Comment faire une donation d’argent

Boris Intini
Directeur général de PraxiFinance
Mis à jour le
12 November 2025

Faire une donation d’argent est un moyen simple et légal d’aider un proche, souvent un enfant ou un petit-enfant, tout en anticipant la transmission de son patrimoine. Cette démarche, encadrée par la loi, offre des avantages fiscaux importants si elle est correctement déclarée. Comprendre les conditions, les montants exonérés et les formalités permet d’éviter tout risque de contestation et de maximiser les bénéfices de la donation.

Qu’est-ce qu’une donation d’argent ?

Une donation d’argent consiste à transférer une somme à un proche, de son vivant, sans contrepartie. Elle peut être faite sous la forme d’un virement bancaire, d’un chèque ou d’un don en espèces. Contrairement au prêt familial, la donation est définitive : le bénéficiaire n’a pas à rembourser la somme reçue. Elle peut être réalisée entre parents et enfants, grands-parents et petits-enfants, ou même entre proches sans lien direct, sous certaines conditions.

Les différents types de donation d’argent

Il existe deux grands types de donation d’argent : la donation classique et le don familial de sommes d’argent. La première relève du droit commun, tandis que la seconde bénéficie d’un régime fiscal spécifique et d’une exonération sous conditions. Le choix entre ces formules dépend de la situation du donateur et du bénéficiaire, du lien de parenté et du montant transmis.

La donation d’argent classique

La donation classique s’applique à toute somme d’argent donnée de manière volontaire. Elle est soumise aux droits de donation, mais chaque bénéficiaire profite d’un abattement fiscal qui réduit ou annule l’imposition. En 2025, l’abattement est de 100 000 euros entre parent et enfant, de 31 865 euros entre grands-parents et petits-enfants, et de 15 932 euros entre frères et sœurs. Ces abattements se renouvellent tous les quinze ans, permettant de donner plusieurs fois sans impôt.

Le don familial de sommes d’argent

Le don familial de sommes d’argent est un dispositif simplifié et exonéré d’impôt, dans la limite de 31 865 euros par bénéficiaire. Il peut être cumulé avec les abattements classiques. Pour en bénéficier, certaines conditions doivent être respectées :

  • Le donateur doit avoir moins de 80 ans au jour de la donation.
  • Le bénéficiaire doit être majeur (ou émancipé).
  • Le don doit être effectué en argent uniquement (virement, chèque, espèces).

Ce type de don est particulièrement adapté pour aider un enfant à s’installer, financer des études ou constituer un apport immobilier.

Les conditions fiscales à respecter

Les donations doivent être déclarées à l’administration fiscale pour bénéficier des abattements. Cette déclaration permet d’éviter toute requalification ultérieure ou contestation lors du règlement de la succession. L’absence de déclaration peut entraîner des pénalités ou la perte des avantages fiscaux.

Comment déclarer une donation d’argent ?

La déclaration s’effectue via le formulaire n°2735, disponible sur le site des impôts. Ce document précise :

  • L’identité du donateur et du bénéficiaire ;
  • Le montant de la somme donnée ;
  • Le mode de transfert (virement, chèque, espèces) ;
  • La date de la donation.
    Le formulaire doit être transmis au centre des finances publiques du domicile du bénéficiaire, accompagné des justificatifs de transfert. Il est conseillé de conserver une copie pour toute vérification ultérieure.

Le rôle du notaire

Le recours à un notaire n’est pas obligatoire pour une donation d’argent, mais il est recommandé pour les montants importants ou lorsque la donation s’inscrit dans une stratégie patrimoniale. Le notaire s’assure que les conditions fiscales sont respectées et que la donation est équitable entre héritiers. En cas de contestation ultérieure, l’acte notarié fait foi et protège juridiquement le donateur.

Les limites de la donation d’argent

Une donation doit toujours être réalisée dans la mesure des capacités financières du donateur. En cas de donation excessive, le fisc ou les héritiers peuvent la contester pour atteinte à la réserve héréditaire. Par ailleurs, les donations importantes réalisées peu avant le décès peuvent être réintégrées dans la succession pour garantir l’équité entre héritiers.

Cumul des abattements : une stratégie efficace

Un parent peut combiner plusieurs dispositifs pour maximiser les sommes transmises sans impôt. Par exemple, il peut donner 100 000 euros au titre de la donation classique et 31 865 euros au titre du don familial, soit un total de 131 865 euros par enfant. Un couple peut donc donner jusqu’à 263 730 euros à chaque enfant tous les quinze ans, sans droits à payer. Cette souplesse permet d’organiser une transmission progressive et fiscalement optimisée.

Le don manuel : une pratique courante

Le don manuel correspond à une donation réalisée sans formalité particulière, souvent par virement ou remise de chèque. Bien qu’il soit courant, il doit être déclaré pour éviter toute requalification. L’administration peut en effet considérer un don non déclaré comme une donation déguisée, taxable lors d’un contrôle ou d’une succession. La régularisation volontaire du don manuel est simple et sécurise juridiquement l’opération.

Aider sans se démunir : alternatives à la donation directe

Pour les parents qui souhaitent aider leurs enfants sans réduire leur capital disponible, d’autres solutions existent. Le prêt familial, la donation temporaire d’usufruit ou l’assurance-vie permettent de soutenir financièrement ses proches tout en conservant une partie du contrôle sur les fonds. Ces dispositifs peuvent être combinés à une donation d’argent selon les besoins.

Les erreurs à éviter

Certaines erreurs peuvent coûter cher :

  • Ne pas déclarer la donation à temps ;
  • Donner au-delà de ses capacités financières ;
  • Négliger la répartition équitable entre enfants ;
  • Ignorer les délais de renouvellement des abattements.
    Prendre conseil auprès d’un notaire ou d’un conseiller fiscal permet d’éviter ces écueils et d’optimiser la transmission.

La preuve de la donation

La preuve d’une donation repose sur des éléments matériels, tels qu’un virement bancaire, un chèque ou un acte notarié. Ces justificatifs sont essentiels pour attester de la réalité du don et de sa date. En cas de litige, ils servent à prouver la bonne foi du donateur et la régularité de la transaction.

Conclusion

Faire une donation d’argent est une démarche simple, encadrée et avantageuse sur le plan fiscal. En respectant les règles de déclaration, les plafonds et les conditions d’âge, il est possible d’aider ses proches sans subir de taxation. Cette solution permet d’anticiper la succession, de soutenir les projets familiaux et de transmettre son patrimoine en toute sérénité.

FAQ – Comment faire une donation d’argent

Quelle est la somme maximum qu’on peut donner sans impôt ?
Jusqu’à 100 000 euros par parent et par enfant, plus 31 865 euros de don familial exonéré, tous les quinze ans.

Faut-il déclarer une donation d’argent ?
Oui, la déclaration est obligatoire via le formulaire n°2735, même si la donation est exonérée.

Un don manuel doit-il être notarié ?
Non, mais il doit être déclaré pour être reconnu fiscalement et éviter toute contestation.

Peut-on donner à un petit-enfant ?
Oui, dans la limite de 31 865 euros tous les quinze ans, sous réserve que le donateur ait moins de 80 ans.

Que se passe-t-il si la donation n’est pas déclarée ?
Elle peut être requalifiée en donation déguisée et entraîner des droits de succession supplémentaires.

Boris Intini est le Directeur Général de PraxiFinance. Régulièrement invité dans les médias pour partager son expertise sur la monétisation immobilière, il contribue à l’enrichissement du site par la rédaction d’articles dédiés aux eneux des propriétaires en recherches actives de liquidités.