Beaucoup pensent qu’après 80 ans, il n’est plus possible de transmettre son patrimoine efficacement. C’est faux. La loi française ne fixe aucune limite d’âge pour donner à ses enfants, petits-enfants ou proches (Droits de donation - Don d'une somme d'argent). En revanche, la fiscalité change : certains abattements disparaissent, la valeur de la nue-propriété augmente et le coût pour les héritiers s’alourdit. La donation après 80 ans reste un levier patrimonial puissant : immobilier, liquidités, valeurs mobilières… tous les outils demeurent possibles (don manuel, donation-partage, démembrement, assurance-vie, présents d’usage), mais leur efficacité dépend du contexte et du timing.Dans cette logique, une alternative prend tout son sens : le crédit hypothécaire. Un propriétaire de plus de 80 ans peut hypothéquer son bien, obtenir des liquidités sur 5 à 25 ans (dans la limite de 95 ans à la fin du prêt pour l’emprunteur le plus jeune) et transmettre immédiatement une partie de la valeur à ses proches. Contrairement à une vente, il conserve la pleine propriété de son logement tout en finançant une donation de son vivant. Ce guide vous explique comment donner après 80 ans, optimiser la fiscalité et mobiliser des solutions financières comme le crédit hypothécaire pour transmettre sans attendre.
Peut-on faire une donation après 80 ans ?
La réponse est claire : oui. Le Code civil et le Code général des impôts n’interdisent pas la donation après 80 ans. Un propriétaire peut donc donner un bien immobilier, des liquidités, des valeurs mobilières ou encore un objet de valeur, quel que soit son âge. En revanche, la fiscalité applicable change. Certains dispositifs fiscaux avantageux, comme le don familial de somme d’argent exonéré jusqu’à 31 865 € par bénéficiaire, ne sont possibles que jusqu’à 79 ans révolus. Passé 80 ans, il faut donc composer avec des règles plus strictes, mais les outils de transmission restent identiques : donation simple, donation-partage, donation avec réserve d’usufruit, don manuel, donation entre époux. Ces outils ont chacun des conséquences juridiques et fiscales spécifiques. Une donation simple permet de transmettre un bien ou une somme d’argent directement à l’un de ses héritiers. Une donation-partage organise une répartition globale du patrimoine de manière anticipée et évite des conflits futurs. Le démembrement de propriété reste un outil particulièrement intéressant même après 80 ans : transmettre la nue-propriété tout en conservant l’usufruit permet de réduire l’assiette taxable et de garder la jouissance du bien.
Quelle somme d’argent peut-on donner sans déclaration après 80 ans ?
Il n’existe pas de plafond légal absolu interdisant de donner après 80 ans. En revanche, les abattements fiscaux changent. Un parent peut toujours donner jusqu’à 100 000 € à un enfant, abattement renouvelable tous les quinze ans, peu importe son âge. Pour un petit-enfant, l’abattement reste de 31 865 €, et pour un arrière-petit-enfant, de 5 310 €. Ces abattements s’appliquent quel que soit l’âge du donateur, mais le don familial de sommes d’argent exonéré, appelé aussi « don Sarkozy », disparaît après 80 ans.
Concrètement, un grand-parent de 81 ans peut encore donner 31 865 € à chacun de ses petits-enfants en exonération totale, à condition que cet abattement n’ait pas été consommé au cours des quinze années précédentes. Mais il ne peut plus bénéficier de l’exonération supplémentaire prévue pour les dons en numéraire avant 80 ans.
Les conséquences fiscales d’une donation après 80 ans
La principale difficulté tient au calcul de la valeur taxable des biens transmis. Plus on avance en âge, plus la valeur de la nue-propriété est élevée, et donc plus la part taxable augmente. Entre 71 et 80 ans, la nue-propriété est évaluée à 70 % de la valeur du bien, contre 80 % entre 81 et 90 ans, et 90 % au-delà de 91 ans. Cela signifie que donner après 80 ans coûte plus cher en droits de donation, car l’assiette fiscale est plus large.
Prenons un exemple concret : une propriétaire de 82 ans transmet la nue-propriété d’un appartement estimé à 400 000 €. L’administration fiscale retiendra une base taxable de 320 000 € (80 %). Si la même opération avait été réalisée à 78 ans, la base aurait été de 280 000 € (70 %). La différence se traduit directement par une taxation plus élevée pour les héritiers.
Il faut également garder en tête le « rappel fiscal des quinze ans » : toutes les donations réalisées dans les quinze ans précédant le décès sont réintégrées dans la succession pour le calcul des droits. Cela signifie que donner après 80 ans augmente le risque que le décès survienne avant l’expiration de ce délai, avec pour conséquence une double taxation possible.
Comment optimiser une donation après 80 ans ?
Même si la fiscalité est plus lourde, il existe plusieurs leviers pour continuer à transmettre efficacement après 80 ans.
Le don manuel
Toujours possible à tout âge, il permet de donner de l’argent, des bijoux ou des valeurs mobilières. Les abattements classiques continuent de s’appliquer, mais il faut déclarer le don auprès de l’administration fiscale.
