Déchéance du terme et commandement de payer

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
29 October 2025

Lorsqu’un emprunteur accumule des impayés, la banque peut prononcer la déchéance du terme et exiger le remboursement immédiat de l’intégralité du prêt. Si cette demande reste sans réponse, l’établissement mandate souvent un huissier pour délivrer un commandement de payer. Cet acte marque l’entrée dans une phase judiciaire où le patrimoine de l’emprunteur est directement menacé. Comprendre le lien entre la déchéance du terme et le commandement de payer permet d’agir à temps, de contester les irrégularités éventuelles et de négocier un règlement avant toute saisie. Cet article explique le rôle précis du commandement de payer, ses conséquences juridiques et les solutions existantes pour protéger ses biens face à la pression bancaire.

Qu’est-ce qu’un commandement de payer après la déchéance du terme ?

Le commandement de payer est un acte juridique officiel délivré par un commissaire de justice (anciennement huissier). Il intervient après la déchéance du terme, lorsque la banque souhaite recouvrer le montant total restant dû. Par cet acte, l’emprunteur est mis en demeure de régler la dette dans un délai déterminé, souvent de huit à quinze jours. À défaut de paiement, la banque peut engager une procédure de saisie immobilière ou mobilière. Cet acte revêt une importance juridique majeure : il constitue à la fois un avertissement et une condition préalable à la saisie. Sans commandement de payer régulier, aucune saisie ne peut être légalement exécutée. L’emprunteur conserve donc un court laps de temps pour agir, négocier ou contester. Le commandement doit mentionner le montant réclamé, les références du titre exécutoire (souvent le contrat de prêt et la déchéance du terme) ainsi que les délais légaux. En cas d’erreur ou d’omission, l’acte peut être annulé par le juge, offrant à l’emprunteur un temps précieux pour réagir, comme expliqué dans contestation de la déchéance du terme.

Les conséquences immédiates du commandement de payer

Dès la réception du commandement de payer, l’emprunteur est juridiquement informé que la totalité de sa dette est exigible. Il perd le bénéfice du terme, c’est-à-dire la possibilité d’échelonner ses paiements. À ce stade, la banque n’a plus d’obligation de négociation. Si le paiement intégral n’intervient pas dans le délai fixé, elle peut demander la saisie des biens. Pour les propriétaires, cela signifie souvent la saisie immobilière. L’huissier peut, à l’expiration du délai, dresser un procès-verbal de saisie et publier la procédure au service de la publicité foncière, ce qui empêche toute vente libre du bien. L’acte a aussi un impact sur la caution bancaire ou personnelle, qui peut être appelée à régler la dette dès la signification. Pour les dirigeants ayant garanti un prêt professionnel, cette étape peut avoir un impact direct sur leur patrimoine personnel. Le déroulement de la procédure est décrit dans déchéance du terme et saisie judiciaire.

Exemple concret

Un commerçant a contracté un prêt professionnel de 180 000 € pour financer l’aménagement de son local. Après plusieurs retards de paiement, la banque prononce la déchéance du terme et exige le remboursement complet. Le dirigeant, ne pouvant pas régulariser, reçoit un commandement de payer délivré par un huissier lui laissant quinze jours pour s’exécuter. N’ayant pas réagi, une procédure de saisie immobilière est engagée sur son entrepôt. En urgence, il fait appel à un conseiller financier et obtient un refinancement hypothécaire adossé à sa résidence secondaire. Ce financement permet de solder la dette, suspendre la saisie et éviter la vente aux enchères. L’exemple illustre l’importance d’intervenir avant la fin du délai imparti pour négocier ou refinancer la dette, conformément aux solutions évoquées dans vente à réméré : la solution après une déchéance du terme.

Les recours possibles contre un commandement de payer

Face à un commandement de payer, plusieurs leviers juridiques peuvent être utilisés pour suspendre ou contester la procédure. Le premier consiste à vérifier la régularité de l’acte. Toute erreur dans le montant réclamé, la référence du titre exécutoire ou le délai de paiement peut entraîner la nullité du commandement. Le second recours repose sur le non-respect des obligations préalables de la banque : avant de délivrer un commandement, elle doit avoir adressé une mise en demeure régulière. Si cette formalité est absente, le commandement devient irrégulier. Enfin, si le montant réclamé comprend des intérêts abusifs ou pénalités excessives, le juge peut suspendre la procédure et réviser la dette. L’emprunteur peut aussi solliciter des délais de paiement auprès du juge de l’exécution, qui peut accorder jusqu’à deux ans pour rembourser et éviter la saisie. Ces recours doivent être déposés avant la publication du commandement, comme détaillé dans lettre de déchéance du terme.

