Faillite personnelle et saisie immobilière

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
27 October 2025

La faillite personnelle marque souvent une étape douloureuse dans la vie d’un entrepreneur. Au-delà des sanctions professionnelles, elle entraîne des conséquences patrimoniales directes, notamment la perte potentielle de biens immobiliers. Lorsqu’un dirigeant est déclaré en faillite personnelle, son patrimoine peut être saisi pour rembourser les créanciers, y compris son logement principal. Pourtant, des solutions existent pour protéger tout ou partie de son patrimoine, selon la nature de la dette et la situation familiale. Comprendre comment la faillite personnelle interagit avec la saisie immobilière permet d’anticiper et, parfois, d’éviter une issue irréversible.

La faillite personnelle et la liquidation du patrimoine

La faillite personnelle n’entraîne pas automatiquement la saisie immobilière, mais elle intervient souvent dans un contexte où une liquidation judiciaire a été prononcée. Le liquidateur a alors pour mission de vendre les biens appartenant à l’entreprise et, dans certains cas, ceux du dirigeant si des dettes personnelles ou des garanties ont été données. Lorsque le patrimoine du dirigeant comprend un bien immobilier, celui-ci peut être intégré dans la procédure de réalisation d’actifs si le tribunal estime que la responsabilité personnelle du dirigeant est engagée. Le produit de la vente sert alors à rembourser partiellement les créanciers.

Bon à savoir
La résidence principale bénéficie d’une certaine protection, mais cette protection n’est pas absolue. En cas de dettes personnelles ou de cautionnement, elle peut être saisie.

Quand la saisie immobilière devient-elle inévitable ?

La saisie immobilière intervient lorsque le dirigeant ne parvient plus à honorer ses dettes et qu’aucune solution amiable n’a pu être trouvée avec les créanciers. Dans le cadre d’une faillite personnelle, cette procédure est souvent déclenchée après la liquidation judiciaire lorsque des garanties ont été données sur des biens personnels. L’administration fiscale, les banques ou les organismes sociaux peuvent engager une procédure de saisie sur un bien immobilier pour recouvrer leur créance. Une fois le commandement de payer délivré, le débiteur dispose d’un délai de huit jours pour régulariser la situation. À défaut, la vente forcée peut être ordonnée par le juge de l’exécution. Ce risque est particulièrement élevé en cas de dettes fiscales importantes.

Erreur fréquente
Certains dirigeants pensent qu’une faillite personnelle suspend la saisie immobilière. En réalité, elle ne l’empêche pas, sauf si un rétablissement personnel est prononcé avec effacement des dettes.

Les recours pour éviter ou suspendre la saisie immobilière

Plusieurs recours existent pour éviter la perte d’un bien immobilier. Le premier est la négociation amiable avec les créanciers, qui peut aboutir à un rééchelonnement ou à une remise partielle des dettes. Le second recours consiste à saisir le juge de l’exécution afin de demander des délais de paiement. Lorsque la situation est critique, le dirigeant peut envisager un portage immobilier, solution qui consiste à vendre temporairement le bien à un investisseur tout en conservant un droit prioritaire de rachat. Ce mécanisme permet de dégager de la trésorerie et d’éviter la vente judiciaire. Enfin, la procédure de surendettement peut suspendre les saisies en cours le temps qu’un plan soit mis en place.

Conseil d’expert
Avant toute saisie, il est essentiel de consulter un avocat en droit immobilier ou en procédures collectives pour identifier les solutions de sauvegarde et contester, si possible, le montant de la dette.

Exemple concret

Un chef d’entreprise détenant un immeuble mixte, à la fois professionnel et personnel, est déclaré en faillite personnelle à la suite d’une liquidation judiciaire. Les dettes contractées atteignent 450 000 €, dont une partie est garantie par une hypothèque. Une procédure de saisie immobilière est engagée par la banque. Grâce à un accord amiable et à l’intervention d’un conseil, un portage immobilier est mis en place. Le bien est vendu temporairement à un investisseur, permettant au dirigeant de solder ses dettes et de conserver la possibilité de racheter son bien dans un délai de cinq ans. Cette opération lui permet d’éviter la vente forcée et de rebondir après une faillite personnelle.

Les effets de la faillite personnelle sur la propriété du bien

La faillite personnelle peut entraîner la perte du droit de disposer librement de ses biens, mais elle n’équivaut pas à une spoliation automatique. Le bien immobilier demeure au nom du dirigeant jusqu’à la vente judiciaire. Cependant, celui-ci ne peut ni le vendre, ni le louer sans l’accord du liquidateur ou du juge. Si la saisie aboutit à une vente, le produit est distribué entre les créanciers selon un ordre de priorité. Le dirigeant peut récupérer le solde éventuel si le prix de vente dépasse le montant total des dettes. En revanche, si le produit de la vente est insuffisant, il reste débiteur pour la différence, sauf si un effacement est prononcé ou une sortie de faillite personnelle obtenue.

À retenir
La faillite personnelle n’efface pas le droit de propriété, mais limite la liberté de gestion et d’administration des biens jusqu’à la clôture de la procédure.

