Vente à réméré : durée légale et prorogation

Zoe Lemonnier
Analyste
Mis à jour le
16 September 2025

La vente à réméré — ou vente avec faculté de rachat — est une solution juridique méconnue mais précieuse pour retrouver rapidement de la trésorerie sans perdre définitivement son bien immobilier. Pourtant, la réussite de cette opération repose sur une bonne maîtrise de la durée légale, une notion centrale souvent source d’inquiétudes. Quelle est cette durée ? Peut-on la proroger ? Quelles conséquences si on ne respecte pas les délais ?
Cet article vous éclaire, en combinant données légales, retours d’expérience, et conseils pour sécuriser votre opération. Vous découvrirez aussi un exemple concret chiffré qui illustre précisément comment fonctionne la durée dans une vente à réméré classique. Enfin, des liens vers des sources officielles et nos pages spécialisées vous permettront d’approfondir chaque point.

Qu’est-ce que la durée légale d’une vente à réméré ?

La vente à réméré est régie par les articles 1659 à 1673 du Code civil, avec un cadre strict concernant la durée de l’opération. Cette durée correspond à la période pendant laquelle le vendeur conserve la faculté de racheter son bien.

Durée initiale maximale : 5 ans

Conformément à l’article 1659 du Code civil, la durée légale d’une vente avec faculté de rachat est limitée à 5 ans maximum. Cela signifie que le vendeur a jusqu’à 5 ans pour exercer son droit de rachat. Passé ce délai, il perd cette faculté, et le bien appartient définitivement à l’acheteur.

Cette limitation vise à protéger le vendeur contre une dépossession prolongée et définitive sans solution. Elle permet aussi d’encadrer le marché du réméré, qui peut s’apparenter à une vente déguisée.

Pourquoi la durée légale est-elle si importante ?

La durée légale conditionne la capacité du vendeur à récupérer son bien. Si elle est dépassée sans rachat, l’opération devient irréversible, et le vendeur peut perdre définitivement sa propriété. Henri, 62 ans, propriétaire d’une maison à Lyon, a utilisé une vente à réméré pour injecter 150 000 € dans sa société en difficulté, avec une durée de 2 ans prévue au contrat. Grâce à cette durée claire et maîtrisée, il a pu racheter son bien avant l’échéance, évitant une saisie immobilière. Cet exemple montre que la durée est le point clé pour conjuguer trésorerie rapide et sécurité patrimoniale.

La prorogation de la durée : est-elle possible ?

Un délai supplémentaire sous conditions strictes

La loi prévoit la possibilité de proroger la durée du réméré, mais uniquement dans certaines conditions. Une prorogation doit être expressément prévue dans le contrat initial ou résulter d’un accord entre les parties avant la fin de la période initiale. Elle ne peut excéder la durée maximale légale de 5 ans. Autrement dit, même en prorogeant, la durée totale ne peut dépasser ce plafond. Pour approfondir, vous pouvez consulter notre article dédié sur la durée légale et prorogation.

Protocole de prorogation : un levier flexible

Dans certains cas, notamment lorsque le vendeur n’a pas pu lever les fonds pour le rachat, un protocole amiable peut être signé entre acheteur et vendeur pour prolonger la durée. Ce protocole peut aussi inclure des modifications sur les indemnités d’occupation ou les modalités financières. Cependant, il est crucial de formaliser cette prorogation par acte authentique devant notaire pour éviter toute contestation ultérieure.

Que se passe-t-il si la durée dépasse 5 ans ?

Passé 5 ans, si le vendeur n’a pas racheté son bien, il perd définitivement son droit de rachat. Le transfert de propriété devient définitif, et le vendeur ne peut plus prétendre à aucune restitution. Cette situation, bien que contraignante, est prévue pour éviter que la vente déguisée ne dure indéfiniment. Dans certains cas, un non-respect du cadre légal peut conduire à la requalification du contrat en pacte commissoire, avec les risques juridiques que cela implique (plus d’infos ici).

Exemple chiffré concret d’une vente à réméré avec durée et prorogation

Prenons un bien immobilier expertisé à 1 000 000 €. L’investisseur l’achète à 60 % de cette valeur, soit 600 000 €. Voici comment se répartissent les coûts et indemnités :

  • Prix d’achat par l’investisseur : 600 000 €
  • Honoraires (6 % TTC) : 36 000 €
  • Frais de notaire (2,5 % sur 600 000 €) : 15 000 €
  • Indemnité d’occupation prépayée (10 % par an sur 600 000 €) pour 2 ans : 120 000 €

Montant net perçu par le vendeur :
600 000 € - (36 000 + 15 000) + 120 000 € = 429 000 €

Le vendeur bénéficie d’une trésorerie immédiate importante, ne paye pas d’indemnité d’occupation pendant 2 ans car elle est prépayée, et peut racheter son bien à tout moment au prix de 600 000 €, sans plus-value. Il peut aussi revendre à un tiers en conservant l’écart entre ce prix et le prix de rachat.