Le rôle du juge dans la procédure

Le juge de l’exécution est l’autorité compétente pour trancher les litiges liés au commandement de payer. Il peut être saisi dès la réception de l’acte, avant même qu’une saisie ne soit engagée. Il vérifie la légalité de la procédure, la proportionnalité de la dette et le respect des droits de la défense. Le juge peut suspendre temporairement la procédure pour permettre une négociation amiable, accorder des délais de paiement ou même annuler la déchéance du terme si elle a été prononcée sans respect des obligations contractuelles. En cas de faute de la banque, il est possible d’obtenir des dommages et intérêts. Cette étape judiciaire est essentielle : elle constitue souvent le dernier rempart avant la saisie. Un dossier bien préparé, accompagné par un avocat ou un conseiller spécialisé, peut renverser la situation.

Bon à savoir

Le commandement de payer interrompt la prescription de la dette. Cela signifie que même une créance ancienne, proche de la prescription, retrouve une validité légale dès la délivrance de l’acte. Pour l’emprunteur, cela prolonge la période pendant laquelle la banque peut exercer ses droits. La seule stratégie viable consiste à agir avant la publication du commandement et à rechercher une solution alternative comme un réméré, expliqué dans vente à réméré.

Solutions pour éviter la saisie après un commandement de payer

Dès la réception d’un commandement de payer, il est encore possible de négocier. La première option consiste à contacter la banque pour proposer un plan de règlement. Une preuve de bonne foi et une proposition réaliste peuvent suspendre la procédure. Le refinancement hypothécaire reste la solution la plus rapide. En mobilisant un bien immobilier, il est possible d’obtenir une trésorerie suffisante pour rembourser la dette exigée. Ce type de financement reste accessible même après une déchéance du terme, dès lors que la valeur du bien couvre la dette. Une autre alternative est le portage immobilier, une opération proche de la vente à réméré : l’emprunteur vend temporairement son bien à un investisseur tout en conservant un droit de rachat. Cette stratégie permet de solder la dette, d’éviter la vente forcée et de racheter son bien ultérieurement.

Le commandement de payer en cas de caution bancaire

La déchéance du terme et le commandement de payer affectent également la caution, qu’elle soit simple ou solidaire. Dès la délivrance du commandement à l’emprunteur, la banque en informe la caution, qui devient immédiatement exposée. Si le paiement n’est pas effectué, un second commandement peut être adressé directement à la caution. Pour les dirigeants de société, cette étape peut menacer directement leur patrimoine personnel. Les biens privés peuvent être saisis pour rembourser une dette professionnelle. Dans ces cas, une intervention rapide permet parfois de dissocier la responsabilité personnelle du passif de l’entreprise, notamment si la banque a manqué à son devoir de mise en garde. Pour ces profils, des solutions adaptées comme le refinancement hypothécaire ou la vente à réméré sont détaillées dans déchéance du terme et caution bancaire.

Conseil d’expert

Un commandement de payer ne signifie pas une issue inévitable. C’est une alerte forte, mais aussi une fenêtre d’action. Plus la réponse est rapide, plus les chances de trouver un arrangement sont grandes. Contester les irrégularités, solliciter des délais, refinancer ou recourir au portage immobilier sont des stratégies concrètes et efficaces. L’essentiel est d’agir avant la publication au service de la publicité foncière, moment où la procédure devient beaucoup plus difficile à suspendre.

FAQ – Déchéance du terme et commandement de payer

Que signifie un commandement de payer après une déchéance du terme ?

C’est une sommation légale adressée par huissier pour exiger le paiement immédiat du prêt intégralement exigible.

Combien de temps a-t-on pour réagir après un commandement de payer ?

Le délai est généralement de huit à quinze jours selon le contrat, mais il est impératif d’agir dès la réception pour éviter la saisie.

Peut-on contester un commandement de payer ?

Oui, si la déchéance du terme est irrégulière, si la mise en demeure est absente ou si le montant réclamé est erroné.

Un commandement de payer entraîne-t-il automatiquement une saisie ?

Non, mais il ouvre la voie à la saisie si aucune action n’est entreprise avant la fin du délai imparti.

Existe-t-il des solutions pour éviter la vente du bien ?

Oui, un refinancement hypothécaire, un portage immobilier ou une vente à réméré peuvent suspendre la procédure et préserver la propriété.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.