Régler une succession

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
12 November 2025

Lorsqu’une personne décède, ses biens, dettes et obligations sont transmis à ses héritiers. Le règlement d’une succession consiste à identifier ces éléments, à les évaluer, puis à les répartir selon la loi ou les volontés du défunt. Cette procédure peut sembler complexe, mais elle obéit à un cadre juridique précis. Avec l’aide d’un notaire, il est possible de la mener à bien sereinement tout en respectant les délais légaux.

Les premières démarches après un décès

Dès le décès, plusieurs formalités doivent être accomplies rapidement. La déclaration de décès doit être effectuée à la mairie du lieu du décès dans les vingt-quatre heures. Ensuite, les proches doivent rechercher un éventuel testament ou contrat d’assurance-vie. Le notaire est alors contacté pour vérifier la présence d’un acte de dernières volontés et pour ouvrir le dossier de succession. Ces premières étapes permettent d’identifier les héritiers et la nature du patrimoine à transmettre.

Le rôle du notaire

Le notaire est le professionnel chargé de centraliser toutes les informations relatives à la succession. Il vérifie les liens de parenté, dresse un inventaire des biens, évalue les dettes et rédige les actes nécessaires. Son intervention est obligatoire dès qu’il existe un bien immobilier ou lorsqu’un testament a été rédigé. Le notaire assure également la liaison avec l’administration fiscale pour le dépôt de la déclaration de succession et le paiement des droits éventuels.

Identifier les héritiers et leurs droits

La première mission du notaire est de déterminer qui hérite et dans quelles proportions. En l’absence de testament, la loi fixe l’ordre des héritiers selon les liens de parenté : enfants, conjoint survivant, parents, frères et sœurs, puis autres membres de la famille. En présence d’un testament, la répartition des biens suit les volontés du défunt, dans la limite de la réserve héréditaire. Celle-ci garantit une part minimale aux enfants, quel que soit le contenu du testament.

L’inventaire et l’évaluation du patrimoine

L’inventaire des biens permet d’établir la valeur globale de la succession. Il comprend les biens immobiliers, les comptes bancaires, les placements, les meubles, les véhicules et les dettes éventuelles. Le notaire peut faire appel à des experts pour estimer les biens de valeur. Cette évaluation est indispensable pour le calcul des droits de succession et pour assurer une répartition équitable entre les héritiers.

Le règlement des dettes du défunt

Avant tout partage, les dettes du défunt doivent être réglées. Elles peuvent concerner des crédits en cours, des impôts impayés ou des factures. Les héritiers disposent de trois options :

  1. Accepter la succession purement et simplement, en héritant des biens et des dettes.
  2. Accepter à concurrence de l’actif net, c’est-à-dire uniquement dans la limite de la valeur des biens reçus.
  3. Renoncer à la succession, notamment si les dettes dépassent les actifs.
    Le choix doit être fait dans un délai de quatre mois à compter du décès.

La déclaration de succession

La déclaration de succession est un document fiscal obligatoire qui récapitule les biens transmis et leur valeur. Elle doit être déposée au service des impôts dans les six mois suivant le décès en France métropolitaine, ou dans l’année si le décès a eu lieu à l’étranger. Le notaire se charge généralement de cette formalité. À cette occasion, les droits de succession sont calculés et doivent être acquittés, sauf demande de délai ou d’échelonnement.

Le paiement des droits de succession

Le paiement intervient lors du dépôt de la déclaration. Les héritiers peuvent régler directement ou autoriser le notaire à le faire à partir des fonds disponibles. Si les liquidités manquent, des solutions existent : vente d’un bien, demande de paiement fractionné ou différé, ou recours à un prêt. L’administration fiscale peut accorder des délais supplémentaires, sous réserve de justifier des difficultés rencontrées.

Le partage de la succession

Une fois les dettes réglées et les droits payés, le partage des biens peut avoir lieu. Les héritiers peuvent s’accorder sur une répartition amiable, en signant un acte de partage établi par le notaire. Si un désaccord persiste, la succession reste en indivision, chaque héritier détenant une part des biens. En cas de blocage durable, un partage judiciaire peut être demandé auprès du tribunal, qui tranchera la répartition.

L’indivision successorale

L’indivision est fréquente lorsque les héritiers ne souhaitent pas ou ne peuvent pas partager immédiatement les biens. Chaque héritier détient une quote-part, sans pouvoir disposer seul des biens. Les décisions importantes nécessitent l’accord de la majorité des indivisaires, voire de tous dans certains cas. L’indivision peut durer plusieurs années, mais elle nécessite une gestion rigoureuse pour éviter les tensions familiales.

Le rôle du conjoint survivant

Le conjoint survivant bénéficie de droits spécifiques. En l’absence d’enfants, il hérite de l’ensemble du patrimoine. S’il y a des descendants, il peut choisir entre l’usufruit de la totalité des biens ou la pleine propriété d’une partie. Le notaire explique ces options et aide à déterminer la plus avantageuse selon la situation. Le conjoint est par ailleurs exonéré de droits de succession, ce qui simplifie son maintien dans le logement familial.

Les délais pour régler une succession

Le délai moyen pour régler une succession varie de six mois à un an, selon la complexité du dossier. Les délais peuvent s’allonger si les biens sont nombreux, situés à l’étranger ou si des désaccords apparaissent entre héritiers. Le respect du délai de six mois pour la déclaration fiscale est primordial pour éviter les pénalités, même si le partage n’est pas encore finalisé.

Les successions bloquées ou litigieuses

Certaines successions se bloquent en raison de conflits entre héritiers, d’erreurs d’évaluation ou de la découverte tardive de biens. Dans ces situations, le notaire peut proposer une médiation. Si aucune solution amiable n’est trouvée, le juge des contentieux de la protection peut ordonner un partage judiciaire. Le recours à un avocat devient alors nécessaire.

Le coût du règlement d’une succession

Les frais de notaire dépendent de la valeur du patrimoine et de la complexité du dossier. Ils comprennent les émoluments, les débours et les taxes. Ces frais sont proportionnels et encadrés par la loi. Dans la plupart des cas, ils représentent entre 1 % et 2 % de la valeur totale de la succession. Le notaire fournit toujours un devis détaillé avant toute opération.

Conclusion

Régler une succession demande rigueur, transparence et accompagnement. Les étapes vont de la déclaration du décès à la répartition des biens, en passant par le paiement des dettes et des droits fiscaux. Le rôle du notaire est essentiel pour garantir la légalité des démarches et prévenir les conflits. Une succession bien préparée et réglée dans les délais permet de préserver l’harmonie familiale et d’éviter les complications administratives.

FAQ – Régler une succession

Quel est le rôle du notaire dans une succession ?
Il centralise les informations, établit les actes, calcule les droits et assure le respect de la loi.

Combien de temps faut-il pour régler une succession ?
En moyenne entre six mois et un an, selon la complexité et la situation des héritiers.

Peut-on refuser une succession ?
Oui, si les dettes sont supérieures aux biens transmis, un héritier peut renoncer à la succession.

Que faire en cas de désaccord entre héritiers ?
Le notaire peut proposer une médiation. Si le blocage persiste, un partage judiciaire peut être demandé.

Quand faut-il payer les droits de succession ?
Au moment du dépôt de la déclaration, soit dans les six mois suivant le décès.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.