Plan d’apurement fiscal : étapes, durée et conditions

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
12 November 2025

Lorsqu’un contribuable ne peut pas régler immédiatement sa dette fiscale, il peut solliciter un plan d’apurement. Ce dispositif permet d’étaler les paiements sur une période définie, évitant ainsi les majorations et les procédures de recouvrement. L’administration fiscale privilégie toujours une solution amiable lorsqu’un contribuable agit de bonne foi. Pour en bénéficier, il faut toutefois respecter certaines conditions et suivre une démarche précise.

Qu’est-ce qu’un plan d’apurement fiscal ?

Le plan d’apurement fiscal est un accord entre le contribuable et l’administration permettant d’échelonner le paiement d’une dette d’impôt. Il s’applique à la plupart des impôts directs : impôt sur le revenu, taxe foncière, taxe d’habitation, TVA ou impôt sur les sociétés pour les professionnels. Le plan est établi en fonction des capacités financières du demandeur et suspend, le plus souvent, les poursuites pendant la période d’application.

À qui s’adresse ce dispositif ?

Le plan d’apurement fiscal est ouvert à tous les contribuables, particuliers ou entreprises, qui rencontrent des difficultés financières temporaires. Il ne concerne pas les personnes de mauvaise foi ou celles qui ont délibérément omis de déclarer leurs revenus. Ce dispositif s’adresse particulièrement à ceux qui souhaitent régulariser leur situation sans risquer la saisie de leurs biens ou la fermeture de leur activité.

Quand faut-il faire la demande ?

La demande doit être déposée dès que la difficulté de paiement est identifiée, idéalement avant la date limite figurant sur l’avis d’imposition. Si la dette est déjà transmise au service de recouvrement, il reste possible d’en faire la demande, mais les marges de manœuvre sont plus réduites. Anticiper est donc essentiel pour éviter les majorations et les relances automatiques.

Les étapes pour obtenir un plan d’apurement

  1. Identifier la dette fiscale : vérifier sur son espace personnel impots.gouv.fr le montant total dû et les impôts concernés.
  2. Contacter le service compétent : le service des impôts des particuliers ou le service des impôts des entreprises, selon le profil.
  3. Déposer une demande écrite : expliquer les raisons des difficultés et proposer un échéancier réaliste.
  4. Fournir les justificatifs nécessaires : bulletins de salaire, relevés bancaires, charges mensuelles, attestations de revenus.
  5. Attendre la réponse de l’administration : un courrier ou un message en ligne précise l’accord, la durée et les conditions du plan.

Les justificatifs à fournir

Un dossier complet doit comporter des preuves concrètes de la situation financière. Parmi les documents les plus souvent demandés figurent :

  • Les derniers avis d’imposition et bulletins de salaire ;
  • Les relevés bancaires récents ;
  • Les justificatifs de charges courantes (loyer, crédits, factures) ;
  • Une attestation de chômage, de maladie ou d’accident le cas échéant.

Ces éléments permettent à l’administration d’évaluer la capacité réelle de remboursement et de fixer un calendrier adapté.

Les conditions d’acceptation du plan

Le plan d’apurement repose sur la bonne foi du contribuable et sa volonté de régulariser. L’administration vérifie la cohérence entre les revenus, les charges et le montant de la dette. Le demandeur doit prouver qu’il ne peut pas payer en une seule fois, mais qu’il reste capable de respecter un échéancier. En général, la première mensualité doit être réglée dès la mise en place du plan pour confirmer l’engagement.

La durée d’un plan d’apurement fiscal

La durée varie selon la nature de la dette et la situation financière du demandeur. Pour un particulier, le plan peut s’étendre de trois mois à deux ans, voire davantage dans les cas exceptionnels. Pour une entreprise, la durée est souvent plus courte afin de maintenir la continuité de l’activité. Pendant toute la période, il est essentiel de respecter les échéances fixées. Tout retard ou non-paiement peut entraîner la résiliation immédiate du plan.

Les avantages du plan d’apurement

Le principal avantage est d’éviter les poursuites du Trésor public, comme la saisie sur salaire ou sur compte. Le plan suspend également les majorations et intérêts de retard, tant que les échéances sont honorées. Il offre une solution souple et adaptée, permettant au contribuable de retrouver une stabilité financière tout en restant en règle avec le fisc.

Les limites du dispositif

Le plan d’apurement ne constitue pas un effacement de dette, mais un simple étalement. Il exige donc un engagement strict à respecter les paiements. De plus, l’administration peut refuser un plan si elle estime que la situation financière du demandeur ne justifie pas de tels délais. En cas de récidive ou de non-respect des échéances, la dette devient immédiatement exigible dans sa totalité.

Le rôle du comptable public

Le comptable public, rattaché à la trésorerie ou au service de recouvrement, est l’interlocuteur principal du contribuable. Il dispose du pouvoir d’accorder ou de refuser un plan selon les informations fournies. Dans certains cas, il peut ajuster le calendrier ou accorder un report temporaire. Un dialogue direct avec ce professionnel facilite la compréhension du dossier et accélère le traitement.

Peut-on cumuler un plan d’apurement avec une remise gracieuse ?

Oui, les deux dispositifs peuvent être combinés. Par exemple, le contribuable peut demander une remise sur les pénalités tout en obtenant un étalement du paiement du principal. Cette combinaison permet d’alléger le montant global tout en facilitant la régularisation. Chaque demande doit être clairement distinguée dans le courrier adressé à l’administration.

Que faire en cas de refus du plan ?

En cas de refus, il est possible de présenter une nouvelle demande en apportant des éléments complémentaires : baisse de revenus, charges imprévues ou changement de situation. Le contribuable peut également déposer un recours auprès du directeur départemental des finances publiques. Si la situation devient trop critique, la procédure de surendettement de la Banque de France peut être envisagée pour suspendre les poursuites.

Conclusion

Le plan d’apurement fiscal est une solution efficace pour étaler une dette d’impôt sans subir de sanctions. Il repose sur la transparence, la bonne foi et la volonté de régulariser. En respectant les étapes, en fournissant les justificatifs nécessaires et en maintenant le dialogue avec les services fiscaux, tout contribuable peut éviter les poursuites et retrouver une stabilité financière. Ce dispositif incarne une approche équilibrée entre la rigueur fiscale et la prise en compte des difficultés réelles des citoyens.

FAQ – Plan d’apurement fiscal

Combien de temps faut-il pour obtenir un plan d’apurement ?
Le délai de traitement varie selon la complexité du dossier, généralement entre deux semaines et un mois.

Le plan d’apurement suspend-il les majorations ?
Oui, tant que les échéances sont respectées, les pénalités sont gelées.

Peut-on modifier un plan d’apurement en cours ?
Oui, en cas de changement de situation, il est possible de demander un ajustement du calendrier.

Un refus de plan d’apurement peut-il être contesté ?
Oui, un recours hiérarchique peut être adressé au directeur départemental des finances publiques.

Le plan d’apurement efface-t-il la dette fiscale ?
Non, il ne fait qu’étaler les paiements sur une durée déterminée sans supprimer la dette.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.