L’hypothèque conventionnelle est au cœur du mécanisme du prêt viager hypothécaire. Ce type de crédit, réservé aux propriétaires, repose sur la mise en garantie d’un bien immobilier tout en laissant à l’emprunteur la pleine jouissance du logement. En pratique, l’hypothèque conventionnelle confère au prêteur une sécurité juridique, tandis que l’emprunteur bénéficie d’un financement souple, sans obligation de remboursement de son vivant.
Qu’est-ce que le prêt viager hypothécaire
Le prêt viager hypothécaire est un dispositif de crédit encadré par le Code de la consommation (articles L315-1 à L315-14). Il permet à un propriétaire d’obtenir des liquidités en mettant en hypothèque un bien immobilier, sans le vendre ni quitter le logement.
Le principe repose sur la constitution d’une hypothèque conventionnelle, consentie volontairement par l’emprunteur. En échange, le prêteur verse un capital ou une rente viagère, remboursable uniquement au décès de l’emprunteur ou lors de la cession du bien.
Ce type de financement s’adresse principalement :
- aux particuliers âgés de plus de 60 ans ;
- aux entrepreneurs retraités souhaitant dégager des fonds pour compléter leurs revenus ou soutenir une activité familiale ;
- aux investisseurs immobiliers souhaitant valoriser un patrimoine sans le liquider.
Le rôle de l’hypothèque conventionnelle
L’hypothèque conventionnelle constitue la garantie juridique qui sécurise le prêt viager hypothécaire. Elle est établie par un acte notarié, signé par les deux parties et publiée au service de publicité foncière.
Ce mécanisme confère au créancier un droit réel sur le bien : il peut, en cas de non-remboursement, obtenir la vente du bien afin de récupérer le capital et les intérêts dus.
L’emprunteur reste cependant pleinement propriétaire de son logement : il peut l’occuper, le louer ou le transmettre, sous réserve du remboursement du prêt.
Fonctionnement du prêt viager hypothécaire avec hypothèque conventionnelle
- Évaluation du bien immobilier : le montant du prêt dépend de la valeur du bien hypothéqué et de l’âge de l’emprunteur.
- Acte notarié : le notaire rédige l’acte d’hypothèque conventionnelle, garantissant la transparence et la légalité de l’opération.
- Versement du capital : le prêteur (souvent une banque spécialisée) verse une somme unique ou des paiements périodiques.
- Absence de remboursement immédiat : aucun remboursement n’est exigé tant que l’emprunteur est en vie.
- Règlement différé : le prêt est remboursé lors du décès de l’emprunteur, généralement par la vente du bien.
Les avantages de cette combinaison juridique
- Accès à des liquidités sans vendre le bien : idéal pour les propriétaires disposant d’un patrimoine mais de faibles revenus.
- Aucune mensualité à rembourser : la dette est reportée à la succession.
- Protection de l’emprunteur : la dette ne peut jamais excéder la valeur du bien au moment du remboursement.
- Sécurité pour le prêteur : grâce à l’hypothèque conventionnelle, le financement est garanti par un actif tangible.
- Encadrement notarial : l’acte est établi par un notaire, assurant la conformité au droit civil.

Le rôle du notaire dans l’hypothèque conventionnelle
Le notaire joue un rôle essentiel dans la mise en place du prêt viager hypothécaire. Il :
- vérifie la capacité juridique et la situation du bien ;
- établit et enregistre l’acte d’hypothèque conventionnelle ;
- publie l’inscription au service de publicité foncière ;
- informe l’emprunteur des conséquences patrimoniales de l’opération.
Sa présence garantit la transparence et la sécurité juridique du montage financier.
Risques et précautions à prendre
Même si le prêt viager hypothécaire est attractif, il comporte certaines limites :
- Frais de notaire et d’inscription : environ 2 à 3 % du montant du prêt ;
- Montant limité : le capital accordé représente souvent entre 15 % et 60 % de la valeur du bien ;
- Réduction de la succession : le bien sert à rembourser la dette après le décès, diminuant l’héritage transmis.
Une simulation et un accompagnement juridique sont donc essentiels avant toute signature.
Ainsi, le prêt viager hypothécaire se distingue par sa souplesse et son absence de remboursement immédiat, tout en reposant sur le même socle juridique : l’hypothèque conventionnelle.
Conclusion
L’hypothèque conventionnelle prêt viager hypothécaire illustre la rencontre entre le droit civil et le financement patrimonial. Grâce à cette garantie, les propriétaires peuvent mobiliser la valeur de leur bien sans s’en défaire, tout en offrant au prêteur une sécurité juridique solide. Encadrée par un notaire, cette solution constitue une alternative efficace pour transformer un actif immobilier en ressource financière durable.
FAQ sur l’hypothèque conventionnelle et le prêt viager hypothécaire
Qu’est-ce qu’une hypothèque conventionnelle ?
C’est une garantie consentie par un propriétaire à un créancier, formalisée par un acte notarié, permettant de garantir un prêt.
Comment fonctionne le prêt viager hypothécaire ?
Le propriétaire reçoit une somme d’argent garantie par son bien, sans remboursement de son vivant. La dette est remboursée au décès ou à la vente.
Le notaire est-il obligatoire ?
Oui, l’intervention d’un notaire est exigée pour établir et enregistrer l’hypothèque conventionnelle.
Qui peut souscrire un prêt viager hypothécaire ?
Toute personne physique propriétaire d’un bien immobilier en France, généralement âgée de plus de 60 ans.
Peut-on cumuler un prêt viager hypothécaire avec un autre crédit ?
C’est possible, sous réserve que le bien ne soit pas déjà grevé d’une autre hypothèque prioritaire.


