Divorce & patrimoine : financer pension, prestation compensatoire et soulte sans vendre

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
05 September 2025

Un divorce, une séparation de PACS ou une rupture de concubinage entraînent souvent des conséquences financières lourdes. Trois postes principaux reviennent systématiquement : la pension alimentaire, la prestation compensatoire et la soulte lors du partage des biens. Ces frais ne sont jamais forfaitaires : ils dépendent de critères légaux (ressources, besoins, durée du mariage, patrimoine), d’un accord amiable ou d’une décision judiciaire.

Le saviez-vous ?

• La prestation compensatoire cherche une équité post-rupture. • La pension alimentaire peut être révisée si les ressources/besoins évoluent.

Les principaux frais liés au divorce

1. Pension alimentaire

Somme versée pour contribuer à l’entretien et à l’éducation des enfants.

2. Prestation compensatoire

Destinée à compenser la disparité de niveau de vie entre les ex-époux.

  • Versée en capital (le plus souvent) ou en rente.
  • Son traitement fiscal varie selon les modalités (réduction d’impôt si capital versé sous 12 mois).

3. Soulte

Somme permettant à un époux de racheter la part de l’autre sur un bien indivis (résidence principale, secondaire).

À savoir

Le coût du divorce dépend des honoraires d’avocats, des frais de notaire et de procédure ; Service-Public rappelle que les honoraires sont librement fixés.

Quelles solutions pour payer sans vendre dans l’urgence ?

1. Utiliser un crédit hypothécaire

Le crédit hypothécaire est un prêt garanti par une hypothèque sur un bien immobilier. Contrairement à une vente, l’hypothèque ne dépossède pas le propriétaire : elle constitue une garantie pour l’établissement prêteur.

Cas d’usage :

  • Financer une prestation compensatoire en capital.
  • Racheter une soulte pour conserver le logement familial.
  • Honorer une pension le temps de réorganiser ses finances.

Deux modalités principales :

  • Crédit hypothécaire amortissable : mensualités avec capital + intérêts, sur 10 à 25 ans (exemple complet).
  • Crédit hypothécaire in fine : remboursement uniquement des intérêts pendant 5 à 10 ans, capital soldé en une fois à l’échéance.

2. Vendre sans quitter le bien

  • Vente en nue-propriété : le propriétaire conserve l’usufruit (occupation ou revenus locatifs).
  • Prêt viager hypothécaire : réservé aux seniors, remboursement du capital au décès.

3. Anticiper avec des solutions patrimoniales

Avant toute décision, il est essentiel de :

  • Simuler le coût total (intérêts, frais, fiscalité).
  • Évaluer l’impact successoral et fiscal (ex. prestation compensatoire imposable/déductible).
  • Sécuriser l’opération par acte notarié (soulte, hypothèque, prestation).
Prestation compensatoire en capital
120 000 €
Définition/fiscalité : impots.gouv.fr (30/03/2016) ; justice.fr (18/07/2023). Montant décidé par le juge.
Soulte logement familial
200 000 € (usufruit)
Mécanisme décrit par notaires (fiche 24/11/2022). Montant dépend de la valeur nette et du régime
Frais juridiques et notariés
(selon dossier)
Service-Public précise que les honoraires d’avocats sont libres (fiche divorce).
Besoin total à financer
320 000 €
Somme à couvrir sans vendre les actifs “émotionnels”.

Exemple concret : prestation compensatoire et rachat de soulte à Paris

  • Contexte : mariage de 18 ans, forte disparité de revenus entre les époux.
  • Décision judiciaire : attribution du logement familial à un époux + prestation compensatoire en capital.
  • Conséquence : versement d’un capital + paiement d’une soulte.

Montage de financement avec crédit hypothécaire :

  • Bien garanti : appartement locatif à Paris estimé à 500 000 €.
  • Quotité financée : 60 %, soit 300 000 €.
  • Frais liés au crédit : environ 8,5 % du montant emprunté (banque, notaire, intermédiaire, expertise).
  • Modalité : amortissable 20 ans ou in fine 10 ans.

Ce montage permet de solder la prestation compensatoire et la soulte tout en conservant l’intégralité du patrimoine immobilier.

Parole d’expert

« Pour préserver le patrimoine familial, nous arbitrons entre amortissable (sécurité, visibilité) et in fine (souplesse de trésorerie, mais capital à solder). L’important est de modéliser cash-flow et plan de remboursement réaliste. » Boris Intini, DG PraxiFinance.

Scénario
Montant
Durée
type
Amortissable
320 000 €
15ans
Fixe
In Fine
320 000 €
7ans
Interets suels

FAQ – Divorce et frais financiers

Qu’est-ce qui distingue pension alimentaire et prestation compensatoire ?

  • La pension concerne l’entretien des enfants.
  • La prestation compensatoire vise à rééquilibrer le niveau de vie entre époux.

La prestation compensatoire est-elle déductible des impôts ?

Oui, si elle est versée en capital sous 12 mois (réduction d’impôt possible). Pour les rentes, elle est imposable chez le bénéficiaire et déductible chez le débiteur.

Qu’est-ce qu’une soulte et comment l’évaluer ?

La soulte correspond à la somme versée pour racheter la part de l’autre sur un bien indivis.

Un crédit hypothécaire m’oblige-t-il à vendre mon bien ?

Non. L’hypothèque est une garantie, pas une vente. Tant que le prêt est honoré, le propriétaire conserve son bien.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.