Saisie immobilière : étapes, délais et solutions pratiques

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
16 September 2025

Quand on tombe sur un commandement de payer glissé dans la boîte aux lettres, le cœur se serre. La procédure de saisie immobilière est technique, rythmée par des délais stricts et des décisions du juge de l’exécution (JEX). Pourtant, il existe des leviers à chaque phase : contestations, vente amiable, dossier de surendettement et, dans certains cas, vente à réméré pour dégager immédiatement des fonds et racheter ensuite le bien. Cette page vous guide chronologiquement et sans jargon, avec liens officiels et actions concrètes.

Le point de départ : le commandement de payer valant saisie

La saisie commence par la signification, par commissaire de justice, d’un commandement de payer valant saisie immobilière. Il vous est laissé 8 jours pour régulariser (1 mois si vous avez hypothéqué pour autrui). À compter de cet acte, vous ne pouvez plus vendre librement le bien et, s’il est loué, vous ne pouvez plus percevoir les loyers directement. Les exigences légales et vos droits sont détaillés sur Service-Public : saisie immobilière.

Dans cet acte doivent figurer le titre exécutoire, le décompte exact, l’identité du JEX compétent et les voies de recours. Si vous êtes déjà en situation de surendettement, vous pouvez solliciter la suspension auprès de la commission. Un avocat en saisie immobilière peut vous assister pour vérifier les mentions obligatoires et formuler les recours adéquats.

Publication et assignation à l’audience d’orientation

Le commandement est publié au service de publicité foncière, puis le créancier dispose de deux mois pour vous assigner à l’audience d’orientation devant le JEX. L’assignation doit vous parvenir 1 à 3 mois avant l’audience, comme rappelé dans les étapes de la saisie immobilière.

Le rôle du JEX à l’audience d’orientation

Le juge de l’exécution, magistrat du tribunal judiciaire, statue sur vos contestations et décide de la suite de la procédure. Il peut ordonner une vente amiable encadrée ou une vente forcée par adjudication. C’est lors de cette audience qu’il faut présenter les solutions sérieuses en cours, comme un dossier de surendettement ou un réméré en préparation.

Si le JEX autorise la vente amiable

Lorsque le JEX autorise une vente amiable, il fixe un prix plancher et une audience de rappel dans un délai maximal de quatre mois. Vous devez alors obtenir une estimation, confier un mandat de vente et présenter une promesse d’achat. Si aucun acquéreur n’est trouvé, le juge peut basculer vers la vente forcée. En cas de blocage, une vente à réméré pour éviter la saisie peut permettre d’obtenir immédiatement les fonds pour rembourser les créanciers.

Si le JEX ordonne la vente forcée (adjudication)

Si le juge ordonne la vente forcée, il fixe une date d’audience, les modalités de publicité et la mise à prix. Le déroulé complet est expliqué dans la page vente aux enchères immobilière. Le prix d’adjudication est souvent inférieur de 30 à 40 % à la valeur du marché, d’où l’intérêt d’agir avant cette phase.

Contester, temporiser, restructurer : les leviers possibles

Chaque dossier comporte des marges de manœuvre. Les plus fréquentes concernent la contestation de procédure, la demande de vente amiable, la déchéance du terme ou encore la mise en place d’un réméré. Ces leviers doivent être utilisés dans les délais imposés par le Code des procédures civiles d’exécution.

La vente à réméré : un levier de sauvegarde patrimoniale

La vente à réméré permet à un propriétaire endetté de vendre temporairement son bien tout en conservant un droit prioritaire de rachat. Le notaire verse directement le produit de la vente aux créanciers, ce qui stoppe la procédure. Le vendeur reste occupant pendant la durée du contrat et peut racheter son logement une fois sa situation rétablie.

Cas pratique : Edouard, artisan de 52 ans

Après une déchéance du terme, Édouard a reçu un commandement de payer. Faute d’acheteur en vente amiable, il a conclu une vente à réméré encadrée par notaire via Praxifinance. Sa dette a été soldée, la saisie suspendue, et vingt mois plus tard, il a pu racheter sa maison au prix convenu.

Exemple chiffré de réméré

Pour un bien estimé à 1 000 000 €, un investisseur rachète à 60 %, soit 600 000 €. Après déduction des frais (honoraires, notaire, indemnité d’occupation), le vendeur perçoit environ 430 000 €. Pendant la durée du contrat, il reste occupant et peut racheter son bien à 600 000 €. Ce type d’opération est détaillé dans l’article frais et coûts d’une vente à réméré.

Et si vous êtes fiché Banque de France (FICP) ?

Le fichage FICP bloque souvent les solutions bancaires. Toutefois, il reste possible de sortir du FICP grâce à une vente à réméré. Ce mécanisme ne dépend pas du scoring bancaire et permet de restructurer sa dette avant de retrouver une capacité d’emprunt.

FAQ : tout comprendre sur la saisie immobilière et la vente forcée

Quelle est la différence entre une saisie immobilière et une vente forcée ?

La saisie est la procédure judiciaire permettant au créancier de faire vendre un bien. La vente forcée en est l’issue : le bien est vendu aux enchères publiques pour rembourser la dette.

Combien de temps avant la vente forcée peut-on agir ?

En moyenne, six à neuf mois séparent le commandement de payer de la vente aux enchères. Mais il est recommandé d’intervenir dès la réception du commandement, car plus le temps passe, moins les solutions sont nombreuses.

Peut-on bloquer une saisie en cours ?

Oui, plusieurs voies existent : contestation judiciaire, délai de grâce, négociation avec les créanciers ou opération de refinancement. La vente à réméré reste la seule capable d’arrêter immédiatement la procédure en soldant la dette.

Le fisc peut-il saisir une maison pour dettes fiscales ?

Oui. L’administration fiscale dispose du même droit qu’une banque. Toutefois, une solution de réméré ou un crédit hypothécaire permettent souvent de régler la dette avant la vente.

Que se passe-t-il après une vente forcée ?

Une fois la vente prononcée, le propriétaire perd définitivement son bien. Si le prix de vente ne couvre pas la dette, le créancier peut encore réclamer le solde restant dû. C’est pourquoi il est crucial d’intervenir avant la vente.

Pourquoi la vente à réméré est-elle considérée comme la solution la plus efficace ?

Parce qu’elle stoppe la procédure, rembourse les créanciers et permet de racheter le bien. Elle évite la vente publique et redonne du temps pour rétablir sa situation financière.

Pour approfondir les démarches permettant de stopper une procédure de saisie et découvrir en détail comment la vente à réméré peut préserver la propriété du bien, consultez le dossier principal sur la vente à réméré.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.