Si le rachat ou la revente intervient avant la fin des 2 ans, les loyers prépayés non utilisés sont restitués au prorata temporis.

Tableau des frais d'une vente à réméré

Nature des frais (réméré)
Montant (indexé sur le prix de vente)
Honoraires de transaction
6 % TTC
Frais de notaire
2,5 % (à parfaire)
Indemnité d’occupation annuelle
10 % (à parfaire)

Comment sécuriser la durée et la prorogation d’un réméré ?

Pour éviter les risques liés à la durée, il est essentiel de :

  • Faire appel à des experts reconnus, notamment des notaires spécialisés et des avocats praticiens, pour encadrer juridiquement l’opération. Nous travaillons depuis 1990 avec des partenaires fiables dans toute la France.
  • Bien anticiper la sortie : identifier en amont les solutions de rachat ou revente pour ne pas dépasser les délais.
  • Prévoir un protocole de prorogation dans le contrat initial ou en accord amiable, afin d’avoir une marge de manœuvre si besoin.
  • Être accompagné par un spécialiste qui pourra proposer des opérations sécurisées et rapides, avec un montage et décaissement en moins de 10 jours en cas de dossier complet à Paris.

Durée typique des opérations et conditions de notre intervention

Nos opérations de vente à réméré se déroulent généralement sur des durées comprises entre 6 et 36 mois. Nous intervenons uniquement sur des biens :

  • D’une valeur minimale de 400 000 €
  • Avec un besoin ou crédit restant inférieur à 50 % de la valeur du bien
  • Situés dans les grandes agglomérations, villes balnéaires, ou stations de ski

Nos investisseurs privés et institutionnels exigent une rentabilité annuelle comprise entre 10 % et 12 % selon les dossiers.

Vente à réméré : une solution lourde en frais mais rapide en trésorerie

Le réméré est une opération complexe, qui génère des frais (honoraires, notaire, indemnités). Cependant, elle permet de libérer rapidement une trésorerie importante, souvent indispensable pour régler des dettes, éviter la saisie, financer une entreprise ou un projet. L’essentiel est d’être bien conseillé, d’évaluer les risques, et surtout de bien gérer la durée, condition sine qua non du succès.

Pour aller plus loin

Pour approfondir ce sujet et comprendre tous les aspects du réméré, vous pouvez consulter notre page complète sur la vente à réméré.

FAQ

1. Quelle est la durée maximale légale d’une vente à réméré ?
La durée maximale est de 5 ans, conformément à l’article 1659 du Code civil.

2. Peut-on proroger la durée d’une vente à réméré au-delà de 5 ans ?
Non, la prorogation est possible mais la durée totale ne peut excéder 5 ans.

3. Que se passe-t-il si on ne rachète pas le bien dans le délai légal ?
Le vendeur perd la faculté de rachat, le bien appartient définitivement à l’acheteur.

4. Comment formaliser une prorogation de durée ?
La prorogation doit être actée par écrit, de préférence par un acte authentique chez le notaire.

5. La vente à réméré est-elle risquée si on dépasse la durée ?
Oui, elle peut entraîner une perte définitive du bien, ou la requalification juridique en pacte commissoire.

Durée légale du réméré

La vente à réméré, prévue par un acte notarié signé devant notaire, permet à un débiteur de céder un bien immobilier — résidence principale ou locatif — à un acquéreur avec possibilité de rachat dans un délai légal fixé par le contrat de vente. L’acte de vente ou le compromis de vente précise le prix de vente, le dépôt de garantie, l’apport personnel éventuel et les échéances, tout en garantissant les droits des créanciers via une hypothèque ou des hypothèques. En cas d’endettement ou de difficultés financières, l’emprunteur peut solder ses dettes grâce à un rachat de crédit ou un rachat de crédits, parfois avec l’aide d’un courtier. Toutefois, si la situation financière ne permet pas de contracter un nouveau prêt immobilier ou crédit immobilier, la prorogation du délai peut être envisagée, mais au risque d’une vente immobilière définitive, voire d’une revente aux enchères. Cette solution foncière offre donc un cadre encadré mais exigeant, où la rétractation est limitée et où l’équilibre entre créanciers et patrimoine immobilier doit être soigneusement anticipé.

Analyste crédit hypothécaire