Contestation de dette RSI : démarches et recours

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
13 October 2025

Chaque année, des milliers d’indépendants reçoivent un appel de cotisations RSI ou une mise en demeure URSSAF dont le montant semble totalement incohérent avec leurs revenus. Les erreurs de calcul, les régularisations rétroactives ou les défaillances de déclaration sont fréquentes. Résultat : une dette RSI injustifiée peut bloquer une trésorerie, déclencher une saisie RSI (voir saisie RSI : comment stopper la procédure ?) et menacer la survie même d’une entreprise. Heureusement, cette situation n’est pas irréversible. En 2025, il est possible de contester efficacement une dette RSI et de suspendre certaines procédures en cours, à condition d’agir dans les délais légaux et de s’appuyer sur une stratégie financière adaptée.

Pourquoi contester une dette RSI ?

Les erreurs du RSI (aujourd’hui intégré à l’URSSAF) sont multiples :

– double appel de cotisations,

– mauvaise prise en compte des revenus réels,

– application de taux obsolètes,

– absence de déduction de régularisations antérieures,

– ou non-affiliation à la bonne catégorie professionnelle.

Ces anomalies entraînent souvent des montants disproportionnés. Le problème, c’est que l’administration sociale ne suspend pas le recouvrement le temps d’analyser la réclamation. Autrement dit : même si vous avez raison, la procédure continue. C’est pourquoi il faut combiner la contestation juridique à une solution de financement temporaire, comme expliqué dans dette RSI et indépendants : quelles solutions en 2025 ?.

Étape 1 : Identifier le motif exact de la dette

Avant toute contestation, il est indispensable de comprendre l’origine de la créance.

Demandez à votre URSSAF :

– le relevé complet des appels de cotisations,

– le détail des périodes concernées,

– et les justificatifs de calcul.

Cette étape permet souvent de détecter une erreur comptable ou une régularisation mal imputée. Si le montant est erroné, la contestation devient légitime. Mais attention : les délais de recours sont très stricts.

Étape 2 : Respecter les délais de recours

Vous disposez de 30 jours à compter de la réception de la mise en demeure RSI pour contester. La réclamation doit être formulée par écrit, adressée au directeur de l’URSSAF par lettre recommandée avec accusé de réception.
Cette démarche ne suspend pas automatiquement la procédure, mais elle constitue un moyen de preuve en cas de contentieux ultérieur. Si aucune réponse n’est reçue dans les 2 mois, vous pouvez saisir le pôle social du tribunal judiciaire. Si la saisie est déjà enclenchée, les recours doivent être combinés avec des solutions d’urgence : voir payer une dette RSI rapidement : quelles options ?.

Étape 3 : Le recours devant le pôle social du tribunal judiciaire

Le pôle social du tribunal judiciaire (anciennement TASS) est l’unique juridiction compétente pour statuer sur les dettes RSI.

La requête doit être accompagnée de tous les justificatifs :

– copies des appels de cotisations,

– échanges avec l’URSSAF,

– avis de mise en demeure,

– preuves des paiements déjà effectués.

Une fois la procédure engagée, le juge peut :

– suspendre les poursuites,

– ordonner une réévaluation de la dette,

– ou annuler purement et simplement les majorations injustifiées.

Mais attention : pendant ce temps, le RSI continue à réclamer les fonds. D’où l’intérêt de mettre en place une solution financière provisoire pour geler les poursuites, comme expliqué dans plan d’apurement RSI : comment obtenir un délai de paiement ?.

Étape 4 : Gérer la trésorerie pendant la contestation

Même en cas de recours légitime, le RSI peut maintenir les relances automatiques. Il est donc essentiel d’éviter que le contentieux ne se transforme en saisie judiciaire.

Pour cela, deux options :

  1. Verser un acompte pour montrer votre bonne foi,
  2. Ou débloquer des fonds immédiats via un mécanisme patrimonial.

Les indépendants propriétaires d’un bien immobilier peuvent monétiser leur patrimoine temporairement grâce à des solutions comme la vente à réméré ou la vente avec complément de prix, présentées dans dette RSI et indépendants : quelles solutions en 2025 ?. Cette approche permet d’éviter le blocage de comptes, la saisie de matériel professionnel ou le gel d’activité.

Étape 5 : La régularisation amiable après contestation

Si le tribunal statue en votre faveur, l’URSSAF doit procéder à un remboursement des trop-perçus. Mais si la décision est partielle, il reste souvent un solde à régler. C’est là que la négociation d’un plan d’apurement RSI redevient utile. En régularisant rapidement, vous évitez la majoration de 10 % prévue par le Code de la sécurité sociale et vous redorez votre dossier. En parallèle, vous pouvez envisager une restructuration de vos dettes sociales et fiscales, notamment si plusieurs organismes sont concernés.

Quand la contestation ne suffit plus : la solution financière d’urgence

Certains dossiers sont trop lourds pour être réglés uniquement par voie judiciaire. Lorsque la dette RSI dépasse 30 000 €, que le plan d’apurement est refusé, et que la saisie est déjà notifiée, la vente à réméré devient la solution la plus rapide et la plus sûre.

Elle permet de :

– bloquer la procédure en cours,

– solder les dettes sociales,

– et restaurer immédiatement la capacité d’exploitation.

Ce montage juridique est notarié, sécurisé et temporaire. Le propriétaire conserve le droit de racheter son bien à un prix fixé dès le départ. Cette approche pragmatique a sauvé des centaines d’indépendants : voir saisie RSI : comment stopper la procédure ?.

Exemple : une avocate face à une dette RSI injustifiée

Sophie, avocate à Lyon, reçoit un appel de cotisation de 38 000 € pour des revenus perçus cinq ans plus tôt. Elle conteste, mais l’URSSAF engage quand même une saisie. Grâce à une vente avec complément de prix sur son bien locatif, elle obtient 120 000 € de trésorerie, règle la dette provisoirement et poursuit la procédure judiciaire. Trois mois plus tard, le tribunal annule 60 % de la créance, et elle récupère le solde du complément de prix. Cette stratégie lui a permis de sauver son cabinet et d’éviter le blocage de ses comptes.

Synthèse : ne jamais subir une dette RSI

Une dette RSI injustifiée ne doit jamais être subie.

En 2025, les outils existent pour :

– contester légalement,

– suspendre les poursuites,

– et financer la régularisation temporaire.

La clé est de combiner les démarches administratives et financières. La contestation protège juridiquement, tandis que la monétisation patrimoniale protège économiquement.

FAQ — Contestation de dette RSI

Combien de temps pour contester une dette RSI ?

30 jours après réception de la mise en demeure. Passé ce délai, la procédure devient exécutoire.

La contestation suspend-elle les saisies ?

Non. Il faut saisir le tribunal et prouver l’urgence de la situation. Consultez saisie RSI : comment stopper la procédure ?.

Puis-je contester tout en demandant un plan d’apurement ?

Oui. Les deux démarches sont compatibles. Voir plan d’apurement RSI.

Comment prouver une erreur de calcul ?

Demandez le détail des appels de cotisations auprès de l’URSSAF. Si les revenus ne correspondent pas, le calcul est contestable.

Que faire si la dette est réelle mais impossible à payer ?

Dans ce cas, la vente à réméré ou la vente avec complément de prix permettent de solder la dette sans recours bancaire.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.