation ou financer un besoin essentiel. Par exemple, un bénéficiaire fiché pour un ancien crédit conso peut obtenir un micro-crédit pour reprendre une activité professionnelle, à condition d’avoir entamé une procédure de rééchelonnement avec la Banque de France.
Même fiché, certains accèdent encore à un micro-crédit FICP sous conditions. Vous pouvez aussi envisager un rachat de crédit FICP ou une vente en réméré. Pour en savoir plus sur la durée du fichage et la procédure de défichage, consultez la Banque de France.
FAQ — Micro-crédit FICP
Peut-on obtenir un micro-crédit quand on est fiché FICP ?
Oui, c’est l’un des rares financements possibles. Il faut passer par une structure agréée (Croix-Rouge, Crésus, UDAF, etc.) et justifier d’un projet concret.
Quel montant peut-on emprunter en micro-crédit ?
Entre 300 € et 8 000 €, selon le projet, la durée et la capacité de remboursement.
Combien de temps faut-il pour obtenir un micro-crédit ?
Le délai moyen est de 2 à 6 semaines entre la constitution du dossier et le déblocage des fonds.
Le micro-crédit défiche-t-il du FICP ?
Non, mais il permet de prouver la bonne foi du demandeur et de faciliter la levée du fichage après régularisation.
Le micro-crédit est-il possible sans revenu stable ?
Non, une source de revenu régulière (salaire, pension, indemnité) est nécessaire pour assurer le remboursement.
Peut-on faire plusieurs micro-crédits ?
En principe non. Le dispositif est ponctuel et vise à résoudre une situation spécifique, pas à financer plusieurs besoins successifs.