Juge de l’exécution et audience d’orientation : comment s’en sortir ?

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
14 October 2025

Lorsque la situation financière d’un emprunteur se dégrade au point que la banque engage une procédure de saisie immobilière, le dossier arrive tôt ou tard devant le juge de l’exécution. C’est à ce moment précis que tout se joue : lors de l’audience d’orientation, le juge décide soit de suspendre la procédure, soit d’ordonner la vente forcée du bien. Comprendre le rôle de cette audience est essentiel pour agir à temps et préserver son patrimoine. Une solution légale et efficace, la vente à réméré, permet souvent de solder la dette avant l’audience et d’éviter la vente judiciaire.

Le rôle du juge de l’exécution

Le juge de l’exécution (JEX) est un magistrat spécialisé chargé de trancher les litiges liés à l’exécution forcée des décisions de justice. Dans le cadre d’une saisie immobilière, il intervient pour vérifier la validité de la procédure et statuer sur le sort du bien saisi. Il s’assure que la banque a respecté les formalités, que les délais légaux ont été observés et que le débiteur a bien été informé de ses droits. Son rôle n’est pas de juger la dette elle-même, mais d’organiser son recouvrement selon la loi.

L’audience d’orientation : une étape clé avant la vente

L’audience d’orientation marque le cœur de la procédure de saisie. Elle a lieu après la délivrance du commandement de payer valant saisie et la publication de ce commandement au service de publicité foncière. Le juge entend les arguments de la banque et ceux de l’emprunteur. À l’issue de cette audience, trois scénarios sont possibles : la vente amiable du bien si elle est jugée réaliste, la suspension de la procédure si le débiteur prouve qu’il peut régulariser, ou la vente forcée du bien en cas d’impossibilité de paiement. C’est souvent à ce stade que tout se joue.

Pourquoi tant de propriétaires perdent leur bien à cette étape

Faute d’alternative bancaire, de nombreux emprunteurs arrivent à l’audience sans plan de financement crédible. Une fois fiché au FICP après une déchéance du terme, ils ne peuvent plus obtenir de prêt classique. Le juge, confronté à une dette impayée sans solution de remboursement, ordonne alors la vente forcée. Le bien est mis aux enchères à un prix souvent inférieur de 30 à 40 % à sa valeur réelle. L’emprunteur perd à la fois son logement et une part importante de son patrimoine. Pourtant, jusqu’à la veille de l’audience, il est encore possible d’agir.

La vente à réméré : une alternative concrète avant l’audience

La vente à réméré permet à un propriétaire en procédure de saisie de vendre temporairement son bien à un investisseur tout en conservant un droit de rachat prioritaire. Les fonds débloqués servent à rembourser la dette et à stopper la procédure judiciaire. Cette solution, encadrée par les articles 1659 à 1673 du Code civil, suspend immédiatement les poursuites une fois le créancier désintéressé. Le vendeur reste dans le logement et dispose d’un délai de 12 à 24 mois pour le racheter au prix fixé dans l’acte. En d’autres termes, le réméré transforme une situation de saisie imminente en simple phase de restructuration financière.

Comment le réméré bloque la saisie avant la décision du juge

Dès que le notaire en charge de la vente à réméré rembourse la banque, celle-ci est tenue de retirer la procédure de saisie. Le dossier est alors clos et le juge n’a plus matière à statuer sur la vente forcée. L’audience d’orientation devient sans objet. L’emprunteur sauve son bien et retrouve la maîtrise de son avenir. C’est pour cette raison que de plus en plus d’avocats spécialisés recommandent cette solution avant le passage devant le juge. Pour comprendre son fonctionnement, voir Vente à réméré : la solution après une déchéance du terme.

La préparation de l’audience d’orientation

Avant l’audience, l’avocat du débiteur peut demander un délai de grâce prévu à l’article 1343-5 du Code civil. Ce délai peut suspendre la procédure jusqu’à deux ans si le juge estime que la situation du débiteur peut être régularisée. Toutefois, il ne sera accordé que si le juge constate des perspectives réelles de remboursement. Or, un projet de vente à réméré présenté avec offre d’investissement validée par un notaire constitue un argument solide. Il démontre la capacité du débiteur à désintéresser le créancier à très court terme et peut conduire à la suspension de la vente forcée.

Ce qu’il se passe après la décision du juge

Si le juge ordonne la vente amiable, le propriétaire dispose de quatre mois pour vendre son bien par lui-même. Passé ce délai, la banque peut demander la vente forcée. Si la vente judiciaire est prononcée, le bien est mis aux enchères publiques au tribunal judiciaire. L’emprunteur perd définitivement la propriété et les éventuelles dettes résiduelles demeurent, puisque le produit de la vente ne couvre pas toujours l’intégralité du capital dû. C’est pour éviter ce désastre patrimonial qu’il faut agir avant l’audience ou immédiatement après, en lançant une vente à réméré.

Saisie immobilière : les étapes à connaître

La procédure se déroule en trois phases : le commandement de payer, l’audience d’orientation et la vente du bien. Dès la première étape, l’emprunteur doit réagir. Plus on agit tôt, plus les options sont nombreuses. À l’inverse, attendre l’audience sans solution mène presque systématiquement à la perte du bien. Le réméré permet d’intervenir à tout moment avant la vente judiciaire, même lorsque l’audience est déjà programmée.

À retenir

Le juge de l’exécution ne condamne pas par principe : il applique la loi. Ce qui change tout, c’est la capacité du débiteur à présenter une solution crédible. La vente à réméré est aujourd’hui le levier le plus efficace pour stopper une saisie, rembourser la dette et préserver son patrimoine. Tant que la vente n’a pas été ordonnée, il est encore possible d’agir. Le temps, dans ces situations, vaut littéralement de l’or.

FAQ – Juge de l’exécution et audience d’orientation

Qu’est-ce que le juge de l’exécution ?

C’est le magistrat chargé de superviser les saisies et d’autoriser ou non la vente du bien.

Quand intervient l’audience d’orientation ?

En moyenne trois à six mois après le commandement de payer.

Peut-on encore éviter la vente forcée à ce stade ?

Oui, en remboursant la dette avant la décision, notamment grâce à la vente à réméré.

Que faire si le juge refuse la suspension ?

Lancer immédiatement une procédure de réméré pour solder la créance avant la mise aux enchères.

La vente à réméré est-elle légale ?

Oui, elle est prévue par le Code civil et encadrée par un notaire.

Puis-je rester dans mon bien pendant la procédure ?

Oui, vous en conservez la jouissance durant toute la période du réméré.

Que devient le fichage FICP ?

Il est levé automatiquement une fois la dette soldée grâce aux fonds issus du réméré.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.