La donation-partage
Elle reste un outil efficace pour anticiper la succession et répartir équitablement les biens entre les héritiers. Elle nécessite l’intervention d’un notaire et entraîne des frais supplémentaires, mais elle évite les litiges familiaux.
La donation avec réserve d’usufruit
Même après 80 ans, il est possible de donner la nue-propriété d’un bien immobilier tout en conservant l’usufruit. L’intérêt fiscal est moindre qu’à 60 ans, mais cette stratégie reste avantageuse pour préparer la succession tout en maintenant un revenu locatif ou un droit d’usage.
L’assurance-vie après 80 ans
Les versements effectués sur un contrat d’assurance-vie après 70 ans sont fiscalement moins avantageux, mais après 80 ans, un abattement global de 30 500 € s’applique encore pour tous les bénéficiaires. De plus, les plus-values générées après cet âge sont exonérées de droits de succession, ce qui reste une piste intéressante.
Le présent d’usage
Il s’agit d’un cadeau proportionné aux revenus du donateur, offert à l’occasion d’un événement particulier (anniversaire, mariage, naissance). Contrairement à une donation classique, le présent d’usage n’est ni taxé ni réintégré dans la succession.
Crédit hypothécaire : une alternative pour financer une donation après 80 ans
Lorsqu’un donateur ne dispose pas de liquidités suffisantes, le crédit hypothécaire constitue une alternative très efficace. Ce mécanisme permet de transformer la valeur d’un bien immobilier en cash immédiat, utilisable pour réaliser une donation. Contrairement à la vente ou au réméré, le propriétaire reste maître de son bien et conserve la pleine propriété.
Chez PraxiFinance, les conditions sont claires : l’âge maximum de l’emprunteur le plus jeune ne doit pas dépasser 95 ans à la fin du prêt. Les durées proposées sont de 5, 7, 10, 15, 20 et 25 ans, ce qui laisse une grande flexibilité.
Prenons un exemple concret : un propriétaire de 82 ans détient une maison estimée à 800 000 €. En hypothéquant son bien, il peut obtenir un financement de 300 000 € et décider de donner immédiatement 150 000 € à chacun de ses deux enfants. La donation est ainsi financée par la valeur immobilière, sans devoir vendre la maison ni attendre la succession.
Cette solution est particulièrement pertinente pour ceux qui souhaitent aider leurs proches à financer un projet, comme l’achat d’un logement, sans attendre le règlement de la succession. Elle permet également de réduire les tensions entre héritiers en organisant une transmission équitable dès le vivant du donateur.
Pour approfondir, consultez notre guide spécifique sur emprunter après 80 ans et notre page dédiée au prêt viager hypothécaire.
Questions fréquentes (FAQ)
Quelle somme d’argent peut-on donner sans déclaration après 80 ans ?
Un parent peut toujours donner 100 000 € à un enfant tous les quinze ans en franchise d’impôt, mais il ne bénéficie plus du don familial exonéré de 31 865 € après 80 ans.
Comment faire une donation quand on a plus de 80 ans ?
Il suffit de recourir à un notaire pour les biens immobiliers ou d’effectuer une déclaration fiscale pour un don manuel. L’âge n’interdit pas la donation, mais modifie ses effets fiscaux.
Quels sont les inconvénients d’une donation après 80 ans ?
La fiscalité est plus lourde : la valeur de la nue-propriété augmente, certains abattements disparaissent et le risque de rappel fiscal dans la succession est élevé.
Est-il possible de donner sans notaire après 80 ans ?
Oui, mais uniquement pour les dons manuels (argent, bijoux, valeurs mobilières). Pour un bien immobilier, l’acte notarié reste obligatoire.
Faut-il mieux vendre ou donner son bien après 80 ans ?
La donation reste préférable pour anticiper la succession et organiser une répartition. La vente permet de générer des liquidités, mais prive les héritiers des abattements liés aux donations.
Peut-on utiliser un crédit hypothécaire pour financer une donation ?
Oui, c’est même une stratégie innovante et efficace. Un propriétaire peut débloquer des liquidités grâce à son bien immobilier et les transmettre immédiatement à ses proches, tout en conservant la pleine propriété du bien.
Conclusion
Faire une donation après 80 ans reste parfaitement possible et peut s’avérer pertinent dans une stratégie patrimoniale bien pensée. La fiscalité est certes moins favorable, mais il existe encore des leviers puissants pour transmettre dans de bonnes conditions. Don manuel, démembrement, donation-partage ou assurance-vie sont autant d’outils disponibles. Surtout, des solutions financières comme le crédit hypothécaire permettent de débloquer immédiatement des liquidités pour organiser une donation sans attendre la succession.
PraxiFinance accompagne les propriétaires dans toutes ces démarches, en combinant conseil fiscal, montage de crédit et suivi notarial. À tout âge, il est possible d’anticiper et d’aider ses proches. L’essentiel est de s’entourer d’experts capables de transformer la valeur immobilière en opportunité patrimoniale, même après 80 ans.