Frais d’hypothèque judiciaire : définition, calcul et procédure

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
14 November 2025

L’hypothèque judiciaire est une garantie permettant à un créancier, muni d’une décision de justice, d’assurer le recouvrement de sa créance sur un bien immobilier appartenant à son débiteur. Mais cette sûreté n’est pas gratuite : elle engendre des frais spécifiques liés à l’inscription, à la publicité foncière, et éventuellement à la mainlevée. Comprendre les frais d’hypothèque judiciaire est essentiel, tant pour les créanciers que pour les débiteurs, afin d’anticiper les coûts et d’éviter des erreurs de procédure.

Qu’est-ce qu’une hypothèque judiciaire ?

L’hypothèque judiciaire découle d’un jugement, d’une ordonnance ou d’un titre exécutoire qui reconnaît une dette.
Elle permet au créancier de garantir le paiement de sa créance en se constituant un droit sur un bien immobilier du débiteur.

Deux formes existent :

  • L’hypothèque judiciaire provisoire : prise avant que le jugement soit définitif, pour sécuriser la créance en attente de décision ;
  • L’hypothèque judiciaire définitive : enregistrée après un jugement définitif condamnant le débiteur.

Dans les deux cas, l’inscription est effectuée au service de la publicité foncière (SPF) et génère des frais incompressibles.

Les différents frais liés à l’hypothèque judiciaire

Les frais se décomposent en plusieurs catégories. Ils dépendent du montant de la créance garantie, de la valeur du bien et du type d’inscription.

Les frais de formalités au service de la publicité foncière

L’inscription d’une hypothèque judiciaire nécessite une formalisation administrative.
Le SPF perçoit :

  • un émolument fixe pour l’enregistrement de l’acte ;
  • un droit de publicité foncière proportionnel à la valeur garantie ;
  • des taxes additionnelles versées au Trésor public.

Montant moyen : entre 150 € et 250 € pour une inscription simple.

Les honoraires du notaire

L’inscription doit se faire par acte authentique rédigé par un notaire.
Ses honoraires comprennent :

  • la rédaction du bordereau hypothécaire ;
  • la vérification des pièces justificatives (jugement, titre exécutoire, propriété du bien) ;
  • la transmission au SPF.

Les honoraires sont réglementés et varient selon le montant de la dette. En moyenne, comptez 0,3 % à 0,5 % du montant garanti.

Les frais d’inscription complémentaire

Si le créancier souhaite inscrire l’hypothèque sur plusieurs biens du débiteur, il doit payer autant d’inscriptions que de biens concernés.
Chaque formalité engendre donc des frais supplémentaires.

Les frais de mainlevée

Lorsque la dette est remboursée, il faut procéder à la radiation (ou mainlevée) de l’hypothèque judiciaire.
Cette démarche implique :

  • la rédaction d’un acte de mainlevée par le notaire ;
  • le dépôt de cet acte au service de la publicité foncière.

Coût moyen d’une mainlevée : entre 250 € et 600 €, selon la complexité du dossier.

Qui paie les frais d’hypothèque judiciaire ?

En principe : le créancier

C’est le créancier qui demande l’inscription et avance les frais.
Toutefois, ces frais sont généralement intégrés dans la créance totale et peuvent être réclamés au débiteur par voie de recouvrement ultérieure.

En cas de mainlevée

La mainlevée intervient souvent à la demande du débiteur, une fois le prêt ou la dette réglé.
Les frais peuvent alors être partagés selon l’accord entre les parties ou supportés par le débiteur, notamment lorsque la mainlevée conditionne une vente ou un refinancement.

Les enjeux juridiques et fiscaux

L’inscription d’une hypothèque judiciaire n’est pas une simple formalité : elle a valeur de publicité légale et fixe le rang des créanciers.
Celui qui inscrit en premier bénéficie d’un droit prioritaire sur le produit de la vente du bien.

Sur le plan fiscal, les frais d’hypothèque peuvent, dans certains cas, être déductibles des revenus fonciers si le bien sert à une activité locative (selon les règles applicables).

Comment réduire les frais d’hypothèque judiciaire ?

  • Anticiper les coûts dès la procédure judiciaire pour les inclure dans la demande de condamnation ;
  • Négocier la mainlevée lors du remboursement pour éviter des honoraires supplémentaires ;
  • Regrouper les créances sur un seul bien afin de limiter le nombre d’inscriptions ;
  • Consulter le notaire pour vérifier si certaines taxes peuvent être minorées selon la situation.

Conclusion

Les frais d’hypothèque judiciaire sont incontournables dès qu’un créancier choisit de sécuriser sa créance sur un bien immobilier.
Bien qu’ils représentent un coût non négligeable, ils assurent une protection juridique forte en cas d’insolvabilité du débiteur.
Une évaluation précise avec le notaire reste la meilleure approche pour maîtriser le coût total et éviter des surprises lors de la radiation.

FAQ – Frais d’hypothèque judiciaire

Quels sont les principaux frais d’une hypothèque judiciaire ?
Les frais de publicité foncière, les honoraires du notaire, les droits fixes et les coûts de mainlevée.

Qui paie les frais d’hypothèque judiciaire ?
Le créancier avance les frais, mais ils peuvent être récupérés sur le débiteur condamné.

Combien coûte une hypothèque judiciaire ?
En moyenne entre 500 € et 800 € selon la valeur du bien et le montant garanti.

Faut-il passer par un notaire ?
Oui, la loi impose un acte authentique pour toute inscription hypothécaire.

Les frais sont-ils déductibles fiscalement ?
Dans certains cas, notamment si le bien est affecté à une activité professionnelle ou locative.

Combien coûte la mainlevée d’une hypothèque judiciaire ?
Entre 250 € et 600 €, selon la complexité du dossier.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.