Comment protéger sa résidence principale ?

La loi protège partiellement la résidence principale de l’entrepreneur individuel depuis 2015. Cette insaisissabilité automatique couvre les dettes professionnelles, mais pas les dettes personnelles ni les engagements de caution. Ainsi, si la dette est liée à un cautionnement ou à une faute de gestion, la saisie peut toujours être engagée. Pour renforcer la protection, il est possible d’effectuer une déclaration d’insaisissabilité devant notaire avant la faillite. Cette démarche protège les biens fonciers non affectés à l’activité professionnelle contre toute saisie ultérieure. Une autre option consiste à placer la résidence principale sous un régime de séparation de biens pour isoler le patrimoine familial, mesure souvent évoquée lors d’une faillite personnelle du chef d’entreprise.

La reprise après une saisie immobilière

La perte d’un bien immobilier n’est pas synonyme de fin définitive. De nombreux dirigeants reconstruisent leur patrimoine après une faillite personnelle en adoptant une gestion plus prudente. Les organismes de financement alternatifs, comme ceux spécialisés dans le rachat ou le portage immobilier, permettent de redevenir propriétaire une fois la situation stabilisée. Cette période de reconstruction peut aussi être l’occasion d’obtenir un rétablissement personnel pour repartir sans dettes et préparer un nouveau projet professionnel dans un cadre juridique sécurisé. Ces dispositifs font partie des solutions concrètes pour sortir d’une faillite personnelle.

FAQ – Faillite personnelle et saisie immobilière

La faillite personnelle entraîne-t-elle automatiquement une saisie immobilière ?
Non, la saisie n’intervient que si le dirigeant détient un bien grevé de dettes ou d’hypothèques.

Peut-on garder sa maison après une faillite personnelle ?
Oui, si elle est insaisissable ou si un portage immobilier est mis en place.

Que devient le bien après la vente judiciaire ?
Le produit de la vente sert à rembourser les créanciers et le surplus éventuel revient au débiteur.

Une faillite personnelle empêche-t-elle de redevenir propriétaire ?
Non, il est possible de racheter un bien une fois la procédure clôturée et la situation régularisée.

Comment stopper une saisie immobilière en cours ?
En saisissant le juge de l’exécution ou en négociant un plan d’apurement avec les créanciers.

Pour mieux comprendre les leviers permettant de protéger son patrimoine lors d’une faillite personnelle, il est également pertinent d’examiner le rôle de la vente à réméré, une solution qui aide les propriétaires à éviter la saisie tout en conservant la possibilité de récupérer leur bien.

La faillite personnelle marque souvent une étape douloureuse dans la vie d’un entrepreneur. Au-delà des sanctions professionnelles, elle entraîne des conséquences patrimoniales directes, notamment la perte potentielle de biens immobiliers. Lorsqu’un dirigeant est déclaré en faillite personnelle, son patrimoine peut être saisi pour rembourser les créanciers, y compris son logement principal. Pourtant, des solutions existent pour protéger tout ou partie de son patrimoine, selon la nature de la dette et la situation familiale. Comprendre comment la faillite personnelle interagit avec la saisie immobilière permet d’anticiper et, parfois, d’éviter une issue irréversible.

La faillite personnelle et la liquidation du patrimoine

La faillite personnelle n’entraîne pas automatiquement la saisie immobilière, mais elle intervient souvent dans un contexte où une liquidation judiciaire a été prononcée. Le liquidateur a alors pour mission de vendre les biens appartenant à l’entreprise et, dans certains cas, ceux du dirigeant si des dettes personnelles ou des garanties ont été données. Lorsque le patrimoine du dirigeant comprend un bien immobilier, celui-ci peut être intégré dans la procédure de réalisation d’actifs si le tribunal estime que la responsabilité personnelle du dirigeant est engagée. Le produit de la vente sert alors à rembourser partiellement les créanciers.

Bon à savoir
La résidence principale bénéficie d’une certaine protection, mais cette protection n’est pas absolue. En cas de dettes personnelles ou de cautionnement, elle peut être saisie.

Quand la saisie immobilière devient-elle inévitable ?

La saisie immobilière intervient lorsque le dirigeant ne parvient plus à honorer ses dettes et qu’aucune solution amiable n’a pu être trouvée avec les créanciers. Dans le cadre d’une faillite personnelle, cette procédure est souvent déclenchée après la liquidation judiciaire lorsque des garanties ont été données sur des biens personnels. L’administration fiscale, les banques ou les organismes sociaux peuvent engager une procédure de saisie sur un bien immobilier pour recouvrer leur créance. Une fois le commandement de payer délivré, le débiteur dispose d’un délai de huit jours pour régulariser la situation. À défaut, la vente forcée peut être ordonnée par le juge de l’exécution. Ce risque est particulièrement élevé en cas de dettes fiscales importantes.

Erreur fréquente
Certains dirigeants pensent qu’une faillite personnelle suspend la saisie immobilière. En réalité, elle ne l’empêche pas, sauf si un rétablissement personnel est prononcé avec effacement des dettes.

