Lors d’un décès, les héritiers doivent s’acquitter des droits de succession dus à l’administration fiscale. Ces droits sont calculés sur la part reçue par chacun, selon le lien de parenté et la valeur du patrimoine transmis. Cependant, le paiement de cet impôt n’est pas immédiat. La loi fixe des délais précis pour le règlement, avec des possibilités de report ou de paiement fractionné. Comprendre ces délais permet d’éviter les pénalités et d’organiser le règlement dans les meilleures conditions.
Quand débute le délai de paiement ?
Le délai pour payer les droits de succession commence à courir à partir du décès. C’est à ce moment que s’ouvre la succession et que les héritiers deviennent redevables des droits correspondants. Toutefois, le paiement ne peut intervenir qu’après le dépôt de la déclaration de succession, qui sert de base au calcul de l’impôt. Cette déclaration doit être déposée dans les six mois suivant le décès si celui-ci a eu lieu en France métropolitaine.
Le délai légal de six mois
En principe, les héritiers disposent d’un délai de six mois pour payer les droits de succession à compter du décès. Ce délai est porté à un an si le décès s’est produit hors de France métropolitaine. Le paiement doit être effectué au moment du dépôt de la déclaration de succession, auprès du service des impôts compétent. En cas de retard, des intérêts de 0,20 % par mois sont appliqués, auxquels peuvent s’ajouter des pénalités en cas d’absence de dépôt.
Les modalités de paiement
Les droits de succession peuvent être réglés par virement, chèque, ou via le notaire chargé du règlement de la succession. Ce dernier se charge de centraliser les fonds et de les transmettre à l’administration. Si la succession comporte des liquidités suffisantes (comptes bancaires, assurance-vie, placements), le paiement peut être effectué directement à partir de ces sommes. En revanche, lorsque le patrimoine est essentiellement composé de biens immobiliers ou d’actifs non liquides, les héritiers peuvent rencontrer des difficultés pour régler dans les délais.
Le paiement fractionné
La loi permet aux héritiers de demander à payer les droits de succession de manière échelonnée. Ce dispositif, appelé paiement fractionné, autorise le règlement en plusieurs versements répartis sur un délai maximum d’un an. Dans certains cas, ce délai peut être porté à trois ans, notamment lorsque la succession comporte des biens non immédiatement réalisables. Des intérêts de retard sont alors calculés sur les sommes restant dues, selon un taux fixé chaque année par décret.
Le paiement différé
Lorsqu’une succession comprend des biens indivis ou lorsqu’un héritier recueille l’usufruit d’un bien, il est possible de demander un paiement différé. Cette option permet de reporter le règlement des droits jusqu’à la vente du bien ou la fin de l’usufruit. Elle concerne principalement les successions immobilières complexes ou familiales. Pendant la période de report, les intérêts continuent de courir, mais l’administration peut accepter des garanties (hypothèque, nantissement) pour sécuriser le paiement futur.
Les conditions pour bénéficier d’un délai supplémentaire
Pour obtenir un paiement fractionné ou différé, il faut adresser une demande motivée au service des impôts, accompagnée de justificatifs prouvant l’impossibilité de régler immédiatement. L’administration examine la situation financière des héritiers, la composition du patrimoine et les perspectives de liquidation des biens. Si la demande est acceptée, un échéancier est établi et doit être respecté strictement. En cas de non-paiement d’une échéance, le solde devient immédiatement exigible.
Le rôle du notaire dans le paiement des droits
Le notaire joue un rôle central dans le respect des délais. Il calcule les droits dus, rédige la déclaration de succession et s’assure de leur paiement dans le délai légal. Si les liquidités disponibles sont insuffisantes, il conseille les héritiers sur les solutions possibles : demande de report, prêt bancaire ou vente partielle d’actifs. Son accompagnement évite les oublis et les erreurs susceptibles d’entraîner des pénalités.
Les conséquences d’un retard de paiement
Un retard dans le paiement des droits de succession entraîne automatiquement des intérêts de retard à hauteur de 0,20 % par mois. Au-delà de six mois, des pénalités supplémentaires peuvent être appliquées, notamment en cas de mauvaise foi ou d’absence de dépôt de déclaration. Ces majorations peuvent atteindre 10 %, voire 40 % en cas de dissimulation ou de fraude. Il est donc préférable de prévenir l’administration dès qu’un retard est prévisible.
Peut-on contester les intérêts de retard ?
Les intérêts de retard sont automatiques, mais il est possible d’en demander la remise en cas de circonstances exceptionnelles : décès multiple dans une même famille, blocage de succession, litige entre héritiers ou retard de déblocage de fonds bancaires. Cette demande de remise doit être adressée au comptable public et justifiée par des documents probants. L’administration apprécie au cas par cas selon la bonne foi du demandeur.
Les solutions en cas de difficulté de paiement
Si la succession ne dispose pas de liquidités suffisantes, plusieurs solutions existent :
- Demander un paiement fractionné ou différé ;
- Solliciter un prêt bancaire garanti sur le patrimoine successoral ;
- Mettre en vente une partie des biens reçus pour dégager des fonds ;
- Demander une remise gracieuse des pénalités ou intérêts de retard.
Chaque option doit être étudiée avec le notaire afin d’éviter une aggravation de la dette fiscale.
Cas particuliers des successions complexes
Certaines successions comportent des biens situés à l’étranger ou des héritiers résidant hors de France. Dans ces cas, les délais peuvent être adaptés. Lorsque la liquidation prend plus de temps en raison de démarches administratives internationales, un délai supplémentaire peut être accordé sur demande motivée. L’administration tient compte de la complexité du dossier et de la bonne foi des héritiers.
Comment éviter les pénalités de succession ?
Le meilleur moyen d’éviter les pénalités est d’anticiper. Il est conseillé de prendre contact avec un notaire dès le décès, même si tous les éléments du patrimoine ne sont pas encore connus. Le notaire peut déposer une déclaration partielle dans les délais, ce qui suspend le calcul des intérêts de retard. Ensuite, un complément de déclaration pourra être déposé une fois tous les biens identifiés. Cette démarche permet de rester en conformité avec la loi tout en gagnant du temps pour organiser le financement.
Conclusion
Le délai pour payer les droits de succession est en principe de six mois à compter du décès, mais des solutions existent pour les successions complexes ou les héritiers en difficulté. Le paiement fractionné ou différé, la remise gracieuse ou l’accompagnement du notaire permettent de régulariser la situation sans subir de pénalités lourdes. L’anticipation et le dialogue avec l’administration restent les meilleurs moyens d’éviter les complications fiscales lors d’un règlement de succession.
FAQ – Délai pour payer les droits de succession
Quel est le délai légal pour payer les droits de succession ?
Six mois à compter du décès, ou un an si le décès a eu lieu hors de France métropolitaine.
Peut-on demander un délai supplémentaire ?
Oui, un paiement fractionné ou différé peut être accordé sous conditions.
Quels sont les intérêts de retard en cas de paiement tardif ?
0,20 % par mois, auxquels peuvent s’ajouter des pénalités en cas d’absence de déclaration.
Faut-il payer les droits avant de vendre un bien hérité ?
En principe, oui, mais un report peut être demandé si la vente est nécessaire pour régler l’impôt.
Qui est responsable du paiement des droits de succession ?
Chaque héritier paie les droits correspondant à sa part, calculée selon le lien de parenté et la valeur du patrimoine reçu.