Les recours pour éviter ou suspendre la saisie immobilière

Plusieurs recours existent pour éviter la perte d’un bien immobilier. Le premier est la négociation amiable avec les créanciers, qui peut aboutir à un rééchelonnement ou à une remise partielle des dettes. Le second recours consiste à saisir le juge de l’exécution afin de demander des délais de paiement. Lorsque la situation est critique, le dirigeant peut envisager un portage immobilier, solution qui consiste à vendre temporairement le bien à un investisseur tout en conservant un droit prioritaire de rachat. Ce mécanisme permet de dégager de la trésorerie et d’éviter la vente judiciaire. Enfin, la procédure de surendettement peut suspendre les saisies en cours le temps qu’un plan soit mis en place.

Conseil d’expert
Avant toute saisie, il est essentiel de consulter un avocat en droit immobilier ou en procédures collectives pour identifier les solutions de sauvegarde et contester, si possible, le montant de la dette.

Exemple concret

Un chef d’entreprise détenant un immeuble mixte, à la fois professionnel et personnel, est déclaré en faillite personnelle à la suite d’une liquidation judiciaire. Les dettes contractées atteignent 450 000 €, dont une partie est garantie par une hypothèque. Une procédure de saisie immobilière est engagée par la banque. Grâce à un accord amiable et à l’intervention d’un conseil, un portage immobilier est mis en place. Le bien est vendu temporairement à un investisseur, permettant au dirigeant de solder ses dettes et de conserver la possibilité de racheter son bien dans un délai de cinq ans. Cette opération lui permet d’éviter la vente forcée et de rebondir après une faillite personnelle.

Les effets de la faillite personnelle sur la propriété du bien

La faillite personnelle peut entraîner la perte du droit de disposer librement de ses biens, mais elle n’équivaut pas à une spoliation automatique. Le bien immobilier demeure au nom du dirigeant jusqu’à la vente judiciaire. Cependant, celui-ci ne peut ni le vendre, ni le louer sans l’accord du liquidateur ou du juge. Si la saisie aboutit à une vente, le produit est distribué entre les créanciers selon un ordre de priorité. Le dirigeant peut récupérer le solde éventuel si le prix de vente dépasse le montant total des dettes. En revanche, si le produit de la vente est insuffisant, il reste débiteur pour la différence, sauf si un effacement est prononcé ou une sortie de faillite personnelle obtenue.

À retenir
La faillite personnelle n’efface pas le droit de propriété, mais limite la liberté de gestion et d’administration des biens jusqu’à la clôture de la procédure.

Comment protéger sa résidence principale ?

La loi protège partiellement la résidence principale de l’entrepreneur individuel depuis 2015. Cette insaisissabilité automatique couvre les dettes professionnelles, mais pas les dettes personnelles ni les engagements de caution. Ainsi, si la dette est liée à un cautionnement ou à une faute de gestion, la saisie peut toujours être engagée. Pour renforcer la protection, il est possible d’effectuer une déclaration d’insaisissabilité devant notaire avant la faillite. Cette démarche protège les biens fonciers non affectés à l’activité professionnelle contre toute saisie ultérieure. Une autre option consiste à placer la résidence principale sous un régime de séparation de biens pour isoler le patrimoine familial, mesure souvent évoquée lors d’une faillite personnelle du chef d’entreprise.

La reprise après une saisie immobilière

La perte d’un bien immobilier n’est pas synonyme de fin définitive. De nombreux dirigeants reconstruisent leur patrimoine après une faillite personnelle en adoptant une gestion plus prudente. Les organismes de financement alternatifs, comme ceux spécialisés dans le rachat ou le portage immobilier, permettent de redevenir propriétaire une fois la situation stabilisée. Cette période de reconstruction peut aussi être l’occasion d’obtenir un rétablissement personnel pour repartir sans dettes et préparer un nouveau projet professionnel dans un cadre juridique sécurisé. Ces dispositifs font partie des solutions concrètes pour sortir d’une faillite personnelle.

FAQ – Faillite personnelle et saisie immobilière

La faillite personnelle entraîne-t-elle automatiquement une saisie immobilière ?
Non, la saisie n’intervient que si le dirigeant détient un bien grevé de dettes ou d’hypothèques.

Peut-on garder sa maison après une faillite personnelle ?
Oui, si elle est insaisissable ou si un portage immobilier est mis en place.

Que devient le bien après la vente judiciaire ?
Le produit de la vente sert à rembourser les créanciers et le surplus éventuel revient au débiteur.

Une faillite personnelle empêche-t-elle de redevenir propriétaire ?
Non, il est possible de racheter un bien une fois la procédure clôturée et la situation régularisée.

Comment stopper une saisie immobilière en cours ?
En saisissant le juge de l’exécution ou en négociant un plan d’apurement avec les créanciers.

Pour mieux comprendre les leviers permettant de protéger son patrimoine lors d’une faillite personnelle, il est également pertinent d’examiner le rôle de la vente à réméré, une solution qui aide les propriétaires à éviter la saisie tout en conservant la possibilité de récupérer leur bien